Chapitre 8.3 - Entretien avec Monsieur X (Partie 2/3)

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Alors que les dernières notes du quatrième mouvement de la symphonie fantastique de Berlioz tombe dans le néant numérique, l'intervieweur reprend la parole

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Alors que les dernières notes du quatrième mouvement de la symphonie fantastique de Berlioz tombe dans le néant numérique, l'intervieweur reprend la parole.

– Je ne peux pas m'empêcher de vous parler de la thèse soutenue par Friedrich Ebner, auteur d'un livre intitulé « Liberté, menaces et ordre spontané » paru en 1987 aux éditions Un autre monde. Selon lui, il existe deux visions bien distinctes de la société mais qui sont intrinsèquement liées. En se fondant sur une analyse qui insiste sur les limites des connaissances humaines, Ebner explique que le niveau de compréhension doit être restreint afin que la masse puisse vivre de manière libre et sereine. Le même auteur affirme que l'ignorance suggérée ou même imposée par les puissants est un mal nécessaire à l'épanouissement des sociétés modernes. S'il faut garder en tête une seule pensée de son ouvrage, elle pourra être la suivante, je cite : « Chacun est conduit par des gains qui lui sont visibles, à servir des besoins parfois flous et à être préservé des forces obscures et invisibles ». Jusqu'ici, je n'avais pas réellement saisi la portée de son raisonnement mais à la lueur de mon entretien avec Monsieur X, j'ai pu mieux comprendre les nombreux sous-textes présents dans son œuvre. Peut-être qu'Ebner faisait partie lui aussi de cette fameuse fondation détenant les clés de l'avenir de l'humanité. Le livre a été récemment réédité dans la collection Philosophie de l'irréel à l'occasion de la commémoration des quinze ans de la disparition de l'auteur. L'ouvrage est disponible dans toutes les librairies.

– Avant de poursuivre, je dois préciser que les paroles que vous allez entendre n'ont absolument pas été orchestrées. En me rendant à ce fameux rendez-vous, je ne pensais pas être l'objet d'un quelconque test. J'ai même longtemps hésité à maintenir ce passage dans l'émission mais après mûres réflexions, j'ai fini par le laisser au montage. Cette étrange expérience illustre parfaitement l'approche sociale soutenue par Friedrich Ebner. Encore aujourd'hui, je me demande comment cela a-t-il été possible. Mais revenons à la démonstration promise par Monsieur X.

– Dites-moi, qu'avez-vous prévu pour étayer vos dires ?

– Quelque chose de très simple. Regardez l'écran de mon téléphone. Vous pouvez voir en direct ce que filme la caméra située à trente mètres derrière moi. Allez-y prenez-le en main et dites-moi ce que vous voyez.

– C'est un jeu de devinettes ?

– Absolument pas. Décrivez-moi simplement ce que vous observez à l'image.

– Très bien. Alors ça ressemble beaucoup à une sorte de diorama constitué de plusieurs panneaux en bois représentant un paysage désertique, avec au loin, une sorte de Cité antique dont je ne saurais dire de quelle civilisation il s'agit. Difficile aussi d'en évaluer la taille mais je dirai que l'objet doit faire au moins une quarantaine de centimètres.

– Cinquante-deux pour la largeur et quarante sept centimètre pour la hauteur pour être plus précis. Mais continuez, je vous écoute.

– Si je m'attarde sur le visuel, il y a un chemin clairement visible au premier plan. Il est bordé sur les côtés par de nombreuses étendues sableuses. Puis juste devant l'entrée de la Cité, je peux observer que plusieurs panneaux en bois montrent de singulières colonnes qui se terminent toutes en pointes, orientées vers l'intérieur de l'image. Aux portes de la Cité est représenté un immense bâtiment de formes rectangulaire coincées par deux murs d'enceinte. Au-delà de ces fortifications, il y a de nombreux bâtiments aux proportions aléatoires avec vraisemblablement ce qui pourrait s'apparenter à des fenêtres. Plusieurs draperies de teintes orangées sont plantées à même les murs sans signification particulière mais contrairement aux pointes balisant le chemin, elles sont orientées en direction de l'extérieur du cadre. La perspective générale fait porter le regard de l'observateur vers trois gigantesques tours de couleur blanche au centre de l'objet. La plus grande des trois est ornée d'un objet de forme ellipsoïdale surmonté d'un rond noir très profond. Ce dernier semble irradier le fond du diorama car de nombreuses zébrures traversent le ciel les nombreuses couches nuageuses de teinte orangée représentées au-dessus de la Cité. Y a-t-il quelque chose d'autre à observer ?

ExoVerse :  Désordres à l'Arche de Fer (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant