JEUDI - 08 H 15

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Je me suis réveillée en sursaut, sans nouvelles de Lola depuis d'interminables heures, j'ai enfin compris ce qu'elle ressentait quand je m'absentais et la culpabilité s'est mêlée à l'inquiétude. J'ai essayé de la joindre en vain toute la matinée, sans succès. Nous étions en pleines vacances scolaires, impossible de la croiser au lycée donc ne tenant plus, après le déjeuner, je suis partie chez elle. J'avais gardé un double de clés mais j'ai quand même sonné. Thierry m'a ouvert, l'air un peu hagard.

— Maya, qu'est-ce que tu fais là ? il m'a demandé en m'embrassant.

— Je suis désolée, je t'ai réveillé ?

— C'est pas grave. Si tu cherches Lola, elle n'est pas là.

— Merde, elle ne me répond pas depuis hier !

— Elle n'a pas dormi ici cette nuit, j'ai cru qu'elle était chez toi. Vous vous êtes engueulées ?

— Non, ça se passe bien entre nous ces temps-ci... Thierry, je suis vraiment inquiète, il lui est peut-être arrivé quelque chose !

— Rentre, je vais essayer de l'appeler.

Je me suis assise sur le canapé, ce canapé qui avait assisté à nos câlins mais aussi à nos disputes. Je tapais nerveusement du pied, tout en me rongeant les ongles jusqu'à ce qu'il revienne avec un sourire de soulagement.

— Elle est avec sa sœur, elle a dormi là-bas hier soir mais elle n'a pas voulu me dire pourquoi.

— Je ne comprends pas pourquoi elle ne veut pas me répondre, tout allait bien jusqu'à hier... Thierry, je veux pas la perdre à nouveau, je lui ai dit en éclatant en sanglots.

— Tu ne vas la perdre, elle t'aime tellement... et je ne l'ai jamais vu aussi heureuse que quand elle est avec toi.

— Est-ce que... est-ce que tu penses que je peux aller la voir chez Daphné ? Elles vont pas mal le prendre ?

— Non, va récupérer ta meuf !

J'ai éclaté de rire à sa phrase.

— Je préfère te voir comme ça, en train de sourire. Vas-y, je te paie le billet de train.

— Non, certainement pas ! je me suis exclamée.

— Ecoute, le bonheur de ma fille n'a pas de prix, alors prends, il m'a dit en me mettant un billet de vingt euros dans la main.

Lorsque j'ai accepté, il m'a prise dans ses bras, comme un père le ferait pour sa fille. J'ai couru jusqu'à la gare où j'ai pris le premier train pour récupérer, je l'espérais, ma meuf.  Pendant le trajet en train puis jusqu'à l'appart de Daphné, je sentais la pression monter. Arrivée devant l'interphone Lecomte, j'ai pris une grande inspiration et j'ai appuyé, la main un peu tremblante.

— Allo, j'ai entendu, après quelques secondes.

— Daphné... euh... c'est Maya.

— Maya ! Je t'attendais pas ici ! Monte, 2ème étage, appart 23.

J'ai gravi les marches deux par deux jusqu'à une porte entrouverte, où j'ai passé timidement la tête.

— Rentre, Maya, elle m'a dit avant de m'embrasser.

— Je suis vraiment désolée de venir à l'improviste mais je cherche Lola. Thierry m'a dit qu'elle était chez toi.

— Elle est sortie se promener mais je pense qu'elle ne va pas tarder à revenir... qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?

— Justement, je ne sais pas, elle a arrêté de me répondre brusquement, sans me donner de raison.

— Elle n'a pas voulu me dire non plus... mais elle est en colère contre toi.

Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant