VENDREDI - 20 H 02

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Cela faisait plus de deux mois que Lola et moi avions renoué et malgré quelques disputes et ajustements entre nos deux caractères, tout allait très bien entre nous. Nous avions trouvé un bon équilibre entre nos deux conceptions de l'amour et nos emplois du temps chargés. En effet, j'avais décidé, sur les conseils et avec l'aide de Vallès, de passer le bac en candidate libre. J'avais arrêté ma terminale seulement quelques mois avant le bac et avec l'aide de la mif, j'avançais rapidement dans mes révisions. Je voulais un avenir radieux pour Lola et moi et les séances de psy et de bonnes études pour nous deux nous le permettraient probablement. Aujourd'hui, j'avais cependant décidé de mettre mes révisions entre parenthèses pour un jour très particulier. Tout était prêt, Max était chez ses parents pour le week-end et Jo et Redouane m'avaient aidé à préparer l'appartement. Il ne manquait plus que celle pour qui j'avais tout préparé, une princesse badass qui pensait venir à une soirée avec ses amis. Au moment où j'ai entendu la porte d'entrée claquer, j'ai eu un pincement au cœur à cause de l'appréhension mais surtout parce que c'était ce qui se passait chaque fois qu'elle arrivait.

— Salut tout le monde, elle a crié lorsqu'elle est entrée, avant de rester bouche bée.

— Désolée, il n'y a que moi !

Alors qu'elle était clouée sur place à détailler la décoration de l'appartement, des bougies, des ballons en forme de cœur et de la musique romantique, j'en profitais pour observer sa tenue sexy.

— T'as fait tout ça pour moi ? elle m'a dit, visiblement émue.

— Oui, c'est un jour particulier.

— Merde, je comprends pas, notre anniversaire n'est que dans un mois et demi !

— Aujourd'hui, ça fait deux ans que tu es entrée dans ma vie et que tu as tout chamboulé... ça fait deux ans que je suis tombée amoureuse de toi.

Devant son absence de réaction, j'ai senti mon estomac se nouer.

— Ça te plaît pas, c'est ça ? je lui ai dit d'une voix à peine audible. Tu trouves que c'est trop ? Ou c'est pas assez ?

— C'est parfait Maya... personne n'a jamais fait ça pour moi !

Elle a alors couru jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras et m'a couverte de baisers et de remerciements.

— J'ai un cadeau pour toi, tu le veux maintenant ou tu préfères attendre le dessert ?

— Maintenant, maintenant ! elle a crié, en sautant sur place comme une enfant découvrant ses cadeaux le matin de Noël.

— Ok, ne bouge pas, je reviens.

Après quelques minutes, je suis ressortie de ma chambre. J'avais mis une perruque violette et une combinaison bleu marine et je tenais un grand carnet à la main. J'avais même poussé la mise en scène en me faisant le même maquillage, avec un petit point sous les yeux.

— Mon dieu, t'as vraiment fait tout ça pour moi ?

— Non, je l'ai fait pour Bilal... évidemment que c'est pour toi, banane !

— Et c'est quoi ce carnet ? C'est quoi ? C'est quoi ?

Je lui ai pris la main et je l'ai attirée vers le canapé. Elle s'est assise sur mes genoux et j'ai posé le carnet sur ses jambes, tandis que je posais mon menton sur son épaule.

— C'est le livre de notre histoire, j'ai pris le plus épais que j'ai trouvé. Cette phrase, c'est la première que tu m'as dite. Là, ce sont les photos de notre première soirée ensemble, à l'hippodrome. Ici, c'est notre première photo que toutes les deux et juste là, le premier sms que tu m'as envoyé. Sur cette page, c'est le premier petit mot que tu m'as laissé et là, l'image du moment exact du tournage d'Eliott où tu m'as dit « je t'aime » et ici, un dessin qui représente les pissenlits que j'ai dessinés notre premier matin ensemble...

Alors que je continuais à énumérer tout ce que j'avais collecté pour raconter notre histoire, une larme est tombée sur le carnet. Elle s'est tournée vers moi en pleurs, j'ai posé mon front contre le sien et j'ai séché ses larmes avec mes pouces. Elle s'est complètement retournée pour s'asseoir à califourchon sur moi et a posé son visage dans mon cou. Je sentais son cœur battre à toute vitesse alors je me suis mise à lui caresser les cheveux très doucement, même si j'avais moi aussi du mal à calmer mon rythme cardiaque et à retenir mes larmes. Nous sommes restées un moment juste à profiter de l'étreinte de l'autre, jusqu'à ce que je la sente sourire.

— Qu'est-ce qu'il y a ? je lui ai demandé, intriguée.

— T'as suivi une formation accélérée en romantisme ?

— Tais-toi, sale gosse et embrasse-moi !

Elle ne s'est pas fait prier et m'a donné le baiser le plus tendre et le regard le plus langoureux qu'il m'ait été donné de vivre. Nous sommes restées longtemps sur le canapé à nous câliner et à imaginer notre avenir ensemble. Pour la première fois de ma vie, je ne pensais pas à mon passé douloureux et je n'avais plus peur du futur. 

Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant