Chapitre dix-huit.

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Plusieurs jours sont passés depuis le soir de notre premier rendez-vous. Après ça, nous sommes souvent sortis le soir rien que pour discuter tranquillement ou bien pour faire du volley sous la lumière des lampadaires. Mon père ne m'a toujours pas adressé la parole depuis qu'il a su que je sortais avec un garçon. L'ambiance est assez embarrassante et tendue à la maison alors je ne rentre que pour dormir. Sinon, je passe la plupart de mon temps dehors.

Aujourd'hui nous sommes samedi, il est six heures du matin et je suis déjà devant le lycée. Nous partons en week-end d'entraînement chez les Nekoma, à Tokyo. Le coach Ukai nous dit de monter dans l'autobus en attendant que les personnes manquantes arrivent.

Les minutes passent mais Shôyô n'est toujours pas dans mon champ de vision. Je décide alors de lui envoyer un simple message en lui demandant où il est. La réponse fut rapide car au moment où le message s'est envoyé, je l'ai aperçu traverser la grille du lycée. Je le vois prendre son téléphone, un sourire illuminant son visage. Il tapote dessus et la seconde d'après mon portable vibre.

« J'arrive, je suis là ! Ma petite sœur ne voulait pas que je parte alors j'ai pris du retard... »

Je souffle du nez, amusé par sa réponse. C'est toujours la même chose lorsque nous partons en match ou en entraînement le week-end, Natsu ne lâche jamais son grand frère.

— Salut ! s'exclame joyeusement Shôyô.

— Salut. réponds-je simplement.

Il prend place à mes côtés tout en se plaignant.

— Natsu n'arrêtait pas de s'accrocher à ma jambe ! Je suis sûr d'avoir des bleus à cause d'elle !

— Tu comprends à quel point c'est chiant quand quelqu'un s'agrippe à toi ? Tu me fais exactement la même chose.

Il tourne la tête vers moi, offusqué par mes dires.

— Dis-moi si je te dérange ! Humpf, crétin.

— Quoi ? Tu boudes maintenant ?

Shôyô ouvre la petite sacoche qu'il porte constamment sur lui et il en sort une brique de lait à la fraise.

— Si j'ai pris plus de retard c'est aussi parce que j'ai fait un détour pour t'acheter ça. Mais finalement, je pense que je vais la boire tout seul.

Je le regarde, surpris. Il est sûrement allé à la supérette qui est à dix minutes du lycée, c'est la seule qui est ouverte à cette heure ci.

— Ça tombe bien, j'ai pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner ce matin.

— Toujours aussi arrogant ! Tiens et ne m'adresse plus la parole, idiot de Tobio !

Il jette la brique de lait sur moi avant de croiser les bras, l'air boudeur. Je n'ai qu'une envie et c'est de le croquer. Shôyô est vraiment mignon lorsqu'il est en "colère".

— C'est bon, excuse-moi.

Il ne répond rien, se contentant uniquement de donner un petit coup de menton vers l'avant, signe qu'il est boude.

— T'es vraiment un gosse.

Et en réponse à ça, il tourne la tête vers moi et tire la langue avant de revenir à sa position de départ.

— Shôyô, je... je ferai tout ce que tu voudras pendant un jour. Alors arrête de bouder comme un bébé.

Finalement intéressé, il me regarde avec une lueur d'amusement et de défi dans les yeux.

— D'accord ! Je veux que ce jour soit aujourd'hui !

Mes yeux s'ouvrent en grand. Aujourd'hui..? De toute façon nous nous entraînons toute la journée alors je ne vois pas de quoi je pourrais avoir peur.

— Très bien, j'accepte.

* * *

Jamais je n'aurais dû accepter sa proposition. Si j'aurais su, j'aurais tout de suite refuser d'être à son service aujourd'hui. Bordel, dans quoi me suis-je embarqué ?

Nous sommes en plein milieu de la nuit, tout le monde dort, il est quatre heures du matin. La première journée d'entraînement avec les Nekoma s'est bien déroulé, tout allait parfaitement bien jusqu'à maintenant, jusqu'à ce que Shôyô me réveille et me traîne de force avec lui dans la salle de bain collective.

Il est debout en face de moi, vêtu seulement d'un caleçon et d'un de mes maillots de volley comportant le numéro neuf, des préservatifs dans une main et du lubrifiant dans l'autre. Il est sexy à en mourir. Mon maillot est trop grand pour lui alors il lui arrive juste en dessous des fesses. Son regard rempli d'envie scrute chaque passerelle de mon corps, le dévorant du regard, allant de mes pieds jusqu'à ma tête. Shôyô lèche érotiquement ses lèvres tout en déposant les préservatifs et le lubrifiant sur le bord du lavabo. Il retire lentement le maillot sur lequel est inscrit mon numéro de poste, et ce en me regardant droit dans les yeux.

Mon bas-ventre s'enflamme en apercevant mon petit ami ainsi. En ce moment, je veux seulement retirer tous ses vêtements et le prendre sans plus tarder. Mais je garde le contrôle de moi-même, respirant longuement afin de calmer les battements fous de mon cœur.

— On ne devrait pas faire ça ici, Shôyô.

— Pourquoi ça ? Tout le monde dort, personne ne viendra nous déranger.

Je déglutis difficilement. Mais je reste tout de même sur ma position.

— C'est une mauvaise idée.

Il s'approche moi et encercle ma taille de ses petits bras.

— Tu peux me le dire si t'es pas prêt, y'a pas de honte à ça.

Je passe alors mes bras au-dessus de ses épaules et je l'enlace à mon tour, enfouissant ma tête dans sa touffe de cheveux roux. Ils sentent bon la fraise, probablement à cause du shampooing qu'il utilise.

— Je veux juste faire les choses bien, Shôyô. Je veux pouvoir te procurer du plaisir tout en prenant soin de toi.

— T'es si prévenant ! Mais d'accord, on le fera le moment venu. Je te fais confiance, Tobio. Mais puisque tu refuses de le faire maintenant, tu vas devoir m'obéir une journée de plus !

— Rhabille-toi, idiot ! Tu fais exprès me provoquer ou quoi ? Crétin !

— Ne m'ignore pas, Tobio !

Il rigole tandis qu'il m'enlace encore plus fort.

— Et oui, je le fais exprès. J'aime voir ton visage gêné.

— Ferme la ! Bon sang...

Et comme l'idiot que je suis, mes joues s'enflamment davantage. Parfois, j'ai vraiment l'impression d'être soumis à lui. C'est étrange dit comme ça, mais Shôyô trouve constamment le moyen de prendre le dessus sur moi. Notamment sur les choses qui ont un rapport avec l'amour et le sexe. Il me devance toujours et saisit toutes les opportunités qui s'offre à lui, il n'en rate pas une seule. J'en viens même à penser que l'idée qu'il prenne le dessus sur moi et qu'il soit si entreprenant commence à me plaire.

— Hé, ça te dit d'aller faire du volley ? demandé-je sur un coup de tête.

— Bien sûr ! Allons-y tout de suite !

Shôyô se rhabille rapidement, il enfile son short de pyjama ainsi que mon maillot. Bien sûr, il n'oublie pas d'aller ranger discrètement les préservatifs et le tube de lubrifiant dans son sac avant de venir me rejoindre au gymnase d'entraînement.

Les lumières allumées, le terrain et les ballons préparés, nous commençons tous les deux à jouer. Je lui envoie des passes pendant que lui frappe dans la balle avec vitesse et précision, l'envoyant dans le camp adverse en toute beauté. Le voir jouer au volley est toujours aussi envoûtant. Shôyô est vraiment incroyable. Il est exceptionnel.

MY EROTIC DREAM. [Kageyama x Hinata]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant