VENDREDI - 22 H 42

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Arrivées à l'appartement, tout en mettant des boissons et de la nourriture dans des sacs, nous avons discuté de manière désinvolte comme autrefois. Mais quand elle m'a dit qu'elle imaginait Jo et Bilal heureux et amoureux dans vingt ans, je n'ai encore une fois pas osé lui dire que c'était comme ça que je nous avais toujours imaginées. J'avais pris cet amour pour acquis, je ne m'étais jamais battue et j'en payais désormais le prix.

— On y va ? je lui ai demandé.

— Maya, elle m'a répondu, avec une voix pleine d'attente et de doute.

Et puis, je ne m'y attendais pas, elle s'est approchée et m'a embrassée. Un court baiser mais j'avais son goût sur mes lèvres et c'était si bon. Immédiatement, j'ai voulu plus, je voulais ses lèvres, sa langue, sa taille, sa poitrine et elle venait de m'en donner la permission. Alors, j'ai posé mon sac, j'ai attrapé son visage entre mes mains et je l'ai embrassée en retour. Ma langue a retrouvé le chemin vers la sienne, c'était aussi bon que la première fois, c'était aussi bon que toutes les fois après et je ne voulais pas que ça s'arrête. Peut-être que c'était une erreur, peut-être qu'elle agissait sur un coup de tête mais pour le moment, je n'étais pas capable de penser à autre chose qu'à mon désir pour elle, mon envie de l'embrasser, de caresser son corps et d'agripper sa nuque pour l'empêcher de s'enfuir à nouveau. J'ai enlevé son manteau et son pull pendant qu'elle m'attirait vers la chambre et j'ai jeté le mien sur le sol, je voulais sentir son corps chaud et sa peau douce sur la mienne, j'étais complètement aveuglée par mon envie de retrouver la tendresse de ses caresses et l'intensité de ses baisers. Peu importe à quel point j'avais essayé de lutter, il n'y avait qu'avec elle que je m'autorisais à m'abandonner et à me montrer vulnérable, elle seule était mon refuge.

Arrivées dans la chambre, j'ai commencé à déboutonner ma combinaison pendant qu'elle m'attirait à elle. Je sentais à ses baisers et ses caresses qu'elle avait envie de moi et plus je ressentais son désir, plus je sentais mon bas-ventre se liquéfier. J'ai enlevé son débardeur et son soutien-gorge à toute vitesse, ça faisait des semaines que j'étais en manque d'elle, je voulais sentir sa poitrine contre la mienne, sa taille fine et ses hanches entre mes mains. Nos baisers devenaient de plus en plus frénétiques alors je l'ai allongée sur le lit et comme avant, nos regards se sont connectés, nos respirations se sont synchronisées et nous avons souri. J'ai glissé la main dans son pantalon, je n'avais pas la patience de la déshabiller, je la voulais en entier tout de suite. J'ai commencé à caresser son entre jambe, je la sentais frissonner sous moi et gémir doucement.

— Tu m'as tellement manqué, elle m'a dit avec une voix douce.

J'ai senti mon cœur s'accélérer et ma respiration devenir haletante, j'avais besoin de ralentir alors j'ai attrapé délicatement sa tête, je l'ai regardée avec tendresse et lorsqu'elle m'a souri, tous les barrages ont rompu.

— Je t'aime.

Elle m'a alors regardée avec stupéfaction et m'a embrassée en agrippant ma nuque. Nous nous sommes relevées et j'ai introduit mes doigts en elle, elle a gémi de plaisir et mon dieu, j'étais accro à ce son. Au bout de longues minutes d'amour passionné, elle a joui bruyamment et m'a renversée pour se mettre à califourchon sur mes hanches. J'ai tendu mes mains pour caresser ses seins pendant qu'elle souriait de plaisir. Puis elle a commencé à couvrir mon visage de baisers de plus en plus longs et profonds, mon front, mes yeux, mon nez, mes joues puis, lorsqu'elle a atteint mon cou, des larmes de bonheur et de soulagement ont commencé à couler. Elle a pris mon visage entre ses mains, tout en essuyant délicatement mes larmes avec ses pouces et a posé son front sur le mien. Elle avait beau afficher, face aux autres, un visage parfois dur et sombre, je savais qu'au fond c'était la personne la plus tendre et attentionnée qui existait. Elle a léché ma lèvre supérieure où s'était déposée une larme et j'ai répondu à l'invitation avec passion. Quand nous nous sommes retrouvées toutes les deux à bout de souffle, elle a commencé à embrasser à nouveau la base de mon cou, avant de prendre un de mes seins dans sa bouche. Plus elle le léchait, plus elle jouait avec sa langue, plus je me sentais partir. Alors que je gémissais de plus en plus fort, elle a continué ses baisers jusqu'à atteindre mon nombril. Pendant qu'elle enlevait avec difficulté ma combinaison puis ma culotte, les rires se sont mélangés aux larmes. Elle a écarté doucement mes cuisses puis a pris mon sexe dans sa bouche et, tandis qu'elle me léchait depuis de longues minutes, un orgasme a libéré des semaines de manque. Pendant une partie de la nuit, nous avons fait l'amour comme si demain n'existait pas jusqu'à ce que je m'endorme dans ses bras, bercée par son odeur, sa respiration calme et sa main qui effleurait mon dos, de la base de mon cou à la naissance de mes fesses. J'étais heureuse et apaisée.

Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant