Chapitre 7

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Stiles eut mal lorsqu'il reprit ses esprits quelques heures plus tard. La douleur s'était réveillée, comme ses angoisses. Bouger tout à l'heure avait été une erreur et son corps le lui faisait sentir. Il l'avait trop utilisé, même sans le faire directement. En soi, son choix d'utiliser sa télékinésie était une bonne chose, elle avait limité les dégâts. Et pourtant, c'était déjà trop. Il avait pris cher, c'était sûr et le fait qu'il soit en vie tenait un peu du miracle.

Il fallait donc qu'il se repose, on le lui avait conseillé. Pour autant, est-ce qu'il allait vraiment faire cela ? Deaton aurait peut-être dû se rappeler que, sous couverture ou non, Stiles restait égal à lui-même et respecter une consigne, c'était impossible pour lui. C'était particulièrement vrai concernant la situation actuelle. Depuis son agression, Stiles savait qu'il vivait dans l'urgence. Il devait fuir et le temps jouait contre lui, dans tous les sens du terme. Il devait s'en aller, retrouver son père et partir loin d'ici, de la meute, de Beacon Hills. Partir, c'était les protéger. Il savait que son secret avait commencé à voler en éclat, il avait accepté de prendre ce risque lorsque Derek s'était fait attaquer par ce Tp-Psi à l'hôpital. Honnêtement, Stiles avait honte d'avoir cédé, après toutes ces années passées à rester caché, à tout faire pour ne pas se faire remarquer. Par sa faute, son père était probablement plus en danger que lui. Mais l'hyperactif avait réagi à l'instinct. Toutes les fois où il n'avait rien fait, c'était parce qu'il savait au plus profond de lui que ses amis s'en sortiraient, parce que leurs adversaires étaient à leur portée. Derek n'aurait rien pu faire contre ce télépathe, pas sans bouclier. Un peu plus et il aurait fini le crâne défoncé, le cerveau sortant par tous les trous. Et Stiles n'avait pas réfléchi un instant, pour lui ça ne devait absolument pas arriver.

Sauf que son geste avait des conséquences et il le savait. Il avait sans doute déjà malencontreusement attiré l'attention de son espèce sur la meute. C'était pour cette raison qu'il devait fuir, s'en aller au plus vite. Il était hors de question que l'un d'entre eux s'interpose à nouveau pour l'aider. Derek avait payé cher son sauvetage. Même s'il s'était retrouvé à terre et qu'il avait été à deux doigts de mourir, son intervention avait donné à Stiles le temps dont il avait besoin pour se réveiller et utiliser son énergie pour réussir à se lever et à frapper. Ce temps-là avait été précieux et bien utilisé. Derek avait sauvé Stiles, Stiles avait sauvé Derek.

En fait, Stiles ne pouvait pas partir comme ça. Les dommages neurologiques chez le lycanthrope étaient certains, s'en aller maintenant, ce n'était pas bien. Il le fallait, bien sûr, mais fuir sans l'aider... Non, Stiles ne le pouvait pas. Il devait réparer les blessures de Derek. Enfin pas lui directement, disons... Qu'il devait vraiment trouver un M-Psi. Passer directement par le PsiNet serait trop dangereux, déjà qu'il n'était pas un modèle de discrétion sur le réseau mental de son espèce... Stiles n'était pas dupe. Les boucliers sur le fameux réseau n'étaient pas entièrement siens. Son père avait très récemment mêlé son énergie à la sienne, sans doute parce que ses défenses n'étaient pas assez fortes, ni opaques.

Stiles tilta. Son père avait sans doute encore quelques contacts, des gens qui pourraient l'aider à soigner Derek. En tentant un appel télépathique, l'hyperactif pesta intérieurement. Bien sûr, son père était dans le bunker, la télépathie ne marchait pas à l'intérieur. Il allait encore falloir qu'il se lève et soit actif, de sorte à pouvoir aller lui téléphoner. C'était une mauvaise idée et il en était conscient. Impossible de faire autrement, aucune autre idée ne lui venait à l'esprit.

Stiles dut retenir bon nombre de cris de douleur, tant celle-ci était forte. La télékinésie, c'était bien, une fois qu'il n'était plus allongé. Se redresser fut une torture, tant son corps le tiraillait de part en part. Bien sûr, il se donna un coup de pouce en s'aidant de son pouvoir, mais l'essentiel de sa force, il la tira de ses bras. Son ventre et son flanc lui donnaient l'impression qu'on le lacérait de part en part, mais il fit de son mieux pour passer outre, chose assez difficile au vu de son état. Il devait faire abstraction, se lever et descendre, encore. Ce n'était pas pour lui, mais pour Derek, pour celui qui lui avait sauvé la vie. Il lui devait bien ça.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant