Chapitre 20. POV Aaron

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Cela faisait un peu moins de trois semaines que j'étais partis. J'avais abrégé mon voyage afin de revenir voir Kaylee, je savais que son mari aller être débranché ce weekend et j'allais la soutenir même si elle dirait qu'elle n'a pas besoin de moi. Je partis d'abord à son appartement mais elle ne répondit pas, je me rendais donc ensuite directement à l'hôpital, puis dans la chambre de Ian mais avant que je n'y rentre un docteur m'interpella.

— Monsieur Halder ? demanda-t-il.

— C'est moi, répondis-je en serrant la main qu'il me tendait. Docteur ?

— Docteur Park, un ami de Kaylee, m'expliqua-t-il.

— Oh, répondis-je surpris, elle est là et vous a demandé de m'interdire l'accès c'est ça ?

— Vous n'êtes pas au courant ? demanda-t-il abattu.

— Au courant de quoi ? l'interrogeais-je alors craignant déjà le pire.

Il m'entraîna dans son bureau en silence, je savais déjà que quelque chose était arrivé, et que l'absence de Kaylee partout où je l'avais cherché en été la cause. Il m'expliqua finalement ce qui c'était passé.

— Ian, le mari de Kaylee est décédé d'un arrêt cardiaque il y a trois semaines, m'annonça-t-il.

— Putain non ! jurais-je. Et Kaylee ?

— Elle ne vous a pas contacté ? m'interrogea-t-il.

Je fis signe que non et lui demanda comment elle allait. Je n'avais pas réussi à la joindre sur son téléphone ou même à son appartement. Je m'en voulais aussitôt d'être partie. J'aurais dû être là pour elle, je lui avais promis qu'elle ne serait pas seule pour cette épreuve.

— L'enterrement a eu lieu il y a deux semaines, commença-t-il, ensuite elle est partie.

— Comment ça partie ? Partie où ?! m'énervais-je.

— Je ne sais pas, avoua-t-il et je vis qu'il était sincère. Elle n'a rien voulu me dire, elle a quitté son appartement après l'enterrement. Elle est venue me voir pour me prévenir et me remercier et elle est partie. Je n'ai plus eu de nouvelles depuis ce jour-là.

Je pris mon visage dans mes mains et jura à nouveau. Je savais que je n'aurais pas dû partir, je voulais rester mais je savais qu'elle avait besoin d'espace et que je ne pourrais pas lui en donner si j'étais dans la même ville qu'elle. Je pensais que c'était la meilleure chose à faire. Mais je ne me serais jamais douté qu'il aurait pu arriver quelque chose pendant ce temps.

— Je lui ai dit de vous contacter, avoua-t-il, elle n'est pas bien, je me fais du souci pour elle.

— Vous n'avez pas la moindre idée où elle pourrait se trouver ? lui demandais-je pas rassuré par ces propos.

— J'aimerais bien, avoua-t-il. Elle a changé de numéro de téléphone donc je ne peux même pas la joindre non plus.

— Je vais tenter de la retrouver, répliquais-je motivé.

— J'espère que vous réussirez, conclut-il avant que je me lève et le salue.

Je quittais alors l'hôpital dans l'unique but de la retrouver aussi vite que possible.

Quatre mois. C'est ce qu'il m'aura fallu pour enfin la trouver, elle devait se douter que j'essayerais de la rechercher car elle avait fermé tous ses comptes, n'avait prévenu personne de l'endroit où elle comptait se rendre et avait refait sa vie sous son nom de jeune fille. J'avais finalement sa nouvelle adresse en main, quand le privé que j'avais engagé me l'avait tendu je n'y croyais plus, elle avait déménagé à une heure d'ici. J'avais quitté le boulot dès que j'avais eu l'adresse et m'y était rendu directement. Je fus ravie quand j'avais découvert que l'immeuble dans lequel elle habitait était récent et bien situé. J'attendais depuis plus de deux heures devant sa porte quand j'entendis l'ascenseur puis la vie en sortir. Elle était toujours aussi belle mais le choc de sa vision m'assaillit, il faisait chaud dehors alors elle ne portait qu'un pantalon blanc en tissu et un haut assez ample mais qui la moulait au niveau du ventre. Je découvris stupéfait son ventre arrondit par une grossesse. Elle se figea quand elle m'aperçut et posa instinctivement les mains sur son ventre. Avec ce geste je n'avais pas de doute, il était de moi.

— Je voulais tenter un truc du genre : « surprise », quand j'allais te voir, commençais-je, mais visiblement je ne sais pas lequel de nous l'est le plus.

Elle avança sans un mot afin d'ouvrir sa porte.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle sans animosité.

— Je te cherche depuis quatre mois, avouais-je.

Elle déverrouilla sa porte et entra, j'étais persuadée qu'elle allait fermer derrière elle, mais elle me surprit en la laissant ouverte.

— Entre, m'invita-t-elle.

Je le fis et découvris avec plaisir que son appartement était beaucoup plus grand que le précédent.

— De combien de mois tu es enceinte ? l'interrogeais-je ayant tout de même un doute.

— Devine, répondit-elle.

L'un pour l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant