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*Chapitre surprise*

LUI

Dimanche, hôpital, 11h25

Anastasia m'a ramené à l'hôpital hier soir.

Les médecins et les infirmiers m'ont réprimandés pendant quinze minutes.

J'ouvre ma fenêtre de chambre, et je m'allume une clope.
L'ancien lit d'Emir est occupé par un papy.
Il me fixe en souriant.

-T'as bien raison, tiens. Faut profiter de la vie !

Je souris.

On n'a pas le droit de fumer dans les chambres, mais si je fume à la fenêtre, pas de problème ?

Le vieux regarde les infos, ils sont en boucle sur l'explosion.

Pas sur l'explosion en elle-même, mais plutôt sur les bateaux qui risquent d'exploser, et les entrepôts voisins qui ont subi des dégâts.

Samuel doit passer tout à l'heure pour me déposer un téléphone.

Je vois l'ancien se lever et marcher vers moi avec un déambulateur.

Il se place à côté de moi, sa main réclame ma cigarette.

Je la lui tends, il tire de longues secondes dessus, avant de recracher la fumée quelques secondes plus tard.

-Si tu savais depuis le temps que j'attends ça, dit-il en fermant les yeux.

Un sourire apparaît sur son visage ridé.

-On vous l'interdit ?

-Tutoies-moi gamin.

J'acquiesce.

-Ma femme me l'interdit, elle s'imagine qu'à mon âge, ça va accélérer le processus mortuaire.

Je rigole, et il finit par me rejoindre.

-T'imagines gamin ? Les bonnes-femmes nous feront chier jusqu'au bout !

Il est en train de finir ma clope.

Je m'en rallume une.

-Tu fumes en cachette ? Demandai-je.

-Gamin, tu me prends pour qui ? Bien-sûr que j'en fume en secret ! Je fume depuis mes dix ans, ce n'est pas à 88 ans que je vais arrêter.

Je souris, il est énergique pour quelqu'un de son âge.

-Depuis tes dix ans ?

-À l'époque, c'était différent. Il n'y avait pas toutes ces lois stupides sur la vente de cigarettes.

-Elles ne sont pas stupides, dis-je.

-Ahh gamin, si bien-sûr qu'elles le sont. Ça pousse les jeunes à en acheter, avec leurs esprits de contradiction.

-Et ça en empêche beaucoup d'autres de ne pas en acheter.

Il hausse les épaules et expire la fumée grise.

-Chacun sa vision. Dit-il en écrasant le mégot sur le rebord de la fenêtre.

On toque à la porte, je ferme les yeux sachant pertinemment ce qui va se passer.

Le vieux me sourit et repart vite s'asseoir.

Un infirmier entre.

-Monsieur SMITH !

On en parle de ce nom de merde ?

Elle aurait pu choisir un nom charismatique, plus cool, je sais pas.

PRISONER'S T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant