Je ne voyais aucune raison de lui mentir sur cette grossesse, elle m'avait surprise autant que lui sachant que je prenais la pilule. Quand je l'avais vu devant ma porte un sentiment de bonheur m'avait envahie. J'avais eu envie de le recontacter depuis que j'avais su que j'étais enceinte il y a trois mois, mais j'avais bien trop peur d'être abandonnée à nouveau par un homme que j'aimais. Je me l'étais avouée à moi-même peu après le décès de Ian, je l'aimais et c'est pour cela que j'avais fui, j'avais trop peur de souffrir encore comme j'avais souffert après la mort de mon mari.
— Cinq mois ? m'interrogea-t-il finalement.
— Tu doutes que c'est ton enfant ? demandais-je.
— Absolument pas, je sais que c'est le mien, affirma-t-il sûr de lui ce qui me rassura.
— La tienne, précisais-je.
Un sourire illumina son visage et je ne pus que l'imiter. Il était arrivé le jour même où je venais de passer une échographie et que j'avais découvert le sexe de notre bébé, une petite fille donc.
Il s'approcha de moi et tendis la main vers mon ventre.
— Je peux ? demanda-t-il à quelques centimètres.
Pour toute réponse je soulevais mon haut afin de découvrir ma peau tendue et il la posa dessus. Un frisson me parcouru et la sensation de bien-être familière que j'avais toujours eu en sa présence revint. Il s'agenouilla soudain devant moi et embrassa mon ventre, ses deux mains posées de chaque côté. Je posais instinctivement mes mains dans ses cheveux et ferma les yeux, profitant un petit instant de ce moment. Quand il releva finalement son visage vers moi et qu'il se redressa il avait les larmes aux yeux.
— Aaron, soufflais-je tandis qu'il passait ses bras autour de ma taille et que je fis pareil autour de son cou.
— Je vais être papa ? demanda-t-il en posant son front contre le mien.
— Oui, soufflais-je.
Il m'embrassa sans attendre après ma réponse. Ses lèvres et ses baisers m'avaient tellement manqué. Je ne pouvais plus me passer de lui mais il arrêta de m'embrasser avant que je n'ai pu me rassasier.
— Comment tu vas Kaylee, vraiment ? m'interrogea-t-il.
Je m'éloignais de lui à contre cœur et lui pris la main pour qu'il me suive jusqu'au canapé.
— Je vais mieux maintenant, avouais-je.
— Pourquoi tu as disparu comme ça ? demanda-t-il ensuite.
— J'en avais besoin, je voulais tout recommencer.
— Sans moi ? répondit-il attristé.
— Je ne pensais pas que tu voulais toujours de moi, avouais-je, pas après tout ce que je t'ai dit. Je t'ai traité de malade...
Il me serra dans ses bras et m'embrassa la tempe avant de finalement répondre.
— Comment tu peux penser ça Kaylee ?
— Tu es partis en voyage d'affaire et tu n'as pas essayer une seule fois de m'appeler, lui rappelais-je.
— J'en mourrais d'envie ! s'exclama-t-il. J'ai dû me forcer à ne pas t'appeler parce que j'étais sûr que tu avais besoin d'espace. Je suis revenu le weekend où Ian devait être débranché pour être avec toi... Mon dieu Kaylee quand j'ai su ce qui c'était passé... Je m'en suis voulu.
Mes larmes coulèrent finalement, pendant ces cinq mois j'avais pensé qu'il n'avait jamais rappelé parce qu'il voulait m'oublier, je n'avais jamais pensé qu'il faisait ça pour moi.
— Je suis désolée, m'excusais-je.
— De quoi ? Ce n'est pas de ta faute. Je t'ai fait fuir avec ma grande gueule, j'aurais dû me taire sur mes sentiments et surtout je n'aurais pas dû m'immiscer dans ta vie comme ça, c'était déplacé. Mais je voulais tellement t'aider. Je m'y suis mal pris, expliqua-t-il.
— Tu t'inquiétais pour moi, dis-je, j'ai pris ça comme excuse parce que j'avais peur de tes sentiments... et des miens.
— J'aurais dû garder tout pour moi, je te l'avais promis. Je n'en parlerais plus jusqu'à ce que tu sois prête mais je voudrais être présent pour notre fille, s'il te plait, me supplia-t-il.
— Evidemment que tu seras présent, je ne t'en empêcherais pas Aaron. Et pour ce qui est des sentiments... Je suis prête, avouais-je.
Il secoua la tête comme s'il n'y croyait pas. Puis déposa un baiser léger sur mes lèvres.
— Je ne peux pas prendre le risque de te perdre à nouveau Kaylee, m'expliqua-t-il.
— Tu ne me perdras pas, j'ai besoin de l'entendre Aaron.
Il plongea son regard dans le mien et caressa ma joue d'une main et posa l'autre sur mon ventre.
— Je t'aime, souffla-t-il enfin.
Je passais mes bras autour de son cou et l'approcha de moi pour l'embrasser plus profondément.
— Je t'aime aussi, avouais-je.
Il se redressa et son sourire me fit fondre.
— Kaylee...
Il ne finit pas, m'obligea à me mettre à califourchon sur lui et m'embrassa avidement.
— J'ai toujours aimé te voir dans cette position, avoua-t-il.
— C'est un peu plus difficile maintenant, plaisantais-je posant mes mains sur mon ventre qui nous séparait beaucoup plus qu'avant.
Il posa ses mains sur les miennes un magnifique sourire aux lèvres.
— Ça me va, comme ça je peux enlacer la femme de ma vie et ma fille. Maintenant tu veux bien m'expliquer ce que tu as fait depuis que tu es partie ? demanda-t-il ensuite.
Je lui racontais alors tout du début. J'étais venue dans cette ville parce qu'ici j'avais pu enfin réviser pour mon diplôme tout en travaillant dans une pâtisserie. Je pouvais donc me payer un appartement plus grand qu'un placard. Une fois mon diplôme en poche j'avais été embauché à plein temps et avais commencé à économiser. L'argent était au départ prévu pour créer ma propre entreprise, mais depuis que j'avais appris ma grossesse je gardais tout pour le bébé à venir.
— Tu vas me détester si je te dis que maintenant je prendrais soin de vous deux ? demanda-t-il. L'argent que tu économises tu le gardes et tout ce qu'il faut pour notre fille je m'en occupe.
— D'accord, répondis-je aussitôt sans débattre.
— Comment ça d'accord ? m'interrogea-t-il surpris. Tu ne vas pas te battre disant que tu peux prendre soin d'elle financièrement aussi ?
— Aaron, j'ai grandi dans un orphelinat, je ne renoncerais pas à ce que ma fille soit pourrie gâtée si elle peut l'être, souriais-je.
— Tant mieux. Et pour ton information, je vais pourrir gâter sa maman aussi, sourit-il.
— On verra.
— C'est tout vu ! affirma-t-il. Maintenant... où est-ce que tu veux qu'on habite ?
— Chez toi si tu le veux bien. J'ai un entretien dans une pâtisserie plus grande la semaine prochaine, j'avais prévu de venir te voir si j'en avais eu le courage. Je suis prête à tout Aaron, nous deux ça va marcher j'en suis sûre, il le faut pour Ashley.
— Ashley ? demanda-t-il surpris.
— Oui, répondis-je en posant à nouveau mes mains sur mon ventre, c'est le nom que j'ai choisi, enfin si tu es d'accord.
— J'aime beaucoup, avoua-t-il un grand sourire aux lèvres.
Il m'embrassa ensuite puis se pencha un peu et parla à mon ventre.
— Ashley, c'est papa, commença-t-il. Je tiens à t'annoncer que ta maman et moi on sera ensemble pour le reste de notre vie et que tu seras notre petite princesse.
Il se redressa ensuite et m'embrassa à nouveau. Puis il m'avoua qu'avec ou sans bébé, nous deux ça aurait fonctionné.
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L'un pour l'autre
ChickLit-Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par dessus la musique. - Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde. Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son s...