Chapitre 12

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« J'ai entendu beaucoup de compliments sur votre talent de peintre, Mademoiselle Lazuli. Vous étiez très en vogue avant... de reprendre l'entreprise familiale. »

Ciel regarda le professeur d'anglais. Sébastian ne lui avait rien dit de ce qu'Ayame faisait avant d'hériter, sans doute car c'était sans importance. Mais maintenant, il se rendait compte qu'il manquait de connaissances sur elle.

« Les éloges sont très exagérées, je dois vous l'avouer, répliqua-t-elle. Mon talent, comme vous dîtes, n'est rien de plus que le fruit d'années de travail, et je suis encore loin du compte, croyez-moi. Certains naissent peut-être ainsi mais je n'ai pas eu cette chance.

— Ma femme n'accepte jamais les compliments, dit-Ciel en souriant. Elle pense toujours qu'elle ne sera pas à la hauteur, mais ça a toujours été son rêve d'enseigner son art, et elle sera parfaite dedans. »

Ciel regarda Ayame avec affection tout en posant sa main sur la sienne. Il sentit un tressaillement parcourir sa partenaire. Elle déposa tout de même sa seconde main sur celle de Ciel.

« Il exagère, répondit-elle.

— Les hommes sont ainsi ! dit la professeure d'histoire. Mon mari agit toujours comme si c'était un miracle d'avoir réussi à m'épouser. Je suis pourtant bien loin de le mériter. C'est l'amour. On voit que vous aimez votre femme, Monsieur Phantomhive. »

Elle eut soudain l'air triste.

« Que se passe-t-il ? demanda Ayame.

— Oh, c'est juste le souvenir de l'ancienne directrice et son mari. Je ne comprends toujours pas comment ça a pu arriver. Ils paraissaient si heureux, et du jour au lendemain, sans raison, ils mettent fin à leur vie. Monsieur Jah traitait sa femme avec autant de déférence que vous Monsieur Phantomhive, et elle l'aimait plus que tout. Comment cela a-t-il pu tourner ainsi ?

— On ne sait pas toujours ce qu'il se passe dans la tête des gens, dit-Ciel. Peut-être avaient-ils des problèmes que vous ne connaissiez pas.

— Oh, moi je crois savoir ! reprit le professeur d'anglais.

— Ah oui ? s'intéressa Ayame.

— Je les ai entendus parler un jour. je n'aurais sans doute pas dû me trouver là à ce moment mais... les choses étant faites comme elles sont.

— Et qu'avez-vous entendu ?

— Je ne sais plus trop, c'était un soir de fête, nous étions tous plus ou moins... saouls. Le fait est que leur ton était loin de laisser supposer que tout allait bien. »

Pas très utile comme information, pensa Ciel.

Ils ne cherchaient pas quel genre de différents avaient les Jah, mais qui pouvaient vouloir les tuer. Eux, et les deux autres couples d'élèves.

« Je me demande... commença Ayame. Avec les quatre élèves qui sont morts, vous croyez à cette histoire de malédiction ?

— Ahah, ce ne sont que des racontars ! Les suicides d'élèves sont beaucoup plus courants qu'on ne peut le croire, surtout des couples. Roméo et Juliette est très populaire ces temps-ci. Nous l'étudions même dans mon cours. Les élèves se font des fantasmes sur l'amour absolu. L'un des élèves qui s'est suicidé était sur le point d'être renvoyé, il aurait été séparé de sa dulcinée, ils se sont crus dans une pièce de théâtre à la Shakespeare, c'est tout. Je crois que c'est un simple hasard. Aucune malédiction en jeu !

— Pourquoi allait-il être renvoyé ? demanda-Ciel.

— Oh, simple souci de finances, ses parents sont sur la paille. Ils refusaient de retirer leur fils de l'école mais refusaient aussi de payer. L'élève n'avait rien fait de particulier pour mériter ça, mais nous ne sommes pas une association caritative. »

Ayame retira ses mains de Ciel et sembla réfléchir.

« Je ne comprends pas, dit-elle. Vous ne croyez pas à la possibilité d'une malédiction ? Mais, ne savez-vous pas comment Madame Jah est devenue directrice ?

— Bien sûr que si, tout le monde le sait. C'est la légende de l'école, celle sur le blason. Elle est devenue directrice car elle l'a trouvé pendant ses années d'étude. Mais ce n'est qu'une légende que tout le monde respecte, ça n'en fait rien de magique. Elle n'a pas trouvé de coffre ou de porte cachée comme le dit la légende. Elle a juste travaillé pour en arriver là, considérant que le fait d'avoir trouvé le blason était un signe du destin. L'homme qui entretient les jardins de l'école raconte à tous ceux qui passent qu'ils sont morts à cause d'une malédiction, c'est lui qui vous en a parlé ? Il est le seul à y croire, c'est idiot. »

Ciel regarda Ayame, il connaissait aussi cette légende mais se demandait comment elle le savait. Lui, en savait bien plus évidemment. C'était lui après tout qui avait donné le blason à Yuuka, qui l'avait elle-même laissé pour Laura avant de partir.

Ce qu'il se demandait était : est-ce qu'Ayame croyait à l'hypothèse de la malédiction, ou essayait-elle tout simplement de repérer un comportement louche parmi les professeurs ?

Elle avait un diable à son service, elle savait que des choses surnaturelles existaient, alors pourquoi ne croirait-elle pas à l'existence d'une malédiction ?

Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant