Chapitre 3.3 L'art morbide (Partie 3/3)

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Encore une fois, la scène projetée dans l'esprit d'Ethan change pour revenir à l'instant précis où Evans est assis dans le fauteuil du peintre

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Encore une fois, la scène projetée dans l'esprit d'Ethan change pour revenir à l'instant précis où Evans est assis dans le fauteuil du peintre. Au regard des émotions suscitées chez Evans, Dufresne le presse de le suivre dans l'ultime partie de son atelier. Il a entreposé ses toiles en cours de production et ses œuvres inachevées. Il lui fait part de son envie de lui faire découvrir ce qui constitue l'essence même de son atelier. Il pousse Evans à se diriger vers un escalier et se laisse porter par une certaine euphorie.

– Venez mon ami, descendons à la cave. Prenez garde à ne pas louper une marche, je serais très affecté s'il vous arrivait quelque chose. Je suis impatient de vous dévoiler le cœur de ma création. Ne prêtez pas attention au bric-à-brac qui règne en ces lieux, la créativité mène parfois au désordre et à l'inconsistance.

L'endroit est noyé dans l'obscurité. Seule la lumière de la lampe torche arrive à percer les ténèbres. Les murs sont tous construits en briques de couleur noire. Elles ont l'air d'avoir été placées ici depuis des années. Plus ils descendent et plus une odeur de décomposition se fait sentir. Après quelques minutes à déambuler dans les escaliers, ils arrivent au sous-sol. Dufresne dirige le faisceau de sa lampe torche sur ce qui semble être un puit d'environ un mètre de diamètre sur vingt centimètres de hauteur. Il attire mon attention sur ce dernier.

– Tenez regardez, il s'agit de l'entrée de ces fameuses galeries datant du 17ème siècle. Elle mène directement au réseau de souterrains qui parcourent entièrement cette partie de la ville. Si je ne me trompe pas, cet accès doit être celui le plus proche du cimetière de Saint Boniface.

– C'est ce qui explique l'odeur de mort omniprésente qui règne entre ces murs. Mais ce n'est pas dangereux de ne pas l'avoir condamné ?

– Ne vous inquiétez pas mon ami, j'ai fait poser sur l'entrée du trou un épais rond de bois. Il est si lourd qu'il faudrait au moins la force de six hommes pour le soulever.

Dufresne s'immobilise devant un générateur et parvient à mettre en marche un vieux réseau d'éclairage. Après s'être enfoncé profondément dans les sous-sols de l'atelier, Dufresne s'arrête devant une lourde porte en métal. Elle est verrouillée par trois épais verrous fixés sur le mur extérieur. En pénétrant dans son repaire il ne peut contenir une minute de plus son exaltation à la vue de ses propres œuvres.

– Voilà nous y sommes, c'est ici que mes toiles prennent vie !

Les deux hommes arrivent dans une sorte de chambre en pierre avec un plafond voûté. Devant eux s'étale toute une série de chevalets avec sur certains d'entre eux de rapides ébauches dessinées au crayon. Ces dernières montrent déjà de nombreux détails. Evans à l'impression de regarder les œuvres de Soutine, à l'époque où ce dernier peignait des cadavres d'animaux. Mais, à cet instant, les détails des peintures de Dufresne mettent particulièrement en évidence la décomposition des chairs cadavériques et ensanglantées de ces modèles. Les coups de pinceau donnent étrangement vie à ces sujets inertes. Pratiquement tous les murs de l'atelier sont couverts des tentures pour éviter les éclaboussures de peinture. Evans remarque sur une table, au centre de la pièce, un appareil photo. Il est sur le point d'interroger Dufresne à ce sujet quand ce dernier anticipe sa question.

ExoVerse :  Désordres à l'Arche de Fer (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant