Chapitre vingt.

2.1K 121 83
                                    

Ma jambe tapote nerveusement contre le sol. Mon petit ami est dans un café du centre ville accompagné de mon père. J'étais tellement stressé à l'idée de les laisser seuls que j'ai fini par les suivre discrètement. Je suis donc assis à deux tables d'eux, l'oreille tendue. Mais il y a énormément de bruit autour alors c'est extrêmement compliqué d'entendre ce qu'ils se disent.

Je vois les lèvres de Shôyô bouger avant de s'élargir en un petit sourire timide. Je retrousse mes lèvres devant cette scène si mignonne, sentant mes joues s'embraser.

Non. Tobio, tu n'es pas venu ici pour prendre plaisir à regarder Sôyô.

J'avale difficilement ma salive, essayant de me re concentrer sur ce qu'ils disent. Mais je n'entends rien à cause des rires et des bavardages voisins. C'est tellement agaçant !

Plusieurs minutes passent, une dizaine voire même une quinzaine. Shôyô et mon père sont toujours assis, ils sont en train de discuter tout en sirotant leurs boissons. Mon père n'a pas l'air en colère ni même écœuré. Je pense que ma mère a dû lui parler. Il est tellement têtu que seul ma mère peut le raisonner.

Soudain, mon père se tourne vers moi, un sourcil haussé.

— Tu ne fais pas confiance à ton père, Tobio ? dit-il haut et fort.

Shôyô se met alors à regarder autour de lui.

— Hein ? Tobio ? Où ça ?

Merde. Mon père m'a vu. Depuis combien de temps sait-il que je l'espionne ? Sûrement depuis le début. Il est assez perspicace.

Je retire alors le masque chirurgical de couleur noir ainsi que la paire de lunettes de soleil que je portais afin de dissimuler ma présence. Shôyô plisse les yeux en ma direction, et en remarquant que c'est moi, il se met à faire des grands gestes tout en me disant de les rejoindre. Et c'est en lâchant un soupir que je m'installe à leur table.

C'est vraiment embarrassant.

— Je m'excuse de m'être horriblement comporté la dernière fois. Shôyô est vraiment adorable, c'est une bonne personne.

Je regarde mon père, les yeux légèrement écarquillés. Shôyô attrape discrètement ma main en dessous de la table tout en me regardant, un énorme sourire qui me réchauffe le cœur est plaqué contre son visage.

— Tu restes mon fils, Tobio. Je ne te jugerai plus, peu importe tes préférences.

— De toute façon, que tu sois d'accord ou non, je resterai avec Shôyô. C'est quelque chose qui ne te regarde pas.

Mon père m'observe, surpris mais pas non plus étonné de ma réponse et de mon air hautain. Quant à mon petit ami, il me donne un coup de pied au tibia endessous de la table. Tsk, ça fait mal.

— Ne parle pas comme ça à ton père ! T'as de la chance d'en avoir un alors traite le bien, idiot !

Je baisse la tête suite aux paroles de Shôyô. C'est vrai, il a raison. Je ne dois pas me plaindre.

Shôyô n'a pas de père, il vit seulement avec sa mère et sa petite sœur. Rien que tous les trois. Il m'en a parlé il y a quelques mois, lorsqu'on s'est retrouvé coincé ensemble dans le placard où se trouve le matériel de volley. Son père est parti avec une autre femme qui est apparemment plus belle et plus riche. Il a abandonné sa propre famille pour aller en chérir une autre. C'est écœurant. Comment un père peut-il faire ça à sa famille ? Bordel, ça me met en rogne rien qu'en y songeant !

— Considère-moi comme ton père, mon garçon. Au moins, toi, tu es plus jovial et plus aimable que Tobio... souffle mon père en souriant doucement, compatissant.

MY EROTIC DREAM. [Kageyama x Hinata]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant