J'avais presque couru pour revenir chez moi. A peine arrivé je m'étais dirigée droit vers la salle de bain pour prendre une douche plus longue que nécessaire, et tenter d'oublier ce qui venait de se passer. Je n'arrivais pas à croire que je l'avais laissé m'embrasser comme cela, et pire que j'avais répondu à son baiser aussi facilement. Je m'en voulais surtout d'avoir aimé ça, il embrassait divinement bien, et ses mains expertes m'avaient fait frissonner dans tout le corps. Je n'avais pas ressenti ça depuis longtemps, et ça m'avait manqué. Je m'étais vraiment rendu compte de ce qu'il se passait quand il m'avait plaqué contre lui et que j'avais senti son érection contre mon bas ventre. J'avais brutalement réalisé que j'avais envie de lui plus que je n'aurais dû, et j'avais aussitôt repensé à mon mari, le seul que j'avais embrassé jusqu'à maintenant et le seul avec qui j'avais eu des relations.
Cette nuit-là je m'étais endormie avec une des rares photo de notre mariage près de moi...
En début d'après-midi, le lundi, j'avais à nouveau eu un appel de l'agence, je craignais d'être renvoyé de celle-ci après ce qui c'était passé. Cela n'avait surement pas plût au sexy proprio d'être rejeté si près du but. Je m'y rendis donc rapidement, la boule au ventre et attendis patiemment. Pour une fois je n'avais attendu que dix minutes dans la salle d'attente austère de l'agence, avant d'enfin me retrouver en face d'un conseiller. Il m'avait d'abord tendu une enveloppe avec ma paie du weekend, puis c'était mis à me parler d'un nouveau remplacement qu'on ne m'aurait jamais proposé d'habitude. Je n'étais donc pas renvoyée et j'étais soulagée.
— Vous seriez assistante dans une grande entreprise en ville, m'annonça le conseiller en face de moi. Mais vous devez signer un contrat dans lequel vous vous engagez à rester trois mois minimums sans démissionner, ajouta-t-il.
— Je n'ai jamais eu à signer quoi que ce soit de ce genre avant, fis-je remarquer.
Je sentais déjà l'entourloupe, finalement on me proposait peut-être cette mission parce que personne d'autre que moi n'accepterais.
— Je sais, commença le conseiller ennuyé, mais le patron a vraiment besoin d'une assurance de notre part comme quoi il ne sera pas lâché en court de route.
— Pourquoi il serait lâché ? demandais-je méfiante.
— On nous a précisé que cela pouvait être fatiguant car les heures ne seront jamais fixe, que beaucoup de voyage serait à prévoir et donc qu'une vie en dehors du travail serait difficile, m'annonça-t-il finalement.
C'est donc pour cela qu'on me le proposait à moi qui ne refusait rien. Je savais bien qu'il y aurait une raison. Je ne pouvais clairement pas renoncer à trois mois de boulot garantie, peu importe les heures. Je n'avais de toute façon pas de vie sociale en dehors du boulot depuis longtemps. J'acceptais donc sans aucun problème de signer le contrat et d'accepter de commencer dès le lendemain.
En sortant de l'agence je m'étais directement dirigé vers l'hôpital, j'y allais pratiquement tous les jours et si ce nouveau boulot était si fatiguant je voulais en profiter maintenant. Je me rendais directement au quatrième étage et salua l'infirmière qui était derrière son bureau.
— Bonjour Madame Travis, me salua-t-elle en retour, le docteur Park aimerait vous voir aujourd'hui, je le préviens que vous êtes dans la chambre ?
J'acquiesçais et me dirigea vers la chambre dans laquelle j'allais maintenant tous les jours depuis plus de dix mois pour y rejoindre mon mari, Ian Travis.
Je m'approchais du lit, l'embrassa, m'assis près de lui à ma place habituelle, et pris sa main dans la mienne avant de lui raconter tout et n'importe quoi, en omettant évidemment Aaron le sexy proprio, c'était devenu un rituel. Je m'attendais toujours avec espoir à ce qu'il me réponde ou bien qu'il serre ma main dans la sienne, mais à mesure des mois qui passaient mon espoir diminuait. Mon mari était maintenant dans le coma depuis plus de dix mois, et si le médecin voulait me voir aujourd'hui je ne savais que trop bien que ce n'était pas pour de bonne nouvelle.
— Bonjour Kaylee, dit-il avant de refermer la porte derrière lui.
— Bonjour docteur Park, répondis-je en serrant la main qu'il me tendait.
Il consulta le dossier de mon mari, plus pour la forme que pour apprendre de nouvelle chose, car il savait tout autant que moi que rien n'avait changé. Puis reposa le dossier avant de me faire face, sa mine de mauvaise nouvelle scotché au visage
— Cela va bientôt faire douze mois vous savez ? commença-t-il.
— Dans six semaines, oui je sais, répondis-je sachant où il allait en venir, c'est toujours six semaines de chance qu'il se réveil.
— Je ne pense pas cela malheureusement, commença-t-il, les chances se sont amoindris au fil des semaines et elles sont maintenant quasi inexistante. Votre mari a signé le document spécifiant qu'il voudrait être débranché au bout de douze mois.
Il avait beau me rappeler cela chaque fois, je m'en fichais. Tant que le temps n'était pas imparti je continuerais à espérer.
— Je sais mais il reste six semaines, répliquais-je déterminé à ne pas céder à sa prochaine requête.
— Vous pourriez peut-être envisagé de le faire plus tôt ? demanda-t-il finalement comme je l'avais prévu.
— Pas question ! m'écriais-je.
Chaque fois il me posait cette question. Chaque fois je répondais la même chose. Et pourtant, il continuait à me le demander. Je ne voulais pas faire ça à mon mari, mais il ne le comprenait pas, et ça avait le don de m'agacer.
— Kaylee... Vous vous êtes suffisamment endettée pour qu'il puisse rester dans cet hôpital, c'était très noble de votre part mais je ne pense pas qu'il aurait voulu que vous soyez sans argent pour qu'il vive dans cet état.
— Il reste six semaines, m'entêtais-je sentant les larmes montées.
— Très bien, se résigna le médecin, je vous reverrais dans six semaines alors.
Il me laissa finalement seul pleurant avec mon mari. J'y resta jusqu'au soir, allongé comme je le pouvais près de lui, bien décidé à le laisser encore en vie pendant encore six semaines.
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L'un pour l'autre
ChickLit-Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par dessus la musique. - Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde. Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son s...