Le lundi suivant, je n'arrivais toujours pas à croire à quel point j'avais pu être stupide. Toutes les décisions que j'avais prise depuis la sortie de l'hôpital avaient été plus idiotes les unes que les autres. L'avoir laissé me raccompagner en voiture pour commencer, j'étais tellement à bout de nerf et morte de fatigue que je n'avais pas eu la force de lui refuser car je ne voulais pas marcher jusqu'à chez moi. Je l'avais ensuite laisser monter dans mon studio, j'avais vu à son regard ce qu'il pensait, le riche et sexy Aaron n'avait sans doute pas l'habitude de se retrouver dans un trou à rat comme le mien. Mais la pire erreur que j'avais fait ce soir-là avait été de lui sauter dessus. Je savais qu'il tenterait quelque chose, et j'avais tellement besoin de tout oublier, juste un moment, que je l'avais incité. J'aurais pu ne pas regretter, après tout cela avait été vraiment bon, il savait y faire c'était sûr, mais en même temps je n'avais qu'un seul point de comparaison, et je n'avais eu aucune relation depuis onze mois. C'est son attitude qui m'avait fait immédiatement regretter, dès qu'il avait fini il c'était levé sans rien dire avec un air satisfait, le genre d'air du mec qui avait finalement réussis à mettre la nana qu'il voulait dans son lit. Et la façon dont il avait parlé de Ian juste après alors qu'il ne savait rien de lui m'avait encore plus irrité.
J'avais reçu son énorme bouquet de fleurs le lendemain avec une simple petite carte avec un seul mot : "Désolé". Je ne voulais pas retourner travailler avec lui, mais en retrouvant la facture de l'hôpital dans mon sac je savais que je n'avais pas le choix, la banque n'accepterait pas de me faire un autre prêt et je n'avais plus rien à vendre. J'étais donc décidée à y retourner et à l'ignorer autant que possible. J'avais pris mon temps pour repousser l'inévitable si bien que j'avais vingt minutes de retard quand j'entrais dans le bureau. Avec soulagement il n'était pas là quand j'arrivais, j'avais l'espoir qu'il ne vienne pas du tout, même si je savais que c'était presque improbable.
Et j'avais vu juste car il entra à son tour une heure après moi, il se figea surpris et me fixa un moment avant de me saluer et de s'installer à son bureau sans rien me dire de plus. S'il agissait comme ça jusqu'à la fin des trois mois ça m'irait très bien.
A l'heure du déjeuner il se leva et attendit un instant devant la porte à me regarder, je n'avais pas levé la tête mais je sentais son regard posé sur moi. Je pouvais aussi sentir son hésitation.
— Tu... Vous venez manger ? demanda-t-il.
Je relevais la tête, fixais son visage crispé quelques secondes puis secoua la tête. Il sortit sans rien ajouter. J'avais faim mais je n'avais pas envie de descendre déjeuner en sa compagnie, et surtout j'avais laissé mon sac chez moi. Je continuais donc à travailler quand Aaron revint à peine quinze minutes plus tard, il se planta devant mon bureau et y posa un sac en papier avant de retourner s'asseoir de son côté et de commencer à manger son sandwich. J'ouvris le sac pour y découvrir un autre sandwich, je jetais un regard dans sa direction et vis qu'il me fixait. Je n'avais pas mangé depuis plus de vingt-quatre heures alors je n'allais pas refuser juste par prétexte que je ne voulais plus parler à cet homme.
— Merci, dis-je si doucement que je n'étais pas sûre qu'il ait entendu.
— Je vous en prie, répondit-il simplement avec un léger sourire.
On mangea en silence et reprit le boulot dans un silence encore plus pesant que la matinée. J'avais bizarrement envie de lui parler même si je m'étais jurée de ne plus jamais le faire. Pour un homme qui ne voulais qu'un plan cul, il avait l'air de tout faire pour se faire pardonner, les fleurs, le déjeuner, respecter mon envie de ne pas parler... Il m'avait même proposé de partir à dix-sept heures et je le soupçonnais de faire cela pour que j'aille à l'hôpital ce que je fis. Je restais près de Ian jusqu'à la fin de l'heure des visites. Je m'étais sentie coupable à la seconde ou j'étais rentrée dans la chambre, j'avais trompé mon mari. Même si je savais que beaucoup de personne ne prendrait pas ça comme de l'infidélité, pour moi ça l'était. Et je m'en voulais d'autant plus que j'avais envie de revoir Aaron, de le sentir près de moi et de pleurer dans ses bras parce que quand j'étais près de lui, j'oubliais le reste du monde, avec lui je pensais pouvoir surmonter la douleur que de perdre mon mari aller me donner.
C'était donc pour mon mari que j'avais ignoré mon patron tout le reste de la semaine, la culpabilité que j'éprouvais envers Ian été trop forte pour que je réponde à l'envie que j'avais de me serrer contre Aaron. De plus dans seulement quatre semaine j'enterrerais mon mari et je me refusais de penser à un autre homme que lui tant qu'il était toujours vivant.
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L'un pour l'autre
ChickLit-Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par dessus la musique. - Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde. Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son s...