Chapitre 21

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Stiles ne cessait de perturber. Il s'était bien protégé le visage avec son bras, dont du sang s'écoulait désormais, mais il semblait ne pas y accorder grand cas alors que Malia, les griffes tâchées de pourpre, le regardait avec un mélange de colère et d'effarement dansant dans ses iris cyan.

- Tu... Tu... Sale monstre ! Tu devais pas lui faire de mal ! S'emporta-t-elle rapidement alors qu'Isaac passait déjà ses bras autour de la coyote pour la forcer à reculer.

- Je n'ai fait qu'une simple démonstration d'un niveau plus que moyen, se justifia l'hyperactif de sa voix monocorde.

Sa Dissonance tenait bon alors que les décharges électriques se faisaient de plus en plus nombreuses.

- Il n'aura aucune séquelle, se sentit-il obligé de préciser et pour cause, il avait bien fait attention à n'abîmer ni son cerveau, ni sa psyché.

Les émotions tapaient aux portes de sa prison interne. Si ses filets tenaient bon, c'était au prix d'une douleur qu'il ne pourrait pas contenir extrêmement longtemps. Il jeta un regard inexpressif à son bras ensanglanté et analysa rapidement sa blessure. C'était sans importance, elle n'était pas assez profonde pour qu'il y ait une véritable hémorragie. Il fallait simplement qu'il ne tarde pas trop à la bander, avec ce qu'il trouverait au bunker lorsqu'il y rentrerait. Il ne devait donc pas s'éterniser ici. De toute manière, il suffisait que la meute accepte son impuissance, rien de plus. Son but était de ne pas les exposer, de faire en sorte qu'ils restent en sécurité le temps que toute cette affaire se calme, du moins médiatiquement. Les meurtres de E-Psis continueraient en toute impunité, mais en silence, jusqu'à l'extinction complète de la classification. Le Conseil n'avait aucun intérêt à laisser des survivants, cela ne ferait que lui nuire. Enfin, c'était ce qu'il pensait. Les Empathes n'aspiraient en réalité qu'à une chose : la tranquillité. Vivre était leur but et pour cela, ils s'éloignaient de ce monde fade dans lequel vivaient leurs semblables, tout comme ils les évitaient. Mais pour le Conseil, c'était inconcevable. Il ne fallait rien laisser.

La meute avait beau rêver d'arrêter ce génocide, cela ne dépasserait pas le stade du songe. Des griffes ne valaient rien face à un esprit vif et affûté.

Une chose qui rassurait toutefois Stiles, cela avait été de constater que Derek avait bel et bien des boucliers, comme avait voulu le vérifier la M-Psi la fois dernière. Il n'avait pas fouillé son esprit comme elle comptait le faire : non, il s'était juste contenté de se connecter à sa déferlante, qui était devenue comme un prolongement de lui-même. Ainsi, il avait pu observer que la vague psychique s'était heurtée à une barrière quasi-invisible avec une telle violence que celle-ci s'était craquelée. Rien de plus. Si cet élément était une grande découverte en soi – jamais il n'avait eu vent qu'une espèce en dehors des Psis possédait des boucliers psychiques –, il décida de garder ce fait pour lui. Tant qu'il n'avait pas besoin de l'exploiter, il préférait le garder secret, de manière à protéger Derek. Il ne chercha pas non plus à vérifier si d'autres membres de la meute étaient protégés psychiquement par ce genre de défenses, pas tout de suite. Et puis, sans attaque, ils le sentiraient. Stiles n'avait aucune intention de les mettre dans une situation pouvant leur provoquer de l'inconfort. Disons que le cas de Derek avait piqué sa curiosité légendaire. Il avait tout de même survécu à deux puissantes déferlantes télépathiques, il y avait de quoi se poser des questions. L'hyperactif avait donc la preuve que la survie de Derek ne tenait pas de la chance bienheureuse, même s'il continuait de penser que beaucoup seraient morts à sa place.

- Il va juste avoir l'impression d'avoir perdu ses repères quelques minutes et peut-être ressentir une sorte de migraine. Mais c'est provisoire, précisa-t-il à nouveau alors qu'autour d'eux, ça s'agitait.

La Résurgence du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant