Je venais de sortir de l'agence de remplacement et décidais de rentrer. On m'avait encore proposé une mission de merde que j'avais dû accepter, ils savaient que je ne dirais non à rien car j'avais trop besoin d'argent, alors ces pourris d'employés faisaient tout pour me garder les boulots que personne n'acceptait. Cette fois-ci, j'allais remplacer une serveuse derrière un bar dans un des clubs chics de la région, ce n'était pas le pire des boulots, mais personne n'en voulait car tout le monde préférait être devant le bar à boire, et danser, plutôt que de bosser toute la nuit, vendredi et samedi.
Arrivé dans mon minuscule studio je m'effondrais sur mon canapé, qui me faisait aussi office de lit. J'allais devoir dormir avant de partir travailler si je voulais tenir le rythme, alors je mis mon réveil et m'allongea. Je m'étais machinalement mise à triturer ma chaîne en argent où était suspendu ma bague avant de sombrer dans le sommeil.
À vingt-trois heure je venais d'arriver à la boîte, je n'y avais jamais mis les pieds auparavant, mais je comprenais tout de suite pourquoi elle avait tant de popularité. Tout ou presque était en noir et blanc, bar, chaises, tables... et tout paraissait tellement chic et surtout chère !
À part les employés personne n'était encore dans la boîte, on m'avait expliqué et montré tout ce dont j'avais besoin de savoir en dix minutes, pas plus. Puis j'avais été laisser seule pour mettre les verres en place avant l'ouverture.
— Tu es la remplaçante ? me demanda une fausse blonde aux cheveux coupé au carré.
— Apparemment, répondis-je en continuant ma tâche.
— Tu sais que tu ne nous sers à rien ? On s'en sort très bien depuis que l'autre n'est pas là, mais bien sûr aujourd'hui le grand propriétaire est là alors il faut que les employés soit au complet, soupira-t-elle en levant les yeux vers la mezzanine du premier étage.
On pouvait apercevoir trois hommes assis en train de discuter là-haut. Je ne les distinguais pas beaucoup d'ici mais on pouvait deviner lequel était le patron par leur posture, en l'occurrence celui-ci était actuellement dos à moi, si bien que je n'arrivais pas à voir à quoi il ressemblait, non que cela m'intéressait vraiment de toute façon.
Je continuais sans prendre la peine de répondre à la fille et elle s'en alla pour être aussitôt remplacé par le barman à qui l'on m'avait présenté quelques minutes plus tôt, c'était avec lui que je serais ce soir.
— Laurie la diablesse est déjà venue te voir ? demanda-t-il en esquissant un sourire.
Il était plutôt grand, assez musclé si on en jugeait par son tee-shirt moulant qui ne laissait pas beaucoup de place à l'imagination. Il avait les cheveux blonds et des yeux marrons profond, tout à fait mon style si je n'étais pas déjà prise.
— C'est donc comme cela qu'elle s'appelle, répondis-je, elle n'a pas pris le temps de se présenter. Me dire que j'étais inutile était son seul objectif je pense.
— Ne l'écoute pas, elle sort les griffes dès qu'elle voit une femme bien plus jolie qu'elle, sourit-il. Moi c'est Tom, ajouta-t-il en me tendant sa main.
Je lui pris et répondis, sans relever le compliment.
— Kaylee.
— Ravie de te rencontrer Kaylee, et très heureux de faire équipe avec toi ce soir. J'espère que tu es prête parce que ça va être l'heure. Si tu as le moindre problème n'hésite pas, lança-t-il avec un clin d'œil avant de partir.
Toute la nuit c'était bien passé, jusqu'à ce moment-là, il devait être aux alentours de quatre heures et cet homme, plus que sexy, brun, aux yeux bleu-vert, était assis au bar à me fixer depuis vingt minutes. Je lui avais servi son verre et continuais à m'occuper des autres clients jusqu'à ce qu'il me fasse signe pour que j'aille le voir. Dans un simple geste du doigt il avait réussi à être d'une autorité qui m'irrita. Je pris donc soin de servir six autres clients avant de revenir vers lui. J'aperçu tout de suite ses lèvres se relever en une commissure presque invisible, il savait très bien ce que je venais de faire.
— Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par-dessus la musique.
— Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde.
Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son sourire et son visage se transformer en laissant paraître ses intentions. Je lui répondis sans lui faire voir ma décontenance.
— Je ne pense pas être très comestible. Rappelez-moi quand vous aurez fait votre choix !
Je m'éloignais à nouveau et continuais à m'occuper d'autre personne tout en lui jetant des coups d'œil de temps à autre, il me fixait toujours avec son sourire séducteur jusqu'à ce que Laurie la diablesse s'approche de lui. Elle n'eut le temps de ne prononcer qu'une phrase avant qu'il ne l'ignore, me fixe à nouveau et me refasse ce signe autoritaire. Cette fois ci je n'attendais pas, me dirigea vers lui et la diablesse partit vexée.
— Je n'ai toujours pas changer d'avis, c'est vous que je veux et de préférence nue. On peut faire ça vite fait dans les toilettes, vous devez bien avoir une pause non ?
Aucune trace d'humour n'était parue sur son visage pendant qu'il me débitait sa phrase, ça avait déjà dû marché avec d'autre fille, ça se lisait en lui. J'étais surprise de son manque de tact mais je repris mes esprits assez vite.
— Allez-vous faire foutre.
— Qu'est-ce qui vous en empêche ?
Il demanda ça comme s'il était réellement surpris que je puisse lui refuser sa petite partie de jambes en l'air.
— Vous ! répondis-je avant de partir à nouveau.
— Attendez ! exigea-t-il.
— Je vous promets que je fais appeler la sécurité si vous continuez.
Tom s'approcha de moi tout en préparant un de ses cocktails et chuchota.
— Fais gaffe, c'est le proprio ce mec, il est bourré de fric et il n'a pas peur d'utiliser ses ressources pour virer les gens !
— Je suis là simplement pour deux nuits, tu crois que ça me fait peur !?
Je me retournais à nouveau vers l'homme qui avait maintenant disparu. Je pensais enfin qu'il avait renoncé, quand je le percutais en me retournant à nouveau pour faire face à d'autre clients qui s'impatientaient. Il avait fait le tour du bar et était passé par les couloirs privés pour pouvoir venir jusqu'ici. Pas difficile s'il était le propriétaire du lieu. Ses mains encerclèrent mes deux bras et les descendit en me caressant jusqu'aux poignets avant de me lâcher. Un frisson me parcouru et je vis par son sourire qu'il le sentit.
— Vous avez l'intention de coucher avec ce mec ? demanda-t-il en montrant d'un geste du menton Tom.
Cette fois ci il me décontenança réellement et j'eu du mal à lui répondre.
— Qu'est-ce que ça peut vous faire avec qui je vais coucher ? Tout ce que vous avez besoin de savoir c'est que ce ne sera pas avec vous.
— Je serais un bien meilleur coup que lui, affirma-t-il sans en douter.
— Comment vous le savez au juste, vous avez testé ses talents au lit vous-même ?
Ma répartie le laissa sans voix quelques secondes puis il sourit. Pas le sourire du « je vais te foutre dans mon pieu » qu'il m'avait fait depuis le début, mais un vrai sourire amusé. Mais il le cacha vite à nouveau derrière son masque sérieux.
— Je vous veux, insista-t-il encore.
— Et moi je veux travailler mais vous êtes en train de m'en empêcher et ça a le don de m'agacer !
— Donnez-moi une seule bonne raison pour ne pas coucher avec moi et je pars.
Je plongeais alors la main sur la chaîne que j'avais autour du cou et qui était caché sous mon tee-shirt, j'attrapais ma bague et lui montra.
— Je suis mariée enfoiré.
Son visage se décomposa, il tourna les talons sans ajouter un mot et partit enfin. Je pus finir mon boulot tranquillement en pensant que je ne serais sûrement pas reprise le lendemain...
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L'un pour l'autre
ChickLit-Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par dessus la musique. - Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde. Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son s...