Chapitre 28

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Derek poussa un soupir tremblant. Il ne s'attendait pas à ça mais puisqu'elle l'avait guéri une fois, il lui faisait entièrement confiance pour soigner Isaac. Certains émirent des réticences – Scott en tête – mais cette fois, l'ancien alpha ne se laissa pas faire et trouva des soutiens chez Lydia, Liam, Peter et Jackson. Alors, dans cette ruelle mal éclairée, Moira Stanfield soigna comme elle put les dommages cérébraux d'Isaac qui, s'il avait perdu connaissance, n'était pas passé loin de la mort. Elle avait agi avec la même froideur, le même air robotique que la fois précédente et c'était la seule chose que l'on pouvait juger « familière » dans cette situation. Après avoir fait le plus urgent du travail, elle demanda à Derek de lui dégoter un endroit plus propre et plus... Pratique qu'une ruelle où le froid l'empêchait de se concentrer complètement.

Derek hocha la tête : pour cela, il n'y avait aucun problème. Mais il opposa une condition.

- Rentrez tous chez vous, ordonna-t-il en s'adressant aux autres.

- Non, je n'ai pas dit que... Commença Scott.

Derek lui lança un regard noir, meurtrier.

- Tais-toi. T'as envoyé Isaac au suicide, alors t'as pas ton mot à dire. Il s'agit de mon loft, de mon chez moi.

- Mais c'est une Psi, une ordure, comme St...

- Scott, je te conseille de la fermer.

La voix de Derek était plus menaçante que jamais, appelait à mater n'importe quelle rébellion sous-jacente. Scott avait beau être son alpha, il ne le respectait d'aucune manière actuellement. Envoyer en mission kamikaze celui qu'il considérait comme son presque petit frère après les avoir presque forcés à assister à une double exécution sans rien faire... Oui, Scott avait beaucoup baissé dans son estime.

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Derek arrêta la Camaro sur sa place de parking fétiche, dans le garage de son immeuble. Il sortit de la voiture, alla à l'arrière récupérer le pauvre Isaac inconscient, mais qui était tout de même sorti d'affaire. L'état général de son cerveau était stable, il manquait juste à corriger les petits couacs créés par la déferlante qui, selon Moira, était « faible » puisqu'elle ne l'avait pas tué. Elle avait vérifié – de manière intrusive et pour cela, Derek lui en voulait un peu – et il s'était avéré qu'Isaac possédait de bien piètres boucliers. Selon elle, il avait carrément de la chance d'être en vie.

Derek porta Isaac jusqu'au loft et demanda à la M-Psi, qui traînait sa mallette à roulettes, d'ouvrir la porte – il lui avait passé les clés au préalable. Mais elle ne le fit pas, en tout cas pas tout de suite, et son hésitation fit froncer les sourcils à Derek.

- Qu'est-ce que vous attendez ? Demanda-t-il, méfiant.

Il avait beau avoir accepté qu'elle s'occupe de son presque petit frère tout comme elle l'avait soigné lui, elle n'en restait pas moins une Psi : un être aux pouvoir mentaux destructeurs. Il ne la voyait pas comme un monstre, loin de là. Simplement comme une inconnue à laquelle il n'avait affaire que pour la seconde fois de sa vie. C'était bien assez pour lui pour qu'il se méfie un minimum.

La doctoresse tourna la tête vers lui et son regard toujours aussi inexpressif la fit tressaillir.

- J'ai pour habitude de faire des scans télépathiques lorsque je vais quelque part. Attendiez-vous quelqu'un ? S'enquit-elle.

- Non, répondit simplement Derek.

Mais son regard trahissait la question qu'il se posait, question à laquelle elle répondit sans attendre :

- Dans ce cas, que fait le double-cardinal ici ?

- Stiles ? S'étonna sincèrement Derek.

Ce n'était pas la première fois que le loup entendait ces mots pour le désigner. Néanmoins, la surprise restait totale. Il lui demanda alors si elle était certaine que c'était bien lui qu'elle sentait. Hors de question de faire courir le moindre risque à Isaac qui était déjà bien mal en point. Si un Psi était là, s'il ne s'agissait pas de Stiles... Il valait mieux décamper.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant