Chapitre 15

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- La seule chose à faire, Derek, c'est de le laisser dormir, fit Deaton.

- D'accord, répondit celui-ci sans éloigner son téléphone de son oreille.

- Par contre, il faut absolument qu'il mange quelque chose à son réveil, intervint une autre voix, celle du shérif. S'il s'est effondré de cette manière alors qu'il te parlait, c'est qu'il manque cruellement d'énergie.

Alors même qu'il disait cela, la voix de Noah transpirait la douleur. Savoir que son fils s'était évanoui l'avait choqué : se douter qu'il ne mangeait sans doute pas assez lui serrait le ventre même si au fond, il était déjà au courant. Derek soupira de manière presque inaudible. C'est vrai qu'en y repensant, Stiles semblait avoir un peu maigri, son visage était plus fin, légèrement émacié.

- Il faudrait aussi que tu restes avec lui le temps qu'il reprenne connaissance, l'informa Deaton, et Noah Stilinski va rester avec moi, je vais le cacher deux ou trois jours. Avec ce... Phénomène, il risque d'y avoir des curieux dans la forêt et pour éviter de trahir la présence du bunker, il faut réduire au maximum le nombre d'allées et venues. Je sais que tu as des obligations, Derek, et le shérif et moi sommes désolé de te demander ça, mais c'est tout ce qu'on peut faire dans la situation actuelle.

- Et puis il faut que Stiles mange. S'il se réveille seul, je ne suis pas sûr qu'il y pense, lâcha Noah.

Mais dans sa voix, Derek n'entendait qu'une sombre certitude, comme s'il avait voulu dire que l'hyperactif ne prendrait pas la peine de songer à manger quelque chose de lui-même. Cette pensée serra quelque chose en lui et raviva un peu son inquiétude.

- Pourquoi vous me faites confiance ? Demanda-t-il soudainement, sans pouvoir s'en empêcher.

C'était vrai : pour quelle raison Deaton lui avait-il si facilement donné les indications concernant l'emplacement du bunker ? Pourquoi lui avait-on confié ce semblant de secret ? Car Derek savait maintenant où étaient censés se cacher les deux Stilinski – sauf que cette fois, le shérif était contraint de rester un peu chez le vétérinaire.

- Parce que tu ne l'as pas laissé tomber, répondit simplement Alan. Tu aurais pu le laisser là, dans la forêt et ne pas l'aider. Or, tu ne l'as pas fait. Tu m'as appelé, parce que tu voulais l'aider.

- Et ça suffit pour me faire confiance ? S'étonna-t-il.

- Les autres n'en auraient pas fait autant, ajouta le shérif avec une certaine hargne à peine dissimulée.

Pour lui, ce simple fait semblait vouloir tout dire.

- Pour en revenir à ce qui nous intéresse, continua le vétérinaire pour recentrer la conversation, nous aimerions que tu restes avec lui jusqu'à son réveil. Comme on se doute bien que tu as des choses à faire, tu pourras t'en aller à ce moment-là. Fais simplement attention à être discret quand tu sortiras. Si cet endroit est découvert, je ne sais pas où ils pourront aller.

Dans cette simple phrase, Alan Deaton montrait tout son dépassement par rapport à la situation, ainsi que la précarité des Stilinski, obligés de quitter leur maison et de se cacher.

Pour vivre.

Derek commençait à réellement comprendre que la situation de Stiles était bien plus compliquée qu'il n'y paraissait de prime abord.

- Cet endroit restera secret, assura-t-il.

Par cela, il entendait également le fait que la meute ne serait pas au courant de l'emplacement de cette cachette. Elle était si bien pensée qu'il avait eu du mal à la trouver malgré les indications données par le vétérinaire. Avec un hyperactif inanimé dans ses bras, la chose s'était avérée encore plus compliquée.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant