PRISONER'S T1

52.

ELLE
14h27, Atlantic Beach

Je descends de la voiture d'Alessio.
Le voyage a été mouvementé entre Anton et Emir.

Emir prend le relais de Sam quand ce dernier n'est pas avec nous.
C'était plutôt drôle, au final.

Yéléna n'a pas souhaité venir.
En ce moment, elle est fatiguée et elle se prend la tête régulièrement avec Francesco.

Je sais qu'elle a besoin de se reposer et de mettre les choses au clair avec lui.
Elle m'a dit qu'il était distant depuis quelques jours, encore plus que d'habitude.

Peut-être qu'il est tendu avec la présence de sa mère ?
Dans tous les cas, elle pense sérieusement à faire une pause dans leur relation.

Elle n'arrive plus à penser à autre chose. Moi, qui l'ai toujours connue pleine de vie et heureuse, ça me fait bizarre de la voir effacée comme ça.

Je vais lui proposer un petit truc entre filles dans la semaine.
La dernière soirée a mal fini..

Je m'avance vers le groupe.

Je marche entre Alessio et Samuel, qui pousse la poussette avec les jumeaux.

-Qu'elle bonne idée de venir se promener au bord de la mer quand il y a des nuages gris foncé et que le vent pourrait m'envoyer à Bagdad ! Dit Anton.

Je souris.

-Quoi ? T'es pas content ?! Dit Sam en s'énervant.

-Si, TRÈS !

-Ta gueule alors.

-Je crois qu'il était ironique, dit Emir.

-Eh bah, qu'il aille se faire foutre alors.

-Ouais, je vais aller me faire foutre !

-Eh, bah, cool !

Je secoue doucement la tête, des vrais gosses.

-Fermez vos gueules. Dit Alessio.

-Qu'est-ce qu'il a le grincheux ? Dit Sam.

Alessio le foudroie du regard et Sam sourit deux secondes après.

Samuel repart directement dans une discussion animée avec Anton et Emir.

Je lance un regard en douce à Alessio, qui me fixait déjà.
Je détourne le regard et je me mets à sourire presque immédiatement.

Je remarque qu'il commence à légèrement ralentir, je m'adapte à son allure.
Les gars sont maintenant devant et nous derrière.

Je décide de passer mon bras autour du sien.

-T'as froid ? Demande-t-il en me voyant claquer doucement des dents.

-Pas tant que ça.

-Tu claques des dents.

-C'est un automatisme.

Il me lance un regard accusateur.
Je souris et rigole doucement.

-Je te jure que c'est vrai !

-Ça doit être ça ouais..

Je le pousse doucement et il me pousse à son tour avec son épaule.

Je le vois sourire doucement.

-LES GARS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES TOUT DERRIÈRE ?? S'écrie Samuel.

-Laisse-les, petit con. Dit Emir en le frappant derrière la tête.