Chapitre 40

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Chaque purge avait pour Stiles deux effets récurrents mais bien distincts. En premier lieu, un soulagement intense l'envahissait, allant jusqu'à friser avec une forme de plaisir qu'il ne pouvait réprimer. Libérer son pouvoir était une chose qu'il faisait si rarement que chaque fois lui donnait l'impression d'un renouveau. C'était comme si ses flammes les plus anciennes et les plus envahissantes disparaissaient, brûlées par leurs consœurs, toujours plus chaudes, toujours plus puissantes.

Toujours plus mortelles.

Il évacuait le surplus de son pouvoir, celui qui n'en finissait jamais. Stiles avait passé un certain temps sans avoir à se purger et ça, ça se ressentait. Mais jusqu'à présent, il n'en avait pas réellement ressenti le besoin tant il avait passé ces derniers temps dans un état de faiblesse tel que son pouvoir lui avait surtout servi à recouvrer ses forces. Maintenant, il en avait assez. Peut-être un peu trop.

Et de toute façon, il n'avait pas fini. C'était mal connaître Stiles que de s'imaginer qu'il allait s'arrêter à une simple purge. Lui, ce qu'il voulait, c'était transmettre un message. Un message de taille. Quelque chose que l'on n'oublierait pas de sitôt. Qui aurait un impact.

A l'intérieur de son esprit, la cage de sa Dissonance perdit en solidité. Parce que sa purge lui faisait ressentir une forme de plaisir, oui. Le plaisir de se vider. De se laisser aller. De ne pas sans cesse se réprimer. Car son côté X, c'était une partie de lui. Le pire dans tout ça, et c'était également pour cette raison que sa Dissonance était bien partie pour ne pas durer, c'était... Que son action partait d'une pulsion émotionnelle. L'envie de protéger ceux qu'il aimait.

Le fond du problème qui l'empêchait d'être totalement sous le contrôle de sa Dissonance se trouvait bien là. Il aimait son ancienne meute. Il aimait chacun de ses membres. Il aimait beaucoup trop un certain loup mal léché qui fut longtemps un fantasme vivant à ses yeux, parce qu'il lui rappelait sans arrêt ce qu'il n'aurait jamais.

Stiles aimait de tout son être et aucun conditionnement de quelque sorte que ce soit ne pourrait effacer cela.

Son empathie Psi mise à part, c'était bien cet amour multiple qui brisait sa Dissonance à petits feux. Cette carapace qu'il s'était créée pour survivre, pour... Supporter l'insupportable.

Au centre de sa colonne de feu, Stiles commença à baisser ses barrières. Il savait que sa puissance ne reposait pas uniquement dans ces flammes qui naissaient de son âme : elles pouvaient tirer un plus grand pouvoir encore de ses émotions. Et s'il voulait marquer les esprits Psis, il fallait que sa démonstration soit grandiose.

Alors il commença à bouffer les barreaux de la cage contenant ses émotions et, dans un soupir, quitta le sol. Laissa les flammes lui faire remonter la colonne flamboyante, l'emporter haut dans le ciel. Si haut qu'une chute potentielle serait forcément mortelle.

Stiles laissa son esprit se retirer un instant à l'intérieur du Psinet. Juste un instant. Laissa son étoile prendre de l'ampleur. Déclama quelques mots. Se retira de la Toile mentale Psi. Prit son courage à deux mains.

Et détruisit complètement sa Dissonance.

xxx

Le masque de Silence de Moira tomba dès l'instant où elle entendit une voix claire dans son esprit. Une voix jeune. Pleine de vigueur.

Et pas vraiment Silencieuse.

« A tous ceux de la Toile qui m'entendent, écoutez-moi bien. Je suis Mieczyslaw Stilinski et je suis un double cardinal. Je prierais tous les Psis proches ou à l'intérieur de Beacon Hills de cesser toute chasse aux Empathes, ou vous en paierez le prix fort. Chaque vie d'un E que vous prendrez sera une promesse d'un jour sans lendemain de votre côté.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant