Chapitre 22

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Stiles s'écroula sur son lit de camp, épuisé et en pleurs. Il venait à peine de relâcher et de détruire sa Dissonance et c'était... Tout aussi douloureux que sa mise en place. Son cœur battait à une vitesse inquiétante, il suait à grosses gouttes et avait du mal à contrôler les contractions nerveuses de ses muscles. Il hurla. Parce que se prendre le contrecoup de l'explosion de ses émotions trop longtemps contenues dans son esprit n'était pas une chose agréable, loin de là. Il hurla et puis, il cria des paroles inintelligibles. Des appels à l'aide. Des demandes désespérées de soutien. De l'amour. De l'affection. Tout ce qu'il n'avait plus vraiment. La solitude le bouffait et la chute de sa Dissonance ne l'aidait pas à mieux supporter cet état de fait.

Il avait envie de mourir.

Dormir, pour ne plus jamais se réveiller.

Si son père connaissait l'étendue de ses pensées, nul doute qu'il le réprimanderait et lui remettrait les idées en place. Mais il n'était pas là. Encore. Être absent, ça, il savait faire. Stiles avait besoin de lui, là maintenant. Une étreinte, une parole réconfortante, quelque chose qui lui donnerait la motivation de tenir, de repousser volontairement certaines idées suicidaires. Noah, c'était le dernier à croire en lui, le dernier à l'apprécier. Quoi de plus normal, il s'agissait de son père ! Père qui était de la même espèce que lui, avec qui il avait partagé ce secret et cette expérience du mensonge. Ce père qu'il aimait tant et qu'il aimerait protéger de tout ça. Stiles en vint alors à se dire que tout était de sa faute alors qu'il serrait les draps aussi fort qu'il le pouvait. Il n'aurait jamais dû essayer de se soigner dans cette ruelle, tout comme il aurait dû se laisser tuer sans résister. Ainsi, Noah aurait eu le temps de fuir. Et puis, il y avait aussi la colonne de feu que Stiles avait dressée en se purgeant pour envoyer un signal aux Psis en ville : pour leur montrer qu'un X était présent à Beacon Hills, dans l'espoir qu'ils cessent ou au moins ralentissent leur tuerie.

Pour aider la meute.

Stiles serra les poings et se redressa sur ses coudes alors que son front restait en contact avec le matelas. Il pleurait, encore, parce que tout ça, ça faisait trop mal. Perdre ses amis, sa deuxième famille. Perdre leur confiance. Perdre leur estime.

Être la cible de leurs violences.

Stiles savait qu'il ne pouvait pas tous les mettre exactement dans le même panier, le fait est qu'ils restaient membres de la même meute, formant une unité. Ils devaient tous... Réprimer la violence que sa présence provoquait et, simplement... Certains n'y arrivaient pas.

Pour lui, ils étaient tous d'accord. Pas pour le tuer – seul Scott avait l'air d'en avoir envie – mais pour lui faire du mal. Ça n'avait pas l'air de les déranger. Et puis honnêtement, Stiles n'avait pas envie de chercher plus loin. Il n'en avait pas la force. Pourquoi continuait-il alors de les aider ? D'aller au loft ? D'accepter de leur donner des informations ?

La réponse était pathétique, mais simple.

Il les aimait. Du plus profond de son cœur.

Et malgré tout ce qu'ils lui avaient fait, il ne les abandonnerait pas. Il ferait tout son possible pour les protéger. En fait, il comptait bien y consacrer le peu de temps qu'il lui restait à vivre.

xxx

Une nuit et un petit-déjeuner boudé plus tard, Stiles refaisait le bandage autour de son bras. Ce n'était pas chose simple et à vrai dire, il aurait été bien plus aisé de cautériser sa plaie avec ses flammes mais il préférait éviter. Il avait déjà fait ça pour les griffures sur sa gorge et c'était déjà trop. Il en était à un point où il devait utiliser son X-feu le moins possible, ou bien il précipiterait sa perte. Plus il utilisait ce pouvoir, plus celui-ci le consumait. S'il n'y avait pas la meute, Stiles se serait sans doute amusé à voler, à faire n'importe quoi avec son feu. Il avait des petits talents qu'on ne lui connaissait pas. En réalité, se lâcher et faire ce qui lui plaisait avec ses flammes lui ferait du bien. Mais cela voudrait dire gâcher un peu de son temps de vie qui pouvait servir à d'autres.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant