Chapitre 32

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Avant même d'espérer une réponse orale d'un des membres de la meute, Stiles réfléchit à toute vitesse et enchaîna :

- On va aller dans la cuisine, discuter autour d'un... Bon café. Ça ne te dérange pas que je me serve, Derek ?

Stiles faisait de son mieux pour avoir l'air à l'aise et naturel alors qu'il était l'intrus, le banni, le paria. Il restait persuadé que la moindre erreur de sa part le conduirait droit au cimetière. Autant dire que cela ne marchait pas vraiment, mais il donnait son maximum. De toute manière, le Psi face à lui n'avait pas le bagage nécessaire pour comprendre et interpréter correctement les émotions. Son jeu avait des failles, même s'il ne se débrouillait pas si mal que ça devant les gens qui composaient l'ancienne meute de son fils.

- Non, bien sûr que non, fais comme chez toi, articula-t-il d'un air complètement perdu.

- Ok, reprit Stiles mentalement, changement de plan. Sortez du loft et éloignez-vous. En allant dans la cuisine, je vous laisse la voie libre. Partez vite.

Il reprit oralement avec un sourire crispé :

- Merci, Derek.

Maintenant, plus qu'à espérer qu'ils allaient l'écouter. Noah suivit Stiles jusqu'à ladite cuisine, cuisine dont il ferma la porte d'un air faussement distrait. Il était tendu, si tendu qu'il avait réellement du mal à contenir sa peur et sa colère montante. Mais il fallait qu'il fasse un effort tandis qu'il réfléchissait à toute vitesse pour démêler les nœuds dans sa tête. Il devait agir vite, très vite, devancer le Psi qui devait sans doute penser qu'il avait une longueur d'avance sur l'hyperactif, ce qui n'était qu'à moitié vrai. Stiles alla allumer la machine à café, se remémora l'emplacement des tasses, agit au mieux, comme si tout était parfaitement normal, comme s'il n'avait pas remarqué que son père... N'était pas vraiment son père. Il fit de son mieux pour museler tout ce que cela faisait monter en lui, toutes ces émotions qui pouvaient le trahir. Il était bien conscient des conséquences sur son mental, lorsque ce serait passé, mais peu importait. Ce qui comptait, c'était l'instant présent.

Le liquide coulait dans les deux tasses et il entendit vaguement la voix de Noah lui demander ce qu'il avait fait ces jours-ci. Il répondit distraitement en renforçant au mieux ses boucliers télépathiques. Il se retourna, tendit la tasse au corps de son paternel, dont la main si familière se saisit avec un manque d'adresse parfaitement décelable, comme si le geste ne lui était pas naturel. Noah esquissa un sourire des plus crispés et des plus froids, un sourire de débutant. Les Silencieux ne souriaient jamais, alors le geste ne leur était pas familier pour un sou. Il observa la tasse avant de la monter doucement jusqu'à ses lèvres et d'ingurgiter le liquide amer avec difficulté. Stiles déposa sa tasse derrière lui sans même avaler une goutte de caféine. Il prit un air sombre.

- C'est peu habituel pour vous de boire autre chose que de l'eau sans aucun goût, n'est-ce pas ?

L'ambiance maladroite et malaisante avait complètement changé. Le Psi s'immobilisa complètement et son regard se posa sur l'hyperactif. Il avait notifié le vouvoiement, tout comme le changement drastique de ton. Ses yeux bleus le détaillèrent avec une froideur folle, la glace parfaite d'un parfait silencieux au conditionnement si parfait que l'imitation d'un comportement humain était un réel effort.

- Voyons, fils, qu'est-ce que tu racontes ? Fit-il d'un air si glacial que Stiles sut qu'il avait visé juste.

Son ennemi était en train de se montrer.

- Jouez pas au con. Je sais très bien que vous n'êtes pas mon père.

Stiles avait beau ne rien avoir d'un Silencieux, la colère qui irradiait peu à peu en lui le faisait rivaliser de froideur avec son vis-à-vis.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant