4.

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Elle
10h30

Je rentre dans l'infirmerie pour me mettre au travail et je rencontre Elisa, ma collègue. Elle est extrêmement gentille et attentionnée, elle m'a expliqué 2/3 trucs pour que je survive ici, et à commencer par ma politesse.

Elle m'a expliqué que plus t'étais gentil, plus ils te faisaient la misère, les détenus comme les gardes. Je m'attendais à quoi, on est en prison pas dans le monde des bisounours. Autant les détenus, je peux comprendre, mais les gardes ? Ça leur apporte quoi ?

M'enfin, je ne m'attarde pas trop vu que le premier patient de la journée arrive avec une tête défigurée.
Elisa s'empresse d'aller à sa rencontre pour savoir ce qu'il s'est passé. J'écoute attentivement la réponse du garde qui nous indique qu'il s'est fait tabassé dans une salle de réfectoire. J'aimerais savoir la raison, mais je me dis que ce n'est pas le moment pour ça.

Elisa l'installe et lui donne un Doliprane, je ris froidement en repensant au garde qui m'a rabaissée comme de la merde tout à l'heure. Après avoir fait ça, elle me demande de nettoyer ses plaies le temps d'appeler une ambulance, car je cite, "c'est plus grave que ça en a l'air".
Elle part en courant dans la salle des gardes, où se situent tous les téléphones, allez savoir pourquoi.

Il me parle un peu, mais c'est surtout des cris de douleur qui sortent de sa bouche, pourtant je ne fais que désinfecter ses plaies ouvertes.

**
Je nettoyais le plateau que j'avais utilisé pour poser les cotons usagés quand ça toque bruyamment à la porte.

Ça m'agace, le détenu est toujours là et essaye de se reposer. J'ouvre la porte et tombe sur lui. Visiblement assez amoché, lui aussi. Je lui demande ce qu'il a, vu qu'il a l'air en état de parler.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandais-je calmement.

Aucune réponse, seulement ce regard qui me fixe. Je le fixe pour essayer de décrypter son intention.
J'essaye alors de demander au garde qui l'accompagne :

-Qu'est-ce qu'il a eu ? Répétais-je en fixant le garde

-Il a frappé un détenu, avant de l'isoler, il faudrait nettoyer ses plaies et lui donner un truc qui atténue la douleur, il se plaint d'avoir mal, et a insisté po-

Le garde se prend un coup de pied et un regard glacial de la part de Mr. je fais le mystérieux.
Le garde ne parle plus et me confie le détenu en m'indiquant de faire vite.

-Installe-toi, je vais chercher ce qu'il faut. Lui dis-je.

Je pars 2 secondes chercher le coton et le produit antiseptique, que je voie le deuxième détenu se lever et se rapprocher de l'autre détenu.

Je ne comprends pas ce qu'il essaye de faire, jusqu'à ce que j'aperçoive sa main tordre le poignet du 1er détenu et lui chuchoter quelque chose à l'oreille. En panique, je me rapproche de lui et essaye de le décaler en le poussant légèrement.

-Retournez t'asseoir ! Criais-je pour essayer d'asseoir mon autorité inexistante.

-Tu donnes des ordres maintenant ? Me dit-il avec une voix amusée.

Je reste sans voix face à cette remarque, et il reprend en s'abaissant au niveau de mon oreille de sorte à ce qu'uniquement moi entende ce qu'il dit:

-Arrête de rougir dès que je te parle, je trouve ça excitant. Dit-il avec un sourire narquois sur le visage.

Là, je comprends que j'ai rougi sans le savoir. Je m'énerve moi-même avec ces rougissements persistants. Puis, il repart s'allonger sur le petit lit installé à l'opposé de la pièce.

Je m'empresse de regarder si le détenu va bien et la douleur semble s'estomper malgré son agression récente. Je l'apaise en lui disant que l'ambulance arrive. En même temps, Elisa revient avec les brancardiers et emmène détenu numéro 1 loin d'ici.

Elle regarde dans le coin de la pièce et commence par dire :

-Bah Alessio ! Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu ici, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Pas assez selon moi.. Dit-il faiblement, si faiblement que je pense avoir halluciné, tellement sa phrase était inaudible.

Elisa commence à s'occuper de lui, il semble dérangé, mais ne dit rien, pendant tout ce temps, il me fixe, sans me lâcher une seconde.
Je sens mes joues rougir au fur et à mesure et détourne donc la tête. Je m'installe au bureau et commence à remplir de la paperasse, quand j'entends:

PRISONER'S T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant