• Chapitre 23 : Faites l'amour et pas la guerre •

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On descend alors tous les quatre pour déjeuner avec le reste du groupe avant de nous rendre au gymnase où des entraînements avec des professionnels étaient prévus. C'était une expérience très enrichissante, ils étaient bienveillants et compréhensifs. Il y en a même un qui m'a dit que j'avais « vraiment du potentiel ». Parfois on a besoin d'entendre ce genre de choses.

Mais même dans ce genre de situation,  je continuais à lancer en permanence des petits regards à Anthony car il hantait mes pensées. Je n'arrêtais pas de voir son corps mouillés sous mes yeux, mes mains autour de son engin, je sens encore sa langue dans ma bouche. Même en sueur, décoiffé et tout rouge à cause de l'effort il pourrait avoir le monde entier, et pourtant il m'a choisi moi...

La journée fut particulièrement épuisante. On rentre alors nous changer et nous remettre en état car un feu de camp à la plage était organisé ce soir. On se dépêche, j'enlève rapidement mes habits, et je sens sur moi le regard insistant d'Anthony. Il se rapproche de moi par derrière et dépose des baisers sur ma nuque pendant qu'il caresse mes pectoraux. Je les contracte le plus possible, il faut bien que je frime un peu. Il me retourne alors, attrape mon visage en posant ses longs doigts sur mes joues et rapproche très doucement nos lèvres. C'était si sensuel que j'en ai eu des décharges électriques. On aspire nos lèvres l'un après l'autre. Je l'attrape par la taille et le rapproche de moi de sorte à être coller à lui. On sent tous les deux nos cœurs battre. On ressent nos souffles sur nos joues. Nos mains s'entremêlent, ses cils me caressent. Ce moment paraît irréel.

- Moi : J'ai jamais été aussi content que quelqu'un vole mes informations personnelles.

On rigole.

- Anthony : Tu es la meilleure décision que j'ai pu prendre de toute ma vie.

Wow. Je sens immédiatement les larmes me monter aux yeux. Je lui fais un énorme câlin et le sert à ne plus pouvoir respirer. Je sens qu'il est ému lui aussi. Cependant, je perçois du coin de l'œil sur l'horloge qu'il est l'heure d'y aller malheureusement.

Dans le couloir, Anthony m'attrape par la main. Je le regarde très surpris.

- Anthony : Autant que tout le monde soit au courant.

Dit-il en me faisant un petit bisou sur la joue.

Quand on arrive à la plage, la nuit commence déjà à tomber. C'est parfait. Les nuits se faisaient fraîches donc je portais le pull d'Anthony et lui le miens malgré une différence de taille notable. On est assis à côté, on se tient par la main, on se regarde. Un gars de deuxième année nous rejoint.

- Gars : Alors comment ça va les gars? Elles sont pas mal les meufs là-bas non? Je me serais bien taper la petite blonde...

Je détestais ce genre de réflexions, rien ne m'énervait plus que ça. Je sers les poings.

- Gars : Et toi Anthony, t'aurais voulu soulever laquelle? Toi de toute façon t'as tes chances avec chacune d'entre elles, même plusieurs à la fois...

- Anthony : Arrêtes Romain, c'est irrespectueux.

- Romain : Bah quoi? T'es pédé ou quoi?

Anthony se lève brusquement, Romain en fait de même.

- Romain : La pédale veut se battre?

Je retiens et essaie de calmer Anthony. Il attend avant de dire :

- Anthony : Premièrement on dit homosexuel, et quand bien même, qu'est-ce que ça peut bien te faire?

Il se moque.

- Romain : Quitte à choisir un mec, t'aurais pu mieux choisir que cette tapette qui ressemble à rien.

Ça en est trop pour Anthony. Il met un énorme coup de poing dans le nez de Romain ce qui le fait immédiatement saigner. Les gens s'attroupent autour de nous. Je m'interpose entre les deux mais cette fois c'est moi qui me prends un coup. A ce moment-là, Anthony perd complètement son sang froid, probablement à cause de son passif d'enfant harcelé qui ne supporte pas ce genre d'humiliations. Il secoue Romain dans tous les sens, le fait tomber pendant que je le supplie d'arrêter. L'entraîneur réussi finalement à la séparer.

- Entraîneur : Ça suffit tous les deux! Vous rentrez à l'hôtel, je ne veux plus vous voir!

Je les suis alors sans hésitation.

- Entraîneur : Tu n'es pas concerné toi Ethan.

- Moi : Si.

On s'éloigne en silence, tête baissée avec Anthony. Il me finit par me dire :

- Anthony : Tu n'étais pas obligé Ethan, tu aurais pu rester avec les autres, je ne veux pas gâcher ta soirée.

- Moi : Je préfère mille fois la passer avec toi qu'avec eux.

Il me sourit. Soudain, son visage semble s'illuminer.

- Anthony : Suis-moi.

Il commence à courir au bord de l'eau, j'en fais de même. Et même si l'eau est très froide, il y rentre.

- Moi : Tu es complètement malade!

Il me tire par le bras pour également m'y faire entrer.

On rigole de longs instants jusqu'à ce que nos regards se croisent. On se calme directement. On écoute nos lourdes respirations. Puis d'un coup on se met à s'embrasser en passant nos mains dans nos cheveux, en faisant valser nos langues dans tous les sens. On se sourit à nouveau. Il se retourne et s'avance alors plus profondément dans l'eau, ouvre les bras et hurle de toutes ses forces :

- Anthony : JE SUIS AMOUREUX D'ETHAN BORDI!!!!

Comme pour répondre à toutes les réflexions homophobes qu'on avait pu entendre. Cet instant était très spécial. C'était la déclaration d'amour la plus sincère qu'on avait pu me faire. Je dis alors derrière lui.

- Ethan : Je t'aime.

Il se remets face à moi, nage dans ma direction puis plonge ma tête sous l'eau pour m'y embrasser. J'avais l'impression d'être passé dans un monde parallèle. Pour rien au monde j'aurais voulu que cette soirée se soit déroulée autrement.

Timide Torride IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant