DIMANCHE - 12 H 30

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Après la situation embarrassante d'hier au lycée, Lola et moi, nous nous étions offert une séance de ciné pour un film catastrophe. Cependant, aucune de nous deux n'était trop capable de raconter les actions du film, car nous avions passé plus de temps à nous regarder et à nous embrasser qu'à regarder l'écran. Encore à l'euphorie du moment, nous avions proposé à la mif de nous rejoindre dans un bar, où les discussions et les rires avaient fusé non-stop. Nos amis nous avaient charriées toute la soirée sur notre nouvelle complicité, mais nous savions au fond de nous qu'ils étaient trop heureux que nous nous soyons réconciliées. Je crevais encore de peur de la perdre ou de retomber dans mes travers mais, pour la première fois en deux ans, j'avais compris le message de Lola et je voulais me battre pour nous.

En ce début d'après-midi, nous étions parties en vélo pour l'ehpad de ma grand-mère, toutes les deux assises sur la selle de mon vélo. Je tenais le guidon et pédalais avec grande difficulté mais avec Lola étroitement collée à moi et si heureuse, j'aurais pu traverser la planète entière sans me plaindre. Une fois descendues de vélo, Lola s'est aperçue que j'étais rouge et transpirante et a éclaté de rire.

— Mais pourquoi tu ne m'as pas dit que ça a été si difficile pour toi ?

— Non mais je vais bien, je lui ai répondu encore haletante.

— Mon cœur, je suis vraiment désolée, elle m'a dit en me prenant dans ses bras et en me couvrant de baisers.

— Non mais sérieusement, t'inquiète... alors, tu es prête ?

— Oui, et toi ?

— Pas vraiment. Mais je suis vraiment contente que vous vous rencontriez enfin... je veux dire, vous êtes la seule famille qui me reste.

— Tu sais que Thierry, Daphné et Basile sont aussi ta famille, elle m'a réconfortée. Ils t'aiment beaucoup.

— Merci, mon chou, je lui ai répondu en la prenant à mon tour dans mes bras et encore une fois avec les larmes aux yeux.

Nous nous sommes dirigées vers l'accueil, main dans la main, où nous attendait Yann, l'infirmier de Suzanne.

— Bonjour. Donc c'est elle la fameuse Lola dont vous n'arrêtez pas de parler !

Lola s'est tournée vers moi avec un regard étonné, tandis que je devenais toute rouge de gêne.

— Oui, c'est moi, a répondu Lola avec un grand sourire de fierté et de contentement. Ravie de vous rencontrer.

— Moi de même. Maya, vous connaissez le chemin.

— Oui. Merci pour tout.

Lola a passé tout le trajet jusqu'à la chambre de ma grand-mère à me taquiner, tout en m'attirant à elle pour des petits baisers rapides. Je jouais la fille outrée par son comportement mais mon regard tendre trahissait mon sentiment intérieur, j'étais heureuse avec elle comme je ne l'avais jamais été. Arrivées devant une porte close, je me suis arrêtée et j'ai pris une grande inspiration.

— C'est ici ? m'a demandé Lola.

Sans attendre ma réponse, elle m'a pris la main et m'a adressé un sourire réconfortant.

— Je ne te remercierai jamais assez pour... enfin, de m'avoir toujours soutenue, de t'être battue pour nous deux, d'avoir accepté de rencontrer ma grand-mère...

— Maya, arrête de te blâmer pour tout, tu as fait ce que tu as pu. Et moi aussi, j'ai fait beaucoup d'erreurs... mais le principal est que nous nous soyons retrouvées.

— Oui. On y va ?

Avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre, j'ai ouvert tout doucement la porte et lorsque j'ai aperçu ma grand-mère assise sur son lit avec un grand sourire, mon cœur s'est pincé quelques secondes.

Maya Etienne et Lola Lecomte (Skam France) : la suite de leur histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant