C'était donc pour cela que je n'avais pas été viré la veille, il voulait me trouver quand il reviendrait afin de retenter sa chance. Quand il s'était installé il ne m'avait fait aucun signe, il avait attendu patiemment que je vienne à lui tout en m'observant. Je l'aurais probablement ignoré toute la nuit si Laurie ne m'avait pas demandé de le servir de sa part. Il n'avait étrangement rien retenté, et avoir entendu son rire après ma blague m'avait fait sourire. J'avais baissé ma garde quelques secondes jusqu'à ce que je le voie fixé mon alliance, le monde avait alors recommencé à tourner, et l'image de mon mari s'était insinué dans mon esprit, mon sourire c'était évanouie et je m'étais éloignée. Mais dix minutes plus tard, il était à nouveau derrière le bar, comme la veille.
— Vous semblez en manque, votre mari ne vous donne pas ce qu'il faut au lit ? demanda-t-il sans gêne.
Sa remarque me fit automatiquement sortir de mes gongs. Patron ou non, je n'allais pas le laisser dire quoi que ce soit sur mon mari, je saisis donc le verre d'eau que je m'étais servie un peu plus tôt, lui jeta à la figure sans aucun remords et partie prendre ma pause sans rien demander à personne. Je me dirigeais vers les toilettes des employés, personne n'était présent ce qui m'arrangea. Je me penchais au-dessus du lavabo et mes larmes coulèrent sans que je ne puisse les contrôler, je ne voulais pas penser à mon mari maintenant. Je laissais passer deux minutes avant de me ressaisir. Je m'essuyais le visage, m'aspergeais d'eau et ressortis. Cette fois-ci j'étais sûre de ne jamais être reprise ici, et j'en étais bien heureuse.
Quand je me retrouvais à nouveau derrière le bar il avait disparu ce qui m'arrangea, personne non plus assis sur le tabouret, je pris ça pour un bon signe. Du moins jusqu'à ce que Tom vienne vers moi.
— T'es attendu au bureau du patron, m'annonça-t-il.
Je m'y attendais et ne fus pas surprise, mais je n'étais pas enchantée non plus. J'avais besoin de cet argent alors j'espérais tout de même être payé un minimum.
— C'est où ? demandais-je finalement.
Il m'expliqua et je m'y rendis sans attendre. Quand j'entrais dans le bureau après avoir frappé, je découvris deux hommes, le directeur et le propriétaire. Le directeur de la boîte sortit sans rien m'expliquer après m'avoir salué, avant de me laisser seule avec le sexy proprio. Il s'était essuyé le visage mais ses cheveux avaient l'air humide, ce qui me donna envie de sourire. Il l'avait bien mérité, mais malheureusement pour moi il était un peu plus sexy comme ça, même si je doutais que cela puisse être possible.
— Si vous attendez des excuses avant de me renvoyer vous pouvez attendre très longtemps, dis-je une fois la porte refermée.
Il ne dit d'abord rien, ne me regarda même pas et continua à faire je ne sais quoi sur l'ordinateur géant se trouvant devant lui. Puis il imprima un document pendant que je regardais le mur remplis d'écrans plat qui diffusé les images des caméras de surveillance de toute la salle, et de l'extérieur.
— Je n'attends pas d'excuse, répondit-il finalement en me tendant les papiers qu'il venait d'imprimer.
J'y jetais un rapide coup d'œil avant de rire.
— Un contrat de travail ?! Vous êtes sérieux ? demandais-je. Vous essayez de faire quoi au juste, m'acheter pour éviter que je ne vous poursuive en justice pour harcèlement sexuel ?
Il haussa les sourcils, il n'avait visiblement pas pensé que je pourrais le poursuivre, chose que je ne ferais pas de toute façon. Je n'avais ni le temps, ni l'argent pour me battre contre un proprio qui devait surement peser des millions, et qui aurait de bien meilleurs moyens que moi de se défendre.
— Je veux simplement vous offrir un travail, j'ai entendu dire que vous n'étiez là que pour un simple remplacement, m'annonça-t-il le plus sérieusement du monde.
— Non merci, répondis-je simplement sans plus d'explications.
— Pardon ? demanda-t-il visiblement surpris de mon refus.
— Vous m'avez entendu. J'ai dit non merci. Travailler ici pour que vous puissiez venir me proposer votre plan cul quand vous en avez envie est hors de question, répliquais-je alors.
Je me dirigeais vers la porte pour partir, mais il planta sa main dessus et la referma d'un geste brusque ce qui me fis sursauter. Il était seulement à quelques centimètres de moi et tendis le bras pour tenter de toucher ma joue, mais je me reculais et il laissa retomber aussitôt son bras.
— Je suis désolé, souffla-t-il.
Je ne répondis pas, légèrement tendue et il continua.
— Vos yeux sont rouges et brillent vous avez pleuré ? m'interrogea-t-il à nouveau sans gêne.
— Je vous l'ai déjà dit hier et vais vous le redire encore aujourd'hui, allez-vous faire foutre !
J'essayais à nouveau d'ouvrir la porte mais il refusa une nouvelle fois, je ravalais un cri de rage et partit m'asseoir sur un des canapés opposés au bureau. Je baissais la tête et fixer mes pieds, à force de l'ignorer il se déciderait peut-être à me laisser partir. Mais il avait visiblement une autre idée en tête, je sentis le canapé s'affaisser quand il s'installa trop près de moi, mais je ne bougeais pas.
— Je suis désolé de vous avoir blessé, s'excusa-t-il, je ne couche pas avec les femmes mariées, je n'aurais jamais dû revenir ce soir.
— On est d'accord sur ce point. Vous allez me laisser partir maintenant ? demandais-je.
Je ne relevais toujours pas la tête dans sa direction, m'obstinant à regarder mes pieds en jouant machinalement avec ma chaîne. Je voulais simplement rentrer chez moi et ne plus sentir sa proximité, il me déstabilisait trop et je n'avais pas envie de craquer.
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L'un pour l'autre
ChickLit-Qu'est-ce que je peux vous servir ? lui demandais-je une fois devant lui et en levant la voix pour qu'il m'entende par dessus la musique. - Vous, répondit-il le plus sérieusement du monde. Je crus d'abord ne pas avoir bien entendu puis aperçu son s...