PRISONER'S T1

1.

Elle

Lundi matin, 4 h 30, temps glacial et pluvieux, période hivernale. Un temps qui ne donne pas envie de se lever, et encore moins pour aller travailler.

J'ai été recrutée d'urgence, il y a une semaine, pour un poste d'infirmière carcérale, je mentirais si je disais que ça ne m'arrangeait pas. Depuis la fin de mes études, je suis en galère financière et vis chez ma meilleure amie Esmeralda.

Elle et moi, sommes amies depuis la maternelle, et du plus loin que je m'en souvienne, on a toujours été proches comme les 2 doigts de la main.

Mais avant de commencer, je vais peut-être me présenter, moi, c'est Anastasia Poliakof, j'ai 23 ans, je suis Russe et blonde aux yeux noisette. Mon corps n'est pas parfait, j'ai des petites rondeurs et malheureusement, ça me complexe, mais je fais avec. Côté sentimental, le néant. J'ai bien un ex un peu trop collant, mais qui ça intéresse ? Personne.

Je vous présente aussi ma meilleure amie qui est la personne la plus importante de ma vie, avec mon grand-père. Esmeralda Caravelas, mexicaine de 24 ans, brune, grande, intelligente, talentueuse, et aide soignante dans un petit hôpital.
Présentations faites, retour à ma vie banale !

Je sors de mon lit un peu trop lentement à mon goût, je me douche, me maquille très légèrement et m'habille avec un jean noir et un col roulé de la même couleur. Je mettrais ma blouse arrivée là-bas.

Je prends mes clés et direction la prison de Rikers Island. J'ai un peu de route avant d'y être, d'où mon réveil très tôt ce matin. J'ai oublié de préciser, mais aujourd'hui c'est mon premier jour, l'angoisse.

Il est vrai que je n'en ai pas parlé, mais je n'ai jamais vraiment travaillé dans le milieu, j'ai fait des stages pendant mes études, certes, mais entre un hôpital de petite ville pavillonnaire et une prison, la différence est là, et fait froid dans le dos. Mais je m'en fiche, j'ai besoin d'argent pour me trouver mon petit appart' et ne plus embêter Esméralda.

Quarante minutes, plus tard, garée sur le parking de la prison et une mini crise d'angoisse passée, je rentre dans la prison.
Je suis accueillie par un garde qui me sourit chaleureusement :

- Bonjour ! Comment puis-je vous aider ? Me demande-t-il.

-Bonjour, c'est mon premier jour ici, et j'aim-

-OH oui, je sais qui vous êtes, on vous attendait. Je m'appelle Ben, je suis le garde du matin, on sera amené à se croiser souvent ! Sourit-il.

- Enchanté, Anastasia. Souriais-je à mon tour.

- Je vais t'amener à ton cabinet de suite, suis moi !

-Ah, d'accord merci ..
Je suis légèrement intimidée et je souris maladroitement.

Il me fait le suivre pendant près de deux minutes, à travers des couloirs immenses, et il s'arrête devant une petite porte blanche avec marqué "infirmerie".

- Et voilà, c'est ici Anastasia ! Je te laisse t'installer, mais tu devrais aller voir le directeur pour régler les derniers détails.

-D'accord pas de soucis, merci ! Juste avant que tu ne partes, tu peux m'indiquer la direction à prendre s'il te plaît ? Demandai-je.

-Ah oui, j'oubliais que tu ne connaissais pas les locaux hahaha ! Hum, alors tu prends à droite de l'infirmerie et tout droit, jusqu'à la porte massive en bois. Me sourit-il compatissant.

J'acquiesce.

Après le départ de Ben, j'installe mes affaires dans le petit casier dédié pour, et le referme avec le cadenas prévu.

Je décide ensuite d'aller rencontrer le directeur pour régler les derniers détails.
Au moment où je sors de l'infirmerie, une sonnerie retentit, et j'entends des bruits de portes qui s'ouvrent.

Je me demande ce qu'il se passe et croise un gardien que je n'avais jamais vu, pas très compliqué en même temps, je n'en ai vu qu'un, je m'empresse de lui demander ce qu'il se passe:

-Bonjour, c'est quoi cette sonnerie ? Demandai-je.

-Bonjour, nouvelle ? Me demande-t-il en souriant.

-Oui, ça se voit tant que ça ? Dis-je en souriant.

-Un petit peu oui, tout le monde qui travaille depuis plus d'un jour ici sait ce que c'est.
Il a dit ça en souriant, il reprend :

- C'est l'alarme de la sortie du matin, tu feras gaffe ma belle, tu vas croiser les prisonniers à la file indienne dans les couloirs. Et pour certains, ça va être un vrai plaisir.. Dit-il en rigolant et me fixant avec une lueur étrange dans les yeux.

Je ne sais pas pourquoi, mais lui je ne le sens pas.
Il ne m'a pas laissé une bonne impression.

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