Chapitre 11

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Stiles avait vraiment l'impression que sa vie volait littéralement en éclat. Si se faire prendre un peu de son sang ne le dérangeait pas, montrer ses yeux était une tout autre affaire. Parce que c'était quelque chose de précieux, qu'il cachait depuis tout petit. Son regard particulier, plus encore que celui de Derek, c'était son petit secret à lui.

Ses blessures étaient guéries, la M-Psi avait fait un excellent travail et sans même le toucher, ce qui avait ébahi la meute entière. Pour cela, il avait fallu les rouvrir partiellement. Minutieuse et perfectionniste, Moira avait tenu à agir sur les moindres petits détails. Elle avait réparé chaque tissu par la pensée, reformé le grain de la peau. Stiles n'avait même pas de cicatrices. Seule la douleur persistait encore partiellement, et c'était là son unique souvenir de ses blessures. Le « miracle » convainquit la meute de laisser la jeune femme s'occuper de Derek, qui n'avait pas changé de position. Néanmoins, il ne cessait de fixer Stiles avec inquiétude et perplexité.

- Tes yeux, lui rappela alors Moira.

Stiles avait retiré sa deuxième lentille quelques minutes plus tôt et ses yeux de jais parsemés de milliers d'étoiles blanches étaient visibles. C'étaient là ses yeux de cardinal, mais pas ceux que la M-Psi voulait voir.

- Quand vous aurez guéri Derek, rétorqua-t-il d'un ton qu'il voulut sec.

Il savait à quel genre de personnes il avait à faire et devait par conséquent se montrer ferme. Dans le monde Psi, c'était la loi du plus fort qui régnait : il n'y avait pas de places pour les faibles. Si Stiles, qu'elle avait choisi pour dialoguer, ne se montrait pas à la hauteur, elle l'écraserait et ferait fi de ses désirs. La jeune femme semblait se tenir à carreau depuis qu'il l'avait stoppée dans sa tentative de pénétration d'esprit, mais nul doute qu'elle réitèrerait s'il ne faisait pas attention. Les loups et la coyote n'étaient pas comme lui. Ils n'avaient aucun moyen de se défendre contre les attaques mentales et mourraient sans doute avant même de pouvoir sortir leurs griffes. Si Moira frôlait l'excellence en termes de guérison, elle pouvait tout aussi bien tuer de l'intérieur. En vérité, Stiles ne lui faisait absolument pas confiance. Alors ses yeux de cardinal la scrutaient sans arrêt et épiaient son esprit à travers le PsiNet, réseau collectif de leur espèce. Son étoile brillante et trop colorée était dissimulée par une grosse couche de boucliers créés par ses soins et renforcés par son père.

Moira approcha la seringue de la peau de Derek et Stiles l'arrêta un instant :

- J'espère pour vous que ce n'est pas une entourloupe ou bien vous le regretterez.

- Tu peux te rassurer, ce n'en est pas une.

Des yeux, il chercha à déceler le mensonge, mais il se tourna vers Scott :

- Ses battements de cœur ?

- Parfaitement réguliers, répondit le loup après un instant, le visage fermé.

Nul doute que répondre à son traître d'ami le répugnait, au vu de la grimace qui déforma ses traits harmonieux. Il n'avait pas encore réussi à accepter que Stiles lui ait menti sur sa réelle condition, son... Identité. Et même si ses raisons étaient sans doute valables, c'était hors de question qu'il lui pardonne. Et puis son inquiétude pour Derek primait : c'était le loup qui allait recevoir une puce dans le cerveau, pas Stiles, dont il semblait avoir oublié la douleur et la presque mort datant de quelques jours plus tôt.

Stiles hocha la tête et vit l'aiguille s'enfoncer sous l'oreille de Derek, qui tressaillit. Moira actionna le mécanisme de la seringue et la retira une fois qu'elle fut vide. Ensuite, elle ouvrit son ordinateur qu'elle avait posé sur la table basse et se vit obligée par Stiles de décrire tout ce qu'il se passait et tout ce qu'elle ferait avec exactitude.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant