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Alors qu'il venait d'intégrer la plus prestigieuse bibliothèque de la Cité, Ethan Steambrook, un apprenti archiviste, a été victime d'un curieux accident. De retour après sa convalescenc...
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Confortablement calé dans son lit, Ethan lança le codex DBXD-006. La fatigue et le bruit quasi hypnotique de la machine plongeaient l'apprenti archiviste dans un état de semi-conscience particulièrement réceptif. Il était trop épuisé pour avoir remarqué la couleur de la chouette sur le devant du codex. Les premiers sons qui parvenaient à Ethan étaient ceux d'un cours d'eau qui glissait le long des galets et une jeune fille qui riait. Rapidement une voix féminine se fit entendre.
– Dee dee, il est temps de sortir de l'eau, je ne voudrai pas que tu attrapes froid.
– Oui, grand-mère j'arrive tout de suite.
Alors que des images d'une jeune fille en train de se sécher et de sa grand-mère apparaissaient dans son esprit, Ethan entendit le narrateur.
17 avril 1982. Denise Meyer, 14 ans est venue passer pour la première fois quelques jours de vacances dans l'Oregon chez sa grand-mère Dolorès. La vieille dame habite une ancienne demeure construite dans les années 20, à la périphérie de la ville côtière d'Astoria. Coincée entre une vaste étendue boisée et la rivière Youngs, elle arbore une imposante façade blanche constituée d'un grand nombre de fenêtres. La jeune fille était tellement excitée à l'idée de passer quelques jours dans l'Est du pays qu'elle avait fait ses valises une semaine à l'avance. Pour ne rien oublier, elle avait même décidé de consigner toutes ses activités dans un journal de voyage. Connaissant le tempérament énergique de sa fille, son père lui avait chaudement recommandé de ne pas trop solliciter sa grand-mère. Elle venait de souffler sa soixante-quinzième bougie et son grand âge lui faisait avoir parfois des comportements un peu étranges. Quand vint enfin le premier jour des vacances, son père la déposait chez sa grand-mère en milieu de journée. La vieille dame invita Denise à s'installer dans l'une des chambres au premier étage donnant sur l'arrière de la maison pendant qu'elle réglait les derniers détails du séjour avec son père. À peine avait-elle fini de défaire ses bagages que Dolorès proposa à sa petite fille d'aller passer l'après-midi sur les bords de la rivière située à quelques centaines de mètres. Le soleil décline et l'air marin se fait de plus en plus frais.
– Vérifie bien d'avoir ramassé toutes nos affaires. Demande Dolorès.
– J'ai fait le tour comme tu me l'as demandé. Je suis prête, nous pouvons rentrer.
Après avoir tenté d'attraper à la main des petits poissons pendant plus de trois heures, Denise est fatiguée mais heureuse de la partie de pêche improvisée. Elle trépigne d'impatience de noter dans son journal de voyage tous les détails de sa journée. Sur le chemin du retour, Denise est interpellée par la présence imposante d'une colonne de pierre surplombant les hauteurs de la ville. Voulant satisfaire la curiosité de sa petite fille, Dolorès décide de faire léger détour. Le panneau d'information situé en bas de la colline indique que le monument est la célèbre colonne d'Astoria. Grimpant rapidement les marches de l'escalier qui mènent à la tour, elles arrivent toutes les deux au pied du monument. Denise s'interroge sur la signification des nombreuses iconographies peintes sur la colonne. L'air interrogatif, elle se tourne vers sa grand-mère.
