Chapitre 7. POV Kaylee

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J'avais survécu à cette première matinée sans trop de peine. Après le choc de la découverte de mon patron je ne lui avais pratiquement pas parler de la matinée et lui non plus. Après m'avoir expliqué ce qu'il attendait de moi et s'être exagérément pencher j'avais eu son odeur ancrée en moi et ne pensais qu'à son corps proche du mien. Je le voyais souvent jeter des coups d'œil dans ma direction, et si je le voyais c'est que moi-même je n'arrêtais pas de le faire. Dès que nos regards se croisaient son sourire apparaissait tandis que je baissais la tête. A l'heure de déjeuner il avait tenté de m'inviter ce que j'avais refusé, je ne pense pas qu'il ait été surpris de mon refus. Je m'étais donc retrouvée seule à la cafétéria pendant quinze minutes devant le moins chère des plats proposés, qui était donc une salade verte avec vinaigrette. Je piquais dans les feuilles sans vraiment avoir envie de manger quand deux jambes se postèrent près de moi, ces chaussures et ce pantalon de luxe m'était familier depuis ce matin mais c'était son odeur qui me fit lever la tête sur son corps parfait jusqu'à son visage souriant.

— Je peux m'asseoir ? demanda-t-il tout sourire.

— Je vous ai dit que je ne voulais pas déjeuner avec vous, répondis-je sans accepter.

— Non, vous avez refusé que je ne vous invite pas, que je me joigne à vous, répliqua-t-il l'air gagnant.

Il s'assit alors sans attendre de réponse et déballa son déjeuner, je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant croquer dans son sandwich.

— Un sandwich Monsieur Halder ? Je vous imaginais plutôt caviar, foie gras et homard.

Il sourit à ma remarque et ne s'offusqua pas.

— La nourriture la plus simple est la meilleure, répondit-il simplement en croquant à nouveau.

Son sandwich était peut-être simple mais il donnait largement plus envie que ma salade de lapin.

— Ma salade est beaucoup plus simple que votre sandwich, par conséquent meilleure ? tentais-je de plaisanter.

— Certainement, plaisanta-t-il.

— Je vous l'échange alors, il faut le meilleur pour le grand patron, annonçais-je.

Je continuais de plaisanter mais il tendit le bras, pris mon assiette creuse toujours remplie, et m'arracha la fourchette des mains avant d'en engloutir quelques feuilles sans en mettre une seule à côté. J'observais sa bouche que j'avais eu sur mes lèvres quelques jours avant, et cette seule pensée de notre baiser fit montée la température de mon corps. Il lécha une goutte de vinaigrette au coin de sa bouche et me fit un clin d'œil quand il vit que je l'observais, je sentis aussitôt mes joues rosir. Je protestais donc contre le fait qu'il m'ait pris ma nourriture, tentant de me faire penser à autre chose que ses lèvres, et il me tendit finalement le sandwich qu'il avait déjà entamé. Il pensait surement que j'allais refuser et c'est pour cela que j'avais vu un regard surpris sur son visage quand je m'en emparais. Je croquais dans le sandwich et fut à mon tour surprise.

— Beurre de cacahuètes, confiture et pas de croûte ? riais-je. A quel enfant avez-vous volé ce déjeuner ?

Il souriait lui aussi et continuais de manger sa -ma- salade.

— En tout cas, continuais-je toujours en mangeant le sandwich, je pense que vous vous êtes fait avoir ce sandwich est bien meilleur que la salade.

— Montrez-moi ça, demanda-t-il.

Sans que je n'aie le temps de réagir il me reprit le sandwich des mains et en croqua un bout avant de me le rendre à nouveau.

— Hé ! protestais-je. C'est à moi maintenant vous ne pouvez pas faire ça.

— Je vérifiais simplement, sourit-il.

On avait plaisanté durant tout le déjeuner comme si rien ne c'était passé auparavant jusqu'au retour dans le bureau. Pendant le court trajet en ascenseur il ne m'avait pas lâché du regard et j'avais l'impression qu'il faisait tout son possible pour ne pas me sauter dessus afin de m'embrasser.

Toute la semaine c'était passé de la même façon que la première journée, chacun à son bureau le matin et l'après-midi, s'échangeant à peine quelques mots mais nous jetant toujours des regards et pendant le déjeuner on parlait sans jamais évoquer ce qu'il c'était passer entre nous.

Je n'avais pas pu aller voir mon mari, Ian, de la semaine à cause des horaires contraignantes, alors j'avais profité du weekend pour lui rendre visite. Tout ce à quoi j'arrivais à penser en le voyant et qu'il ne restait que cinq semaines, cinq semaines avant que les médecins ne le débranchent et que je me retrouve officiellement veuve. Je n'arrivais pas à penser à cela sans pleurer, il n'était plus vraiment là depuis bientôt onze mois mais je n'avais pas à le considérer mort, il était toujours vivant pour moi et l'espoir d'un réveil miraculeux m'aidais à continuer à vivre.

A l'heure de la fin des visites, je sortis de sa chambre pour rentrer chez moi, j'avais les yeux rouges et gonflés à force d'avoir pleuré près de mon mari alors je baissais la tête pour ne croiser le regard de personne. J'allais arriver à la sortie quand le docteur Park m'interpella. Il me salua poliment puis me tendis une enveloppe tout en s'excusant. Je l'ouvris et découvris une nouvelle facture. Je devais avoir l'air vraiment dépité pour qu'il pose sa main sur mon bras tout en s'excusant à nouveau.

— Je pensais qu'il n'y aurait plus de facture, dis-je en sentant de nouvelles larmes monter.

Je m'étais juré de ne jamais pleurer devant qui que ce soit et j'avais réussis à tenir jusque-là, je ne voulais pas attirer la pitié des gens, et surtout pas quand il s'agissait du fait que je n'avais plus d'argent.

— Il y en aura jusqu'à la fin Kaylee, c'est pour cela que je vous avais dit de repenser à votre décision d'attendre.

Je repliais la lettre que je fourrais rageusement dans mon sac et repartis sans un mot de plus en direction de la sortie quand mon regard tomba sur celui de Aaron qui me fixait.

L'un pour l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant