Chapitre 13

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- Je ne peux pas lui demander ça. Il ne va pas bien, Alan.

Les yeux bleus du shérif étaient ancrés dans ceux, ébènes du vétérinaire. C'était sa quatrième sortie depuis l'exclusion de Stiles par la meute. Si chacune desdites sorties était justifiée, celle-ci était la plus alarmante. Deaton lui avait envoyé un message inquiétant dans la matinée et c'était l'unique raison de sa présence au cabinet alors que ce dernier était ouvert. Il prenait des risques, parce que c'était de son fils dont il était question.

- Je sais bien, soupira le vétérinaire. J'aimerais vraiment ne pas avoir à vous demander ça mais les meurtres d'E-Psis continuent et chaque cadavre est trouvé par un membre de la meute. Forcément, ils ont envie que ça s'arrête, tout comme moi. Ce massacre dure depuis trop longtemps.

- Je comprends, mais je ne peux rien faire et Stiles a manqué de peu de faire partie des victimes. Il est hors de question de l'impliquer à nouveau dans une affaire en commun avec la meute.

- Mais il pourrait faire quelque chose, insista Deaton.

Bien sûr, le vétérinaire était au courant de la réaction de la meute et de son comportement envers Stiles. S'il était l'un des seuls à avoir accepté la nature du mensonge des deux Stilinski, ce n'était pas le cas de tout le monde. En tant que pseudo-émissaire, Alan Deaton se devait d'avoir une grande ouverture d'esprit. Connaissant fort bien le monde Psi, il comprenait la nécessité du secret entretenu par les déserteurs comme le shérif et son fils. Refuser de vivre sans émotions équivalait à se faire rejeter et prendre le risque de se faire poursuivre par les autorités. Chez le peuple Psi, la différence n'était pas tolérée. Il fallait rentrer dans le moule et si ce n'était pas le cas, on vous y enfonçait de force et si ça ne marchait toujours pas, on vous tuait.

L'espèce Psi voulait garder une image lisse, parfaite. C'était cruel, pire encore que la loi de la jungle ou de la sélection naturelle.

Alors oui, Alan Deaton comprenait fort bien le besoin ressenti par les deux Stilinski de garder le secret concernant leur nature. Si la meute pensait toujours que l'éclat de la vérité était une trahison, c'était parce qu'elle ne connaissait pas encore bien le monde Psi. Le secret était une nécessité pour la survie. Le révéler à quelqu'un poussait à user de ses capacités et, par conséquent, à se faire repérer. Le problème pouvait éventuellement ne pas se poser pour des Psis aux facultés dites « ordinaires ». Pour des cas comme celui de Stiles, le secret était on ne peut plus nécessaire.

Mais la situation à Beacon Hills commençait à déborder. Les « cadavres E », comme on les appelait, défrayaient la chronique et si le commun des mortels ne comprenait pas, la meute, si. Et elle commençait à voir la nécessité de trouver un moyen de stopper ces meurtres, ce massacre. Mais comment ? En faisant appel à un Psi dit « puissant ».

Stiles.

Alan n'était pas foncièrement d'accord mais il avait juré qu'il essaierait d'ouvrir le dialogue avec le shérif, même s'il pensait que c'était à Stiles qu'il fallait parler directement. Deaton avait essayé de le contacter, mais Noah avait refusé et lui avait parlé de son état mental catastrophique on ne peut plus compréhensible.

- Il est hors de question que mon fils se mette en danger de cette manière. Il est mourant, Alan. Et je ne vois pas pourquoi il donnerait de sa personne pour des gens qui l'ont lâchement abandonné sans même essayer de comprendre pourquoi il ne leur a rien dit.

- Je pense qu'ils n'imaginent pas la portée du danger qui le menaçait et en soi, je vous comprends. Le problème, c'est que je ne sais pas si on peut se permettre de ne pas envisager son implication dans cette histoire. Le massacre prend de l'ampleur et dans une ville comme Beacon Hills, c'est dangereux. Je ne sais pas si ne rien faire ne condamnerait pas chacun de nous.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant