• Chapitre 17 : Beauté envoûtante •

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C'est difficile parfois de savoir ce que l'on ressent vraiment, vous ne trouvez pas? Hantés par des sentiments contradictoires, notre coeur et notre tête semblent en conflit permanent. Parfois on réfléchit trop, d'autres fois pas assez. On prend certaine décision beaucoup trop à la légère, d'autres bien trop au sérieux. On recherche sans cesse des signes du ciel qui nous diraient qu'on fait les bons choix, qu'on avance dans le bon sens. L'incertitude rend la vie si anxiogène, mais si intéressante à la fois. C'est vrai quoi, en réalité, si j'avais su que c'était un gars depuis le début, nous en serions nous vraiment là aujourd'hui? L'effet papillon est une thématique qui m'a toujours fasciné. Mais je crois au fait que chaque chose arrive pour une raison précise, le hasard est une théorie que je trouve bien trop ennuyeuse.

Et si je me laissais aller? Si je me donnais une chance d'être heureux? Si une fois dans ma vie, je décidais de prendre un risque, de sortir de ma zone de confort? Je veux être acteur de ma vie et pas seulement spectateur. Je suis (officiellement) adulte, je dois me comporter comme tel.

Durant cette semaine, j'ai été traversé par une multitude de questions existentielles. Car en effet, après avoir eu des discussions avec la terre entière, mon père, mon frère, ma psy et An, j'avais besoin maintenant de parler avec moi-même.

Je me suis reconcentré sur des choses qui étaient importantes pour moi, notamment mes études, ma passion et ma famille : Je me suis beaucoup impliqué dans mes cours, me donnait à fond au volley et ai essayé de renouer de quelconques liens avec Aaron et... j'ai eu une discussion importante avec mon père:

- Moi : Papa?

- Papa : Oui?

- Moi : Est-ce que...

Je ravale ma salive, souffle un bon coup et dis ce qui me travaille depuis un moment :

- Moi : Est-ce que tu m'aimerais toujours de la même façon si j'aimais les garçons?

Il avait l'air surpris, mais pas tant que ça non plus. Comme si la petit ampoule au-dessus de sa tête s'était allumée:

- Papa : Que tu aimes les garçons ou les filles; que tu sois un garçon ou une fille, ça ne change pas la belle personne que tu es à mes yeux.

Ses paroles étaient exactement ce que j'avais besoin d'entendre.

A présent, je ne pensais qu'à une seule chose... le volley. J'avais trop hâte de la prochaine séance, qui était d'ailleurs organisée avec les deuxièmes années, pour des questions de disponibilité de l'entraîneur cette semaine. Tout se passait pour le mieux, vraiment. Ma performance était particulièrement remarquable aujourd'hui. J'étais très impliqué. Et pendant que l'entraînement suivait son cours, j'entendis d'une oreille l'entraîneur parler aux deuxièmes années.

- Entraîneur : Anthony, viens par ici s'il-te-plaît!

Mes yeux s'ouvrent en grand, mon cœur palpite. An...thony. Mais oui. Tout paraît évident à présent.

Je me retourne immédiatement et j'aperçois les mêmes grands yeux verts perçants de la dernière fois. Ses longs cils parfaitement recourbés les mettaient encore plus en valeur, ornés de sourcils épais soigneusement coiffés. Il avait un nez grec, comme celui que j'imaginais. Cela lui donnait beaucoup de prestance. En dessous de ce dernier se trouvaient des lèvres pulpeuses légèrement gercées, délicatement rosées, comme ses pommettes proéminentes. Passant la main dans ses cheveux châtains subtilement ondulés et dressés vers le haut, il était beau. Mais pas de le sens subjectif du terme, non. Une beauté qui mettrait tout le monde d'accord et qui ne laisserait personne indifférent. Ce genre de beauté hypnotisante, qui ne passe pas inaperçue, qui est plaisante à contempler.

Je ne me rendais même pas compte à quel point j'étais absorbé à ce moment-là. Mais il faut me comprendre, j'ai si longtemps attendu cet instant que je devais le savourer. Anthony. Je répétais en boucle ce prénom dans ma tête. Il sonnait si bien avec le miens.... Mais je m'emballe là.

Voyant que je le regarde, il me fit un grand sourire. Je n'avais jamais vu un tel sourire en vrai, uniquement dans les pubs. Je n'avais jamais trouvé un mec attirant auparavant, mais là j'étais complètement charmé. Un peu trop même... il faut que je me canalise.

A ce moment, un de ses coéquipiers vient le rappeler sur le terrain en lui faisant une petite tape amicale aux fesses. Je descends discrètement mes yeux à ce niveau-là. Son short épousait si bien ses formes que... Non, je ne peux pas faire ce genre de réflexions. Mais vous l'avez bien compris, il est plutôt bien foutu.

Je ne pouvais pas m'empêcher tout le reste de la séance de le regarder du coin de l'œil. Comment un mec comme lui avait pu être intéressé par un mec, en plus plus jeune, comme moi? Je n'arrivais pas à le concevoir. Je ne voulais pas que la séance se termine, je vouloir pouvoir continuer de le contempler. Néanmoins, j'avais oublié la meilleure partie de la fin de séance : les vestiaires.

On s'y rend en même temps, un peu gênés de nous trouver aussi proches l'un de l'autre, du moins avec la conscience cette fois-ci que l'on sait tous les deux qui l'on est. Il passe alors en premier pour nous tenir la porte, à quelques autres premières années et moi-même. J'essaie de tourner ma tête pour ne pas qu'il voit que je rougis. J'ai l'air stupide et vulnérable.

Malin comme il est, il avait en plus pris soin de se mettre en face de moi dans les vestiaires. Il faisait exprès d'enlever dramatiquement lentement son t-shirt, laissant ainsi le temps pour observer chaque centimètre de son torse parfaitement tracé, témoignant de ses nombreuses années de pratiques sportives. Je sens que mon corps est en train de réagir alors qu'il y a pleins de gens autour. Merde. Je me retourne alors rapidement et essais d'enfiler mon pantalon sans que personne ne voit. Ce n'était pas normal qu'il me fasse autant d'effet. Je me faisais déjà une multitude de scénarios dans ma tête.

Timide Torride IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant