Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoire

SAMEDI - 14 H 30

— Donc vous avez tout l'électro-ménager qui reste, y compris le lave-linge et le lave-vaisselle... mademoiselle Lecomte, vous n'avez pas encore vu la terrasse ?

— Euh non, y'a une terrasse ? Vous vous foutez pas de ma gueule ? elle lui a répondu, abasourdie.

— Non, venez voir, il lui a proposé, en rigolant de la spontanéité de Lola. En plus, elle donne sur une ruelle calme... vous allez voir, elle est charmante.

En plus d'un bel petit appartement cosy sur la butte aux cailles, nous avions une jolie terrasse et un abri à vélos. Lola n'en revenait pas et semblait s'émerveiller de tout. Elle avait à la fois tout à voir et plus rien à voir avec celle que j'avais rencontrée il y a un peu plus de deux ans. Elle était toujours cette gamine impulsive, boudeuse, je-m'en-foutiste et tendre mais elle s'était débarrassée de cette colère qu'elle portait contre le monde et surtout contre elle-même. Le bonheur lui allait tellement bien que je voulais consacrer ma vie à la rendre heureuse.

— Je crois qu'on a fait le tour. Si l'appartement vous convient à toutes les deux, nous pouvons aller à l'agence pour signer les papiers et je vous donne les clés.

— Alors, il te plaît ? j'ai demandé à Lola.

— Putain de merde, évidemment que oui !

— Lola, s'il te plaît, ton langage.

— Excusez-moi, monsieur, je suis très...

— Enthousiaste, je vois, il a répondu en rigolant.

— Oui, très enthousiaste. Il est vraiment à nous si on est d'accord ?

— Oui, le père de Tiffany s'est porté garant de votre sérieux.

Lola s'est mise à sauter sur place en frappant des mains comme une otarie et je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire.

— Vu sa réaction à peine démesurée, je pense qu'on va le prendre, j'ai dit à notre agent immobilier.

— Suivez-moi alors.

Lola a couru jusqu'à la porte, tel un petit chiot qui attend avec impatience sa sortie. À l'extérieur, elle faisait croire aux gens qu'elle était un tigre mais en réalité, c'était un petit chaton inoffensif. Arrivés à l'agence, nous nous sommes assis pour signer les papiers et j'ai remarqué que Lola était visiblement émue. Habituée à déménager un nombre incalculable de fois, j'avais oublié que c'était la première fois pour elle et que c'était une étape importante dans notre relation. J'ai pris sa main et je lui ai fait un clin d'œil et un grand sourire pour la réconforter.

— Et voilà, l'appart est à vous !

À ce moment-là, Lola n'a eu aucune réaction donc je me suis inquiétée et je lui ai demandé discrètement :

— Qu'est-ce qui se passe ? T'as changé d'avis ?

— Pas du tout mais je crois qu'il me prend pour une folle donc j'essaie de la jouer super sobre... on sait jamais, s'il changeait d'avis au dernier moment.

— Mais il vient de dire qu'il était pour nous !

— T'es vraiment sûre ? elle m'a redemandé.

— Oui, je te jure.

Elle a alors poussé un cri aigu, tout en tapant dans ses mains. Après un moment d'étonnement, l'agent immobilier et moi avons éclaté de rire.

— Mademoiselle Lecomte, voici les clés de votre appartement.

— Je peux ? elle m'a demandé.

Je lui ai fait un signe de tête en signe d'accord et elle a attrapé les clés de manière très cérémoniale. Elle s'est tournée vers moi avec un sourire jusqu'aux oreilles et je n'ai pu m'empêcher de l'embrasser.

— Votre bonheur fait plaisir à voir, il nous a dit.

— Merci, nous avons répondu en rougissant.

Une fois sorties de l'agence, Lola voulait absolument retourner à l'appartement, notre appartement, donc nous sommes reparties sur nos pas.

— Regarde, elle a l'air trop bonne cette boulangerie, j'irai nous acheter des croissants le matin... et ce bar, trop cool la déco, on ira boire l'apéro ici... ah, j'adore ce graff... trop beau ce scoot, on pourra peut-être en acheter un quand on aura économisé un peu d'argent...

Elle a continué à avancer tout en parlant non-stop, alors que je m'arrêtais en souriant. Elle s'est rendue compte qu'elle parlait toute seule seulement au bout de quelques mètres et s'est retournée vers moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? elle m'a demandé.

— Je t'aime... je t'aime tellement... merci de me rendre heureuse.

Elle a couru vers moi et s'est agrippée à mon cou, tout en m'embrassant passionnément. J'ai attrapé sa taille pour la coller à moi puis quand nous avons été à bout de souffle, elle a pris mon visage entre ses mains.

— Moi aussi je t'aime tellement... on va tester le sol de notre appart ?

— Pourquoi le sol ? Tu penses qu'il va s'écrouler ?

— Mais non andouille, c'est parce qu'on n'a pas encore de matelas ou de canapé ! elle m'a répondu en rigolant.

— Si c'est pour ça, allons-y tout de suite.

J'ai attrapé sa main et j'ai commencé à courir en l'entraînant avec moi. J'entendais ses rires et son souffle mêlés et je ne pouvais m'empêcher de fondre complètement d'amour, de désir, d'espoir et de bonheur.