Chapitre 52

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Quelques heures plus tard, Emma était assise face à Sebastian.

« Tout va bien ? lui demanda-t-il.

— Je ne sais pas. Ben est étrange... dit-elle en regardant ses genoux.

— Vraiment ? Il s'est passé quelque chose ?

— Pas que je sache. Mais il a refusé de me voir, ce n'était jamais arrivé. Même en dehors de cette situation : nous n'avons jamais passé plus de vingt-quatre heures sans nous voir depuis que nous nous connaissons.

— Vous pensez à une raison qui le ferait agir comme ça ?

— J'y ai tellement réfléchi, mais non, je ne vois pas.

— Je dois vous avouer quelque chose, il a aussi refusé de me voir.

— Pourquoi vouliez-vous le voir ? demanda-t-elle.

— La mort des Jah et des élèves n'est pas un hasard, et ce ne sont pas des suicides non plus.

— Pardon ?

— J'ai souhaité voir Ben pour en parler avec lui, mais lorsqu'il a appris pourquoi je venais il a refusé de me voir.

— Pourquoi Ben ferait une telle chose ? Et pourquoi vouliez-vous le voir à ce propos ?

— Il est suspect dans cette affaire. »

Emma resta estomaquée.

« Mais pourquoi ?

— Nous n'avons pas...

— Nous ? le coupa-t-elle.

— Restons concentrés sur le principal. Donc : nous n'avons pas de mobile pour lui mais nous avons des indices qui le désignent comme tel.

— Comme ?

— La lettre qu'il a reçue.

— En quoi est-ce un indice ?

— Tout est étrange à propos de cette histoire. Il dit avoir reçu une lettre mais il ne l'a plus, il dit que vous l'avez envoyé — et précise bien que c'est votre écriture qu'il a vu, il trouve même des excuses pour expliquer le fait qu'il soit sûr que ce soit la vôtre — alors que vous n'avez rien fait.

— Mais, quelqu'un aurait pu se faire passer pour moi.

— Ou alors, il a inventé cette histoire de lettre pour se disculper. Qui irait imaginer que le jeune homme traumatisé après avoir trouvé les corps puisse être le tueur ? On ne suspecterait pas une personne qui se met autant en avant, qui est en première ligne, parce qu'il vaut mieux rester dans l'ombre quand on a tué quelqu'un, se faire discret.

— Non, non, je... »

Les larmes montèrent aux yeux d'Emma.

« Je ne peux pas y croire, dit-elle. Ben ne ferait jamais ça.

— Vous en êtes sûre ?

— Je... »

Elle s'arrêta de bouger soudainement et les pensées semblèrent tourner dans son esprit à la vitesse de l'éclair.

« Je ne sais pas, dit-elle. Mais pourquoi aurait-il fait ça ?

— Je ne sais pas. Comme je l'ai dit : nous ne lui avons pas encore trouvé de mobile. Et c'est pour ça que je souhaitais vous en parler, vous en savez plus que nous à propos de lui.

— Mais, s'il les a vraiment tués, alors je ne le connais pas autant que je le pensais.

— Vous pourrez toujours nous aider, ne serait-ce qu'un peu. Vous accepteriez ? »

Emma semblait réfléchir à quoi faire.

« Et le trahir ? Alors que c'est mon meilleur ami. Non, je refuse de croire qu'il puisse faire ça. Et vous donner des informations serait comme dire que je le crois potentiellement coupable.

— Si vous en parlez ainsi, je crois ne pas me tromper en disant que vous avez déjà un doute.

— Non... vous vous trompez. Je... Jamais je ne pourrais croire ça. »

Et pourtant on sentait une hésitation dans sa voix.

« Si jamais, vous savez où me trouver. »

Emma quitta le bureau, livide.

Maintenant, tous les pions étaient en place. Il ne restait qu'à voir lequel des deux allait craquer en premier. Les cartes allaient tomber, les indices arriveraient en masse, et le ou les coupables se dessineraient, ou rien n'arriverait s'ils étaient innocents.

★★★

Une semaine passa sans nouvelles ni de l'un ni de l'autre. Mais Ayame, Ciel et Sebastian restèrent patients, il n'était pas simple de trahir un ami de longue date, que ce soit pour faire éclater la vérité ou même pour se disculper.

L'événement arriva finalement, et étrangement les deux les contactèrent au même moment, comme synchronisés volontairement.

Ainsi, Ayame alla voir Ben à l'hôpital et Sebastian reçut Emma dans son bureau, pendant que Ciel patientait dans sa chambre.

Ciel ne se sentait pas d'attaque à enquêter depuis quelque temps. Il avait réussi à calmer son propre esprit, mais il voyait bien qu'Ayame agissait bizarrement, elle semblait l'éviter. Il savait qu'elle avait dit qu'ils n'auraient peut-être jamais dû se rencontrer, mais il pensait avoir réussi à la convaincre du contraire. Pourtant, elle était distante avec lui, il ne comprenait pas pourquoi.

Il avait parfois la sensation de trop se laisser atteindre par cette histoire, que ça ne lui ressemblait pas. Puis il se souvenait qu'il n'était, de toute manière, plus celui qu'il avait été, et qu'il fallait qu'il arrête de se baser sur sa personnalité d'avant et les soupçons qu'il avait pu avoir pour Ayame par le passé. Leur histoire avait évoluée, leurs sentiments aussi, et il savait qui elle était — ou tout du moins au fond d'elle, parce qu'il ne savait toujours pas tout. Oui, il restait des secrets à Ayame alors qu'elle savait tout de lui, et pourtant il n'avait pas de doutes à son encontre.


Mon histoire d'amour avec Ciel Phantomhive tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant