SAMEDI - 11 H 05

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Depuis plus d'une heure, avec Lola, nous n'arrêtions pas de nous échanger des regards au départ furtifs, mais maintenant de plus en plus appuyés. Jusqu'à présent, nous avions réussi à nous croiser sans avoir d'échanges ou de gestes équivoques mais aujourd'hui, ça devenait de plus en plus compliqué, mon corps me réclamait Lola. Aucun responsable n'était au lycée aujourd'hui, il y avait donc peu de chances que nous nous fassions attraper. J'ai donc décidé de lui envoyer un sms, lui expliquant un subterfuge qui nous permettrait de nous absenter toutes les deux. Tout à coup, Lola s'est levée et a demandé, d'une manière un peu trop empressée, d'aller aux toilettes.

— Bien sûr, mademoiselle Lecomte, vous avez le droit d'aller aux WC.

— Je vous remercie madame la surveillante, je crois que j'ai une gastro, je pense que ça va prendre du temps, elle a rajouté.

— Merci pour ces détails, je lui ai répondu en tentant de m'empêcher de rire.

Après quelques minutes d'une attente interminable, un de mes collègues est arrivé pour me remplacer.

— Je te remercie de me remplacer. Je suis désolée, je m'inquiète pour une des élèves, je voudrais aller voir si elle va bien.

— Pas de soucis, c'est tout à ton honneur de t'inquiéter pour les élèves, il m'a dit, compatissant.

Je lui ai adressé un sourire forcé, me sentant tout à coup mal de lui mentir mais l'envie de rejoindre Lola était plus forte. Je suis sortie de la salle en trombe et j'ai couru jusqu'aux toilettes handicapé, au fond du couloir. J'ai frappé deux coups longs suivis de trois coups brefs puis, la porte à peine entrouverte, un bras a attrapé ma chemise pour m'attirer à l'intérieur. Après avoir enclenché le loquet, Lola s'est jetée sur moi et m'a embrassée tout en souriant.

— C'est trop la honte d'avoir dit que j'avais une gastro ! elle m'a dit en éclatant de rire.

— T'avais qu'à pas changer mon scénario.

— Oui, mais ton histoire n'était pas crédible, elle m'a répondu.

— Si, elle l'était, n'importe quoi !

— Bon, tais-toi et embrasse-moi.

— Mais c'est toi qui as commencé à parler ! Si j'avais su que c'était juste pour ça, je ne me serais pas absentée, je lui ai dit d'une manière faussement outrée.

— Tais-toi et embrasse-moi, notre temps est compté.

— Oui, madame la cheffe, à vos ordres.

J'ai attrapé Lola par la nuque et la taille pour l'attirer à moi. Après l'avoir perdue puis retrouvée, j'étais celle qui devenait addict à notre relation. J'ai léché ses lèvres avec gourmandise et elle a répondu à l'invitation en me mordant la lèvre inférieure. Avec ses hanches, elle se frottait à moi tout en gémissant et son désir augmentait le mien. Je frissonnais à chacune de ses caresses et de ses baisers et, entre mes mains, je la sentais également s'abandonner complètement. Pressées par le temps, Lola a passé ses mains sous ma chemise, m'a caressé les hanches, le dos puis mes seins. Prise au dépourvu à la fois par sa tendresse et par son désir, mon cœur battait à tout rompre, tandis que ma respiration devenait de plus en plus saccadée.

— Maya, ça va ? T'es en train de faire une crise de taskobuto ?

— C'est takotsubo, je lui ai répondu en rigolant. Et non, j'ai juste très envie de toi.

— Ben, qu'est-ce que tu attends alors ? Tu crois qu'on a vraiment le temps de taper la discussion.

— Quel romantisme !

Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant