Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoire

DIMANCHE - 17 H 50

Malgré le fait que mon livre était passionnant, je n'arrivais pas à me concentrer. Hier soir, Lola m'avait appelée en me disant qu'Eliott voulait me voir mais j'avais compris à sa voix, même si elle n'osait pas me l'avouer, qu'elle en mourrait d'envie aussi. Nous avions donc passé la soirée à danser dans un bar avec quelques amis d'Eliott. Nous avions beau essayer de nous retenir, nous retombions toujours dans les bras l'une de l'autre, ce qui avait l'effet de faire sourire le grand frère de Lola à chaque fois. Et là, entre deux des personnes qui l'avaient le plus soutenue au pire moment, je voyais la Lola que je préférais, celle apaisée et épanouie. Nous étions rentrées en pleine nuit et nous nous étions écroulées, fermement enlacées. Après un brunch improvisé et une promenade dans un de nos parcs préférés, Lola avait dû s'atteler à ses devoirs, non sans avoir longuement râlé. En ce moment, elle était assise à table, la tête posée sur ses jambes recroquevillées sous elle. Elle plissait son nez, très concentrée sur un exercice, tout en mordillant le bout de son stylo et moi, je passais mon temps à essayer de détourner mon regard d'elle. Mais j'avais dû être trop insistante cette fois-là, parce qu'elle avait tourné la tête pour m'offrir un sourire complice.

— Bon, j'en peux plus, j'y arrive pas. Je demanderai à Tiff ou Max de m'aider.

— Je pense que tu as besoin d'une petite sieste, je lui ai proposé avec un clin d'œil.

Elle ne s'est pas fait prier, elle a posé son stylo, a étendu ses jambes tout en baillant puis s'est levée pour se diriger vers le canapé. Elle portait un de mes t-shirts préférés et un short qui ne couvrait pas grand-chose de ses jambes fines. Elle s'est allongée sur moi avec un soupir de contentement et je me suis empressée d'enrouler mon bras autour de sa taille, avant de passer ma main sous mon t-shirt pour être au contact de la peau de son ventre. Pendant qu'elle me parlait de Daphné et Basile, je ne pouvais m'empêcher de lui caresser les cheveux et de déposer des petits baisers sur le sommet de son crâne. Elle s'est mise pratiquement à ronronner et sans se retourner, m'a dit :

— Je me sens bien.

Elle a dû sentir que ce qu'elle venait de dire m'avait touchée, parce qu'elle a tourné la tête vers moi et s'est aperçue que j'avais les larmes aux yeux. Elle s'est empressée de m'embrasser, tout en caressant mon avant-bras avec ses ongles, ce qui m'a fait frissonner.

— J'en ai marre, je suis devenue trop sentimentale... mais t'entendre dire ça après tout ce que l'on a vécu, ça me...

— J'adore cette nouvelle version de toi, elle m'a coupée. Ces moments avec toi m'avaient tellement manqué, tu peux pas imaginer.

— Si, je peux l'imaginer... je t'aime, je t'aime vraiment Lola.

— Moi aussi, je t'aime... on l'a fait cette sieste ?

Elle s'est complètement tournée et s'est enroulée autour de moi, tandis que je l'enveloppais de mes bras et mes jambes. Pendant que nous nous assoupissions toutes les deux, je me disais que j'aurais pu passer ma vie comme ça. Alors que nous dormions depuis une durée indéterminée, j'ai tout à coup entendu des chuchotements et quelque chose qui ressemblait à des gazouillis. J'ai ouvert les yeux pour apercevoir Tiff et Max qui nous regardaient avec un grand sourire, tandis que Moïra tirait sur le bras de sa mère pour venir nous rejoindre sur le canapé. Profitant d'un moment d'inattention de Tiff, Moïra a réussi à lui lâcher la main et a sauté sur Lola, qui s'est réveillée en sursaut. Tandis que la jeune mère s'excusait, Lola a attrapé la jeune fugueuse et l'a couverte de baisers. Pendant ce temps, je souriais à m'en fendre les mâchoires, heureuse d'avoir trouvé en ces personnes une famille d'adoption.