Chapitre 18. POV Aaron

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En voyant les larmes qui étaient venus aussi vite à ses yeux je savais aussitôt que j'avais dépassé les bornes. Mes mots avaient dépassé ma pensée et je regrettais aussitôt. Jamais je n'aurais dû dire ça.

— Kaylee non, je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire, m'excusais-je.

— Je crois bien que c'est exactement ce que tu voulais dire au contraire, répliqua-t-elle. Si ça ne t'ennuie pas je vais aller voir mon condamné de mari, après tout il ne lui reste que quatre semaines à vivre je dois profiter de l'aimer plus qu'un vivant. Plus que toi, ajoutait-elle.

Ces trois derniers mots me brisèrent. Elle commença à partir mais je m'approchais rapidement d'elle essayant de la retenir mais elle ne me laissa pas faire.

— S'il te plait reste, la suppliais-je.

— Pourquoi ?! s'énerva-t-elle. Tu veux jouer au bon saint Maritain plus longtemps en m'hébergeant dans ta demeure de luxe et que je ne retourne pas dans mon placard ? Tu as peur de te sentir responsable parce que je ne vais rien bouffer pendant je ne sais combien de jour ? Ou bien tu as peur de perdre ta partenaire de baise ?!

Cette fois ci je l'attrapais par le bras et la plaqua contre le mur un peu plus violemment que je ne l'aurais voulu. Je la forçais à me regarder et je vis de la peur dans son regard ce que je regrettais aussitôt, mais je ne supportais pas qu'elle se qualifie de partenaire de baise. Elle savait que c'était bien plus que cela. Je desserrais quand même légèrement mon étreinte avant de lui parler.

— Tu n'es pas une partenaire de baise ! J'ai été claire sur mes sentiments et c'est d'ailleurs ce qui te fait fuir en ce moment même ! Kaylee... je veux juste te protéger. Qu'est-ce que tu crois que ça me fait de savoir que tu ne manges pas ?

— Ce n'est pas une raison pour me demander de vivre avec toi, répondit-elle enfin plus calmement.

— Qu'est ce j'aurais dû faire alors ? T'inviter au restaurant tous les soirs ? Ou me ramener chez toi à l'improviste avec des plats à emporter ? Te donner de l'argent ? l'interrogeais-je.

— Me laisser me débrouiller seule, répliqua-t-elle simplement.

— Dans l'état de ton compte en banque ? Surement pas ! lançais-je sans assez réfléchir.

Á l'expression de son visage je savais que j'en avais trop dit. Je n'étais pas censé connaitre quoi que ce soit sur sa situation financière, sauf que le matin même j'avais fouillé dans son sac, pris sa carte bleue, et appelé sa banque en me faisant passé pour son fiancé afin de connaitre le montant de son compte et de rembourser toute ses dettes, ses crédits ainsi que son découvert en lui ajoutant quelques milliers d'euros. Je ne pensais pas qu'elle allait le découvrir si tôt, je pensais pouvoir avoir le temps d'en discuter calmement avec elle, et tenter de la convaincre d'accepter.

— Comment peux-tu savoir l'état de mon compte ? demanda-t-elle sur la défensive.

— Je... J'ai deviné c'est tout, pas dur quand je vois comment tu vis, tentais-je vainement de mentir.

— Tu mens, répliqua-t-elle sûre d'elle.

Je répondis par la négative, refusant d'admettre.

— Qu'est-ce que tu as fait ? Où est-ce que tu as fouillé ? insista-t-elle.

— Kaylee...

— Réponds moi ! s'énerva-t-elle.

Je savais déjà que je ne pourrais pas échapper à une explication, je lui expliquais alors tout, en n'oubliant pas non plus les factures de l'hôpital. Même si j'aurais pu me taire sur ce sujet, je ne voulais rien lui cacher d'autre. Elle s'éloigna de moi au fur et à mesure que je lui expliquais. Quand j'eus fini elle était devant la porte.

— Je ne sais même pas quoi dire, chuchota-t-elle, tu m'as prise en pitié...

— Non, la coupais-je, je veux seulement t'aider. J'ai envie d'être avec toi, je t'aime Kaylee, je ne t'ai pas mentis sur ça.

— On aurait pu être ensemble si tu n'avais pas fait ça, m'avoua-t-elle. Mais c'est impossible, tu es un malade ! Alors contente toi de tes putains de parties de jambes en l'air d'un soir avec une inconnue ou bien trouve toi une pétasse de croqueuse de diamant parce que tu es un contrôle freak ! Ne m'approche plus, tu as compris, l'atteinte à la vie privée tu sais ce que c'est ? ajoutait-elle ensuite.

Ses mots me transperçaient le cœur, je n'arrivais pas à croire qu'elle puisse me dire ça. Et pourtant au fond je savais qu'elle n'avait pas tort.

— Tu exagères, murmurais-je peu convaincu.

— C'est moi qui exagère ? me coupa-t-elle. Tu voles ma carte et appelle ma banque avec mes coordonnés juste pour quoi ?! Pour être sûr que ta lubie du moment ne crève pas la dalle sinon tu ne pourras plus la baiser !

Elle n'attendit pas ma réponse et dévala les marches avant de sortir et de claquer la porte quelques minutes après. Je ne tentais même pas de la rattraper, je savais qu'elle devait se calmer et compris sans mal que j'avais dépassé les bornes.

Je lui laissais toute la journée sans essayer de la contacter, je tournais en rond chez moi, essayais de travailler, mais rien ne me faisait sortir de la tête ce qui c'était passé le matin. Je craquais donc le soir et tenta de l'appeler, mais elle ne répondit évidemment pas, j'avais alors décidé d'aller chez elle. J'étais devant sa porte depuis dix minutes, j'avais déjà frappé trois fois mais elle ne daignait pas répondre. J'étais pourtant sûr qu'elle était là.

— Kaylee je ne bougerais pas d'ici, jusqu'à ce que tu m'ouvres ! l'informais-je en parlant à la porte.

Je m'assis devant la porte et attendis encore dix minutes avant de refrapper. Encore, et encore.

— Je t'en prie Kaylee, je suis désolé, laisse-moi te parler, la suppliais-je. Dis-moi ce que je dois faire pour me faire pardonner. Crie-moi dessus si tu veux mais ne restes pas silencieuse. 

L'un pour l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant