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Alors qu'il venait d'intégrer la plus prestigieuse bibliothèque de la Cité, Ethan Steambrook, un apprenti archiviste, a été victime d'un curieux accident. De retour après sa convalescenc...
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Samuel avait déjà vu des choses horribles dans cette ville et avait toujours su garder le recul nécessaire pour ne pas en être affecté. Après plusieurs boulots sans intérêt, il était devenu opérateur de marché dans une banque internationale. Reconnu par tous ses collègues comme le trader le plus brillant et le plus performant de sa génération, il pouvait être perçu parfois comme une personne manquant d'empathie et de sensibilité. Il s'était spécialisé dans le commerce de matières premières, identifié comme un marché en pleine expansion depuis une dizaine d'années. Ses talents de spéculateur hors pair l'avaient plus d'une fois aidé à sentir le moindre frémissement des actifs financiers. Sa forte expérience dans le domaine lui avait aussi permis de réaliser les meilleures transactions possibles. Depuis quelques mois, ses responsables lui avaient confié le marché asiatique et pour pouvoir spéculer dès l'ouverture de la bourse de Tokyo, il avait dû radicalement modifier ses horaires de travail. Profitant de cette occasion pour éviter de côtoyer ses collègues qu'il considérait la plupart du temps comme incompétents, il avait accepté de réorganiser son quotidien. Le plus important à ses yeux était de continuer à travailler dans la ville qui l'avait vu naître.
Depuis son embauche, il avait toujours esquivé la moindre proposition de mutation. Il adorait vivre au gré des turbulences qui bousculaient quelquefois la quiétude de la cité qui ne dort jamais. Même si cela signifiait pour lui de travailler en horaires décalés. Depuis sa tendre enfance, il souffrait de petites névroses qui se sont accentuées au fil du temps de par son travail et son mode de vie. L'intransigeance et la régularité sont des valeurs maîtresses dans son existence. Il a toujours eu le goût du travail bien fait et considère qu'il est important de garder sans cesse le contrôle sur les événements. La journée de cet homme d'une quarantaine d'années avait plutôt bien commencé. Célibataire, son quotidien est ponctué par les nombreuses alarmes qu'il programme sur son portable. Du point de vue d'un observateur extérieur, les journées de Samuel Ipkiss peuvent paraître ternes et répétitives mais c'est ce qui le rassure. Chaque journée est sensiblement identique à la précédente, jusqu'à ce jour de septembre 2013...
Après s'être réveillé comme tous les jours à 11h00, il prend un café bien serré et parcourt les articles de la presse spécialisée. À 12h15, son portable se met de nouveau à vibrer pour le prévenir qu'il doit se préparer. Après une brève douche, il s'habille et profite de l'heure qui suit pour manger son seul vrai repas de la journée. Machinalement, il allume la télévision et note au passage tout ce qui pourrait lui être utile pour son travail comme l'évolution des cours, les taux de change et même les activités de ses concurrents directs. Il fait défiler une par une, les chaînes et s'aperçoit que plusieurs éditions spéciales tournent en boucle sur les médias d'information continue. Elles parlent toutes d'une série de meurtres perpétrés en l'espace de quelques semaines. En réfléchissant à voix haute, il se dit :
– Ce n'est pas étonnant ce qui se passe. Ça va faire quoi, cinq ou huit ans que New York connait régulièrement des épisodes de violences. Les gens ne s'étonnent plus de retrouver des cadavres en bas de leurs immeubles. C'est pathétique...
