RATTRAPÉE PAR SON PASSÉ

Chapitre 2

Gabriel

Je rentre sans l'attendre dans un café, j'entends ses talons derrière moi, même si j'adore ça il va falloir qu'elle change, j'ai pas envie de l'entendre se plaindre en fin de journée qu'elle est fatiguée, qu'elle a mal aux pieds et toutes ces conneries.

Je m'installe en faisant signe à la serveuse. Sanders se place face à moi, elle examine les lieux d'un air dégoûté. Je vois elle est plutôt du genre chic et raffinée. Ici ça paye pas de mine mais c'est un des meilleurs endroits où le café est bon et le bacon est une tuerie.

Elle regarde le menu en se pinçant les lèvres.

— Sanders tu es du genre à bouffer des carottes ? dis-je en la narguant. Je passe ici tous les matins. Mais on passera dans une ferme si ça peut te faire plaisir, tu pourras aller bouffer tes graines et tes salades.

Ses yeux me lancent des éclairs quand elle repose le menu. Je vois ses lèvres s'étirer lentement. Son maquillage lui donne un regard sublime, elle a de longs cils noir hypnotisant.

— Qu'attendez-vous de moi exactement ? Je suis pas du genre soumise, surtout pas face à un vieux con aigris proche de la retraite. Vous seriez surpris de ce que je sais faire.

Elle se fout de ma gueule ? Moi un vieux con aigris proche de la retraite, j'ai 35 ans putain ! Elle a été mal baisée ou quoi ? Je vais l'emmener dans mon lit elle va voir que je suis en forme. Elle ne doit pas être du genre à coucher le premier soir.

— J'ai trente-cinq ans bordel ! Tu sais faire quoi exactement ? Rendre fou un mec avec ta bouche et ton cul ?

— Dis celui qui me mate le cul depuis que je suis arrivée. On peut parler boulot maintenant ? dit-elle en levant la main pour commander.

— En même temps avec un cul pareil c'est difficile de ne pas regarder, je marmonne plus pour moi-même en commandant à mon tour.

Vu le regard mauvais qu'elle me lance elle m'a entendue, je lui réponds avec un sourire moqueur.

La serveuse nous apporte nos assiettes pendant que Sanders se redresse, elle pose ses deux coudes sur la table en me scrutant.

— Gabriel Park, dit-elle d'une voix amusée, tu as trente-cinq ans depuis trois semaines. Tu habites dans un endroit assez pourri, tu es sorti de l'école de police à vingt ans. Pas de sœur ni de frère, tu aimes ton métier selon ce que j'ai lu, on te définit comme un connard mais sérieux. Ça fait 10 ans maintenant que tu es au FBI, tu as eu plusieurs partenaires, je pourrais te nommer toutes les personnes avec qui tu as travaillé, le dernier est mort depuis deux mois. Tu as une fille de quinze ans, tu partages la garde avec sa mère Ava Bower mariée à Benjamin Bower depuis neuf ans et ton meilleur pote s'appelle Trevor Dylan, flic après avoir travaillé chez les démineurs.

Bordel mais comment elle sait tout ça ! Je vois qu'elle a bien pris le soin d'enquêter sur moi cette barbie. Elle sourit en plus, ça va être dur, je sens ma queue gonfler dans mon jeans et c'est pas bon. Au moins elle a arrêté de me vouvoyer.

— Bien, tu as fait tes recherches à mon tour, passons aux choses sérieuses Alexia.

J'insiste bien sur son prénom, elle roule des yeux en avalant une gorgée de café.

— Alors, dis-je calmement, avec combien d'hommes tu as baisé ? Vu ton âge je dirais un voir deux, tu m'as l'air sacrément coincée.

— Ces questions sont personnelles Park, savoir avec combien de mecs je baise ne changera en rien notre collaboration, et j'ai vingt-cinq ans je ne suis pas aussi jeune.

Vingt-cinq ans ! Un bébé quoi, putain dix ans de moins que moi.

— À ton âge je me tapais des filles à la chaîne, je t'écoute ?