Chapitre 11. POV Kaylee

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Je n'arrivais pas à croire que je lui racontais tout cela, je n'en avais jamais parlé à qui que ce soit avant lui sachant que je n'avais personne, ni amis, ni famille. Je lui racontais tout depuis le début, tout ce que seulement Ian savait jusqu'à présent. J'avais été abandonné à la naissance, Ian aussi, on s'était rencontrés très jeune dans un orphelinat. On avait lié une amitié profonde rapidement avant que nos sentiments ne changent, on était devenu un couple depuis mes quinze ans et c'est à ce moment-là qu'on était tous les deux partis de l'orphelinat. Ian était surdoué et avait pu commencer ses études de médecine plus tôt que n'importe qui. On avait tous les deux obtenu des bourses dans l'université où l'on était, on se payait une petite chambre et on s'était mariés dès que j'avais eu seize ans. On avait absolument tout pour être heureux quand Ian avait trouvé un poste à l'hôpital, un bel appartement, une voiture et de l'argent de côté. Et tout ça c'était envolé un à un quand les factures avaient commencé à tomber.

Aaron n'avait pas ouvert la bouche depuis que j'avais commencé mon récit, il me serrait près de lui et m'écoutait sans m'interrompre. Quand je finis enfin de tout lui raconter il se lança finalement.

— Marié depuis cinq ans, murmura-t-il.

— Quoi, vous trouvez ça complètement débile de s'être marier aussi jeune ? l'interrogeais-je. Vous ne seriez pas le premier à me le dire vous savez...

— Je suis admiratif, avoua-t-il.

— Pardon ? demandais-je en relevant la tête.

Il me scrutait, ses doigts se posèrent sur ma joue et descendirent jusqu'à mon cou, puis il éloigna sa main en inspirant si profondément qu'il me faisait penser que s'éloigner de moi avait l'air douloureux. Je ne fis aucun commentaire et attendis qu'il parle.

— J'ai vingt-six ans, commença-t-il, et je n'ai jamais ne serait-ce que penser à rester avec une fille une seconde nuit, du moins je n'ai jamais trouvé la personne qui me donne envie de rester une seconde nuit... Alors que vous deux, vous êtes mariés depuis cinq ans en étant si jeune. Alors oui je suis admiratif, et jaloux, conclut-il.

Mes sourcils se froncèrent, je ne comprenais pas de quoi il pouvait être jaloux. Jamais auparavant qui que ce soit m'avait dit cela sur ma relation avec Ian. J'avais toujours eu des avis négatifs sur notre mariage, nous étions trop jeunes, nous avions le temps, pourquoi s'être précipité... Un tas de chose de ce genre que j'avais appris à ignorer. Ian été l'homme de ma vie je la savais, pourquoi on aurait dû attendre.

— Jaloux de quoi ? lui demandais-je donc finalement.

— De Ian qui t'as trouvé avant moi... Tu es la femme qui me donne envie de rester la seconde nuit, avoua-t-il alors.

Je gardais la tête baissé face à son aveu, je ne savais pas quoi répondre. J'étais touchée et perdue, j'aimais être dans ses bras mais j'aimais aussi Ian et ça j'en étais sûre, alors qu'avec Aaron je ne pouvais être sûre de rien, je ne le connaissais pas suffisamment. Je décidais alors de changer de sujet plutôt que de devoir faire face à une conversation que je n'avais pas vraiment envie d'avoir.

— Vous me tutoyez à nouveau ? demandais-je donc ignorant son aveu.

— Le vouvoiement met trop de distance, ça te dérange ? demanda-t-il sans se vexer que j'ignore sa remarque.

Je secouais la tête pour seule réponse, ça ne me dérangeait pas au contraire.

— Alors fais-le aussi, s'il te plait.

J'acquiesçais à nouveau tout en souriant timidement.

J'avais à nouveau la tête enfouis dans son torse quand il me prit par le menton et me força à le regarder. Il pencha son visage vers le mien et déposa un baiser doux et léger avant de se reculer. Il ne m'avait jamais embrassé comme ça avant et j'en fus agréablement surprise.

— J'aime Ian, me devais-je de dire plus pour moi que pour lui.

— Je sais. Et moi c'est toi que ..., commença-t-il avant que je ne l'interrompe vivement.

— Non, le coupais-je, ne dis pas ça s'il te plait. Ce n'est pas possible, tu ne me connais pas et je ne te connais pas non plus. Je suis mariée et je l'aime, mais j'ai aussi de l'attirance pour toi, je ne peux pas le nier mais je n'ai pas envie de me poser ce genre de question, pas quand je vais bientôt perdre mon mari. Et si tu me dis ce que tu ressens pour moi, je ne penserais qu'à cela et je n'ai pas le droit. Alors s'il te plait non, le suppliais-je.

— Je comprends, répondit-il toujours avec son regard planté dans le mien, je promets que je ne te parlerais pas de mes sentiments. Ils sont étranges pour moi aussi tu sais, je n'ai jamais ressenti cela avant. Mais je t'en supplie de ne me demande pas de rester loin de toi et de faire comme si de rien était. J'ai envie d'être présent pour toi parce que personne ne devrait être seul dans des épreuves comme ça.

Je me redressais légèrement et déposa à mon tour un léger baiser sur ses lèvres, ce qui le fit sourire.

— D'accord. Merci, répondis-je simplement.

Je me serais ensuite à nouveau contre lui et il resserra son étreinte, je n'avais plus envie de bouger, pour une fois depuis longtemps je me sentais mieux, et un peu plus légère. Pour une fois j'envisageais l'espoir de ne plus vivre tout ça seule.

L'un pour l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant