L'inconnu de la chambre 214

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Immédiatement, il se cambre, enroulant ses jambes dans le drap en soie, et serrant la chaîne des menottes. Un râle fait vibrer sa gorge, ainsi que le creux de mes reins. Je vais succomber trop rapidement, je le sais.
Dans le tiroir de ma table de nuit, j'attrape un préservatif que je m'empresse de lui enfiler, tout en y ajoutant du lubrifiant, rt quelques brefs baisers.
Je le chevauche, posant mes mains à plat sur son torse. Lentement, je guide son membre vers mon intimité alors que je m'abaisse. La sensation est directe.
Je sens à la fois les vibrations et mon intimité s'habituer à sa présence. Un gémissement quitte mes lèvres alors que je commence à faire un long va-et-vient.

"Sunny... c'est insoutenable...
-Tu dois résister. Je t'interdis de jouir."

Je continue mes mouvements, embrassant du bout des lèvres la peau douce et tendre de son torse. Mes mains caresses ses bras tendus au-dessus de sa tête.
Mes lèvres découvrent son corps. Ma langue titille un de ses tétons, et je jubile de l'entendre soupirer ou lâcher des râles de plaisir. Je veux l'emmener jusqu'à ses propres limites.
Mes mouvements sont plus rapides, plus brutaux. L'envie d'en finir me submerge. Et je sais que la sensation doit être intense pour lui. Nos corps ne font qu'un dans une moiteure jouissive.
Je resserre les jambes autour de son bassin, contracte mon périnée. Je gémis de plaisir. Je connais mon corps, mes envies, je sais quoi faire, comment le faire, pour atteindre un bon orgasme.

"Jouis Nick'. Hurle."

Pour accompagner mon ordre, je glisse sauvagement ma langue dans sa bouche. Il me donne quelques coups de rein, qui m'aident à décupler mon plaisir.
Et il pousse des cris qui me font frissonner. Il aime, il jouit. Je sais que son désir est puissant, car il ne fait que tirer sur les menottes. Mais elles ne céderont pas. Pas tant que je le voudrais, en tout cas.
Puis, finalement, nous atteignons l'extase ensemble, dans un même gémissement étouffé par notre baiser sensuel. Nos mouvements ralentissent. Jusqu'à ce que nous nous arrêtions.
Je reprends mon souffle, me redressant, les mains sur le corps chaud de mon amant. Un amant hors du commun. Je le retire lentement de lui. Sa respiration est encore saccadée.
Je lui retire le préservatif et l'anneau pénien. Je jette le premier à la poubelle, et dépose le second dans la salle de bains. Je sais qu'il est encore attaché, à ma merci. Mais ce sera toit pour ce soir.
Mon but n'est pas de faire de lui mon objet sexuel, mais mon esclave. Et l'initier un peu, ça va de soi. Je m'approche du lit. Ma main se balade le long de sa jambe, mes ongles frôlent son pubis, remontent sur son torse.
Je lui défais le bandeau, puis me penche, avec la clé, pour libérer ses mains. Soudain, il m'attrape par les hanches, m'attirant à lui. Il me tient légèrement au-dessus de lui.

"Évite de me prendre ainsi, Nicoleau. Tu n'as pas le droit de me toucher. Pas pendant et après l'acte.

Ses sourcils dessinés et épais se froncent.

-Pourquoi cela?
-C'est comme ça.
-Le maître a le droit d'avoir des secrets?
-Le maître peut juger utile de ne pas tout révéler, quand ça ne concerne pas l'intégrité de l'esclave.
-Ai-je le droit d'agir parfois spontanément?
-Pas dans la chambre.

Je me dégage de son étreinte, n'ayant aucun complexe à lui montrer mon corps nue. Je m'allonge à ses côtés, posant une main sur son torse, et une jambe entre les siennes.

-Qu'est-ce que c'était? me demande-t-il soudain.
-Quoi donc?
- Ce que tu m'as mis... sur...

Un léger sourire étire mes lèvres quand je le vois rougir.

-Sur ton membre viril? J'aime te voir rougir.

Je glisse une main vers son intimité, sans pour autant y aller réellement.

-C'est juste que... que... euh...
-Combien as-tu eu de partenaires?
-Euh... deux.
-Alors c'est juste que tu es encore un peu pudique. Nous travaillerons sur ça.
-Pourquoi? Ça ne te plaît pas?
-Tu ne dois pas avoir peur de pouvoir te retrouver dans une situation compromettante, en public. Même si je ne suis pas vraiment adepte de ça.
-En fait, tu es une maîtresse BDSM privée.
-On peut dire ça comme ça. Je n'aime surtout pas partager ce que moi seule je peux voir.
-L'exclusivité est-elle réciproque?
-Oui. Je n'ai eu qu'une quinzaine de partenaires, et je ne suis pas du genre à butiner sur tous les rosiers.
-Je vois.

Il se mûre dans le silence, fixant le plafond. De mon index, je dessine de petits cercles sur son biceps, ou faisant de petits chemins allant de son téton à ses côtes.
Je me mords la lèvre. Son profil est magnifique. J'aimerai pouvoir le prendre en photo pour l'immortaliser. Avoir un cliché de lui, pour mes instants de solitude.

-Dis-moi ce que tu as pensé de ce qu'on vient de partager, Nicoleau. C'est important, si tu veux que l'on partage une suite stable.
-Ce que... j'ai pensé?
-Oui. Si tu as aimé, si tu souhaite que l'on s'oriente sur certaines choses, que l'on en oublie d'autre. Je ne sais pas. Ce qui te vient à l'esprit.
-J'aimerais pouvoir te voir. Te toucher.
-Le bondage* est une pratique courante. C'est la seule chose dont je ne peux pas me séparer. Mais parle moi du reste.
-J'aimerais pouvoir te voir. Je peux comprendre pour le toucher. Vraiment. Mais...
-D'accord. Je peux bien être conciliante avec toi. Mais en échange, tu auras une punition.
-Si je peux te voir, ça me va.
-Ensuite?

Il baisse les yeux sur moi, en pleine réflexion. J'ai peur de l'avoir déçu. De ne pas correspondre à ses attentes. Et si nous n'étions pas compatible? Je doute trop. Un de mes pires défauts.

-J'ai beaucoup aimé cet anneau. Et quand tu as... léché mon...
-Téton?
-Oui. Voilà.
-Peut-être qu'on essayera les pinces la prochaine fois.
-Tu peux tout essayer sur moi.
-J'ai besoin d'un consentement. Ce pourquoi tu auras bientôt ton contract. Concernant ce que je t'ai fais, à l'hôtel, il y a plusieurs mois...
-Tu parles de...
-Pénétration anale. Ou sodomie, si tu préfère.
-C'était... intéressant.

Je me redresse pour lui déposer un bref baiser sur les lèvres.

-Le contrat sera prêt d'ici lundi soir. Je le déposerais sur ton bureau à dix-neuf heures, sois présent. Tu as une punition, n'oublie pas.
-Oui, madame.
-Ça sonne bien, ça. Je vais peut-être réfléchir à des surnoms. Je vais me rafraîchir, en attendant, imagine moi me toucher en pensant à toi. Interdiction de venir voir si c'est exact. Et interdiction de te toucher."

Je me redresse, un sourire malicieux au coin des lèvres. Puis, je le laisse seul dans le lit, l'air penaud. Je laisse la porte de la salle de bains entrouverte, pour qu'il puisse avoir quelques indices sonores de la douche qui m'attend.
Initier Nicoleau risque de me rendre complètement folle, mais qu'est-ce que j'aime avoir ce pouvoir total sur lui, surtout qu'il n'y connaît rien... Peut-être est-ce celui que j'ai attendu toute ma vie... Mais je ne préfère pas trop y penser.

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*bondage: pratique sexuelle sadomasochiste dans laquelle un des partenaires est attaché (menottes, sangles, etc... les attaches sont nombreuses, et insolites!)