Chapitre 40

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Quelque mois avant

Gabriel

— Papa, j'en peux plus ! râle ma fille a bout de souffle, j'ai trop chaud et j'ai mal aux pieds.

Ouais je sais putain, moi aussi.

— Tu n'as pas voulu couper tes cheveux alors tu fais pas chier et tu gardes le foulard ! Ça aurait repoussé, on y est presque, allez !

— C'est pas parce que j'aurai les cheveux court qu'on ne me reconnaîtra pas. Ensuite n'importe quoi, tu me dis ça depuis deux mois, on est perdu en plus j'ai hyper faim.

Je fouille mes poches pour lui donner le reste de biscuits que j'ai. On est pas perdu putain, enfin j'espère.

— Tiens mange ça. T'es une copilote de merde, arrête de te plaindre.

— Ils sont dégueulasses tes biscuits, j'ai besoin d'une pause. Tu veux pas piquer de l'argent ? On pourrait reprendre un bus. On est des criminels tu te rends compte ?

— Bon stop ! dis-je en me retournant, j'ai volé pour que tu aies à manger bordel et qu'on ne marche pas des centaines de kilomètres ! Tu crois que ça m'amuse d'être là ! J'en ai marre que tu passes tes journées à te plaindre ! C'est sérieux Lucie ! Arrête de me faire chier !

Aussitôt elle ferme sa bouche, elle est toute pâle et en sueur, je vois sa lèvre trembler, elle tourne la tête en se mettant à pleurer.

Je ferme les yeux en inspirant calmement puis j'avance pour la prendre dans mes bras.

— Pardon mon ange. Moi aussi je suis fatigué et j'ai faim mais ça va aller. On est en vie c'est le principal, on est à deux. Je t'aime. Je vais te trouver des fruits.

— Je veux rentrer à la maison papa.

Ouais je sais moi aussi, mais pas maintenant. D'abord je dois trouver la personne que je cherche.

— Allez monte sur mon dos, on va encore avancer ensuite on se reposera un peu.

— Mais ton dos papa ?

— Ça ira, allez grimpe.

Elle s'accroche à mes épaules pour sauter dans mon dos, je la soutiens par les cuisses. Bordel j'ai mal. Ça fait deux mois que j'ai réussis à me barrer de notre prison, mais il m'a tellement abîmé le dos que j'ai une infection et j'ai dû mal à guérir. Je contracte mes ados et c'est encore pire, j'ai eu deux côtes cassées et de ce côté-là aussi ma guérison prend beaucoup de temps, j'arrête pas de forcer comme pour porter ma fille.

— Tu crois qu'il nous cherche ? demande-t-elle pendant que j'avance.

— Je sais pas, en tout cas on ne peut pas rentrer maintenant. J'ai tué deux de ses hommes Lucie t'as pas oublié et j'ai pas envie qu'il s'en prenne à toi encore une fois. Donc on fait ce que j'ai dit.

— On sait même pas qui elle est, imagine qu'elle soit pire que lui, et on ne parle même pas Polonais. Elle va le contacter pour lui dire qu'on est là et on va crever pour de vrai.

— J'adore quand tu nous remontes le moral Lucie, c'est vraiment top de parler avec toi.

— Ouais pas de problème. C'est avec plaisir. J'aurais préféré ne pas mourir vierge mais bon peut-être que je pourrais trouver un Polonais qui voudra me dépuceler avant de mourir.

Bon sang elle veut vraiment me tuer ?

— Ferme là même si je suis heureux de savoir que tu es vierge. Personne ne va te tuer. Si elle ne nous aide pas j'appellerai Ale... Mia, j'appellerai Mia.

RATTRAPÉE PAR SON PASSÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant