Chapitre 8

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- Stiles, ouvre cette porte ! Hurla Scott en tapant dessus.

Il ne savait comment, mais Stiles était monté à l'étage extrêmement vite avec cette vivacité qu'il n'aurait pas dû avoir. Mais ce qui l'inquiétait, c'était surtout le fait qu'il ait verrouillé cette porte. Derek arriva derrière lui, seul. Il avait ordonné aux autres de rester en bas, trouvant inutile d'encombrer les couloirs de l'étage.

- Il s'est enfermé ? Demanda-t-il, perplexe.

- Ouais et il n'a pas l'air décidé à m'ouvrir, lâcha Scott, la mâchoire crispée.

Tout ce qu'entendaient les loups, c'étaient des bruits de froissement de tissu, ainsi que le rythme cardiaque de Stiles. Rapide. Stressé. L'hyperactif angoissait. Pour être honnête, Scott n'était pas bien et n'arrivait pas encore à accepter les potentielles révélations du shérif et du vétérinaire. Néanmoins, il ne pouvait pas laisser Stiles seul, pas avant d'avoir entendu la vérité de sa bouche. L'adolescent aux yeux couleur whisky lui devait des explications, irrémédiablement.

Derek poussa doucement Scott et tapa contre la porte à son tour. Nul doute qu'il en imposerait plus.

- Stiles, ouvre ou je défonce la porte !

L'alpha à ses côtés ouvrit les yeux en grand en constatant que le Hale semblait réellement prêt à faire sortir la porte de ses gonds. A abîmer son chez lui pour faire sortir l'adolescent de cette fichue salle de bain.

- Je sortirai pas tant que j'aurai pas fait ce que j'ai à faire.

Stiles n'avait pas haussé la voix, il parlait à un volume normal, ce qui était largement suffisant pour que les lycans l'entendent à travers la porte.

- Et je sais que si je sors, vous m'en empêcherez.

- Pourquoi on t'en empêcherait ? S'étonna Scott en haussant la voix, Stiles n'ayant pas la même ouïe que lui. Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Juste... Laissez-moi faire.

Ils l'entendirent alors inspirer puis expirer, lentement. Dans le même temps, ils sentirent plus fortement l'appréhension et le stress dans son odeur. C'est alors qu'il y eut un bruit à la fois sourd et sec et qu'une fragrance amère arriva à leurs narines. Cette fragrance, Derek la reconnut aussitôt. D'abord ténue, puis insistante, sèche et piquante.

Du feu.

- Stiles, commença-t-il d'un ton alarmé, qu'est-ce que tu fais ?!

- Ce qui doit être fait, souffla tout juste l'adolescent de l'autre côté de la porte.

- Qu'est-ce qu'il y a, Derek ? Qu'est-ce que tu sais ? Demanda sérieusement l'alpha.

Le loup de naissance était figé. Le feu rappelait à sa mémoire ses souvenirs les plus douloureux. Il se revoyait, adolescent, assistant à l'incendie ravageant sa maison avec sa famille à l'intérieur. Impuissant, il n'avait rien pu faire à part hurler son désespoir, sous le sombre regard satisfait de Kate, celle qui lui avait tout enlevé. Ce jour-là, la vie l'avait brisé.

C'est un grognement de douleur qui le fit revenir à la réalité avec une violence inouïe. Stiles. Concentre-toi sur Stiles. Sous le regard effaré de Scott, Derek se jeta sur la porte. Une fois, deux fois. Elle ne céda qu'à la troisième charge, tombant au sol dans un bruit de craquement. Derek aurait volontiers remercié sa force surhumaine si ses yeux n'étaient pas tombés sur cet horrible spectacle que lui offrait Stiles, assis par terre, le dos contre la paroi de la baignoire.

L'adolescent avait fait descendre sa tunique d'hôpital jusqu'à un niveau un peu en-dessous de la taille. Une multitude de bandages et pansements ensanglantés parsemaient le sol... Laissant les horribles blessures à l'air libre. Derrière Derek, Scott déglutit bruyamment, sans doute aussi choqué que lui. Parce que le sang et la barbarie des énormes plaies au ventre et au flanc droit de Stiles n'étaient pas le plus surprenant dans cette histoire. Non, il s'agissait plutôt du fait que sa main gauche était littéralement enflammée. Ce n'était pas un simple feu jaune orangé, non. Du bleu le constellait par endroits.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant