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"C'est à Hollywood que Viktor m'a fait sa demande. J'étais enceinte de quelques mois de Nicoleau.
-Une demande en public? Il en faut du courage.

La mère de Nicoleau hoche la tête en posant sur son mari un regard empli de tendresse et d'amour.

-On s'est marié un mois plus tard. On était très pressés parce qu'il repartait bientôt en mission. Mais il a pu être là à la naissance. Et, je vous le dis Sunny, avoir l'amour de votre vie à vos côtés lors de la naissance du fruit de votre amour, ça vaut tout l'or du monde.
-Je veux bien vous croire, Jenny. Je veux bien vous croire.

Je sens une légère pression sur ma cuisse, qui me fait relever les yeux vers Nicoleau. Il me sourit mais fronce les sourcils. Je peux lire sur ses lèvres un petit "ça va?", auquel je réponds par l'affirmatif.

-Et, vous deux, ça fait combien de temps, finalement?
-Mon amour! gronde Viktor.

Je souris en voyant le père de Nicoleau aussi avenant. Il doit se dire que généralement, les jeunes couples sont assez gênés de parler de leur relation.
Pourtant je ne me suis en rien montrée mal à l'aise depuis le début du repas. Bien au contraire. J'apprécie sincèrement ce couple qui me fait sourire. J'aime le bagout de Jenny, et la réserve de Viktor. Ils forment un bon équilibre.

-Eh bien... officiellement, deux mois, je dirais.
-Officiellement? s'étonne Jenny.
-On s'est rencontrés cet été, à un mariage. Et à l'époque l'attirance était déjà réciproque.
-Une rencontre à l'ancienne! J'ai toujours dis qu'il n'y a que le destin qui fait bien les choses.

Au moins, je sais de qui Nicoleau tient sa philosophie du destin et sa détermination à y croire.

-On peut y croire, en effet.

Nicoleau se penche pour m'embrasser la joue. Il s'arrête quelques secondes à mon oreille.

-Je t'ai toujours dit que je croyais au destin qui nous lie, Sunny.

Il se redresse en souriant. Et je suis forcée d'y croire aussi. Sinon, jamais je l'aurais croisé sur l'autoroute, ni au mariage, encore moins à l'hôtel, et certainement pas au travail. Le hasard ne suffit pas.

-Encore un morceau de tarte? propose Jenny.
-Non merci, je n'ai plus faim.
-Ça ira maman, on va y aller de toute façon.
-Déjà?

Je souris face à cette réaction tout à fait mignonne. Ça fait presque trois heures que nous sommes ici, et elle n'a pas envie que nous partions.

-Jenny... Ils sont jeunes, ils ont autre chose à faire que de rester avec des vieux comme nous.
-Ce n'est pas ça papa. Mais on avait prévu de travailler un peu, aujourd'hui.

J'hausse un sourcil. Je rêve ou il ment délibérément à ses parents, là?

-On ne va pas vous retenir plus, alors.

Nicoleau se lève, ses parents aussi. Je suis le mouvement. Nous rejoignons l'entrée. Mon compagnon m'aide à enfiler mon manteau, et je mets le reste moi-même. Je me tourne vers ses parents, en souriant.

-J'ai été ravie de faire votre connaissance, Jenny. Vous aussi Viktor. Merci beaucoup pour le repas. C'était délicieux
-Tout le plaisir était pour nous."

J'embrasse la mère de Nicoleau et serre la main de son père. Il les salue à son tour. Puis, nous quittons cette jolie petite maison de banlieue. C'est en silence que nous rejoignons la voiture.
Nous nous installons, Nicoleau démarre. J'observe en silence les bâtiments qui défilent sous mes yeux. Du coin de l'œil, je vois tout de même Nicoleau me lancer quelques regards. Je me tourne entièrement vers lui.

"Ça vient d'où, Bizakov?
-Quoi? Comment ça?
-C'est de quelle origine?
-Biélorusse. Les parents de mon père venaient de là-bas. Ils sont venus aux États-Unis il y a plus de soixante-dix ans. Plus précisément, en Californie.
-Donc, tu viens de Californie?
-Oui. C'est là-bas que mon père a rencontré ma mère. Il y a huit ans, nous avons tous déménagé à New-York pour mes études. Mon père était souvent en mission, ce n'était pas un problème pour lui. Ma mère a ouvert sa salle de yoga rapidement. Bref, une famille banale.
-Banale? Si tu le dis. En tout cas, j'adore tes parents.
-Je pense qu'ils t'adorent aussi. Au moins autant que moi.
-Tu m'adore? Vraiment?
-C'est possible.

Je le dévisage en passant ma langue sur mes lèvres. Puis, je me mords la lèvre inférieure.

-Tourne à droite. Puis ensuite à gauche. Il y a un parking sous-terrain.
-Pourquoi?
-Vous discutez les ordres, monsieur? Devrais-je vous punir?
-Non, madame."

C'est en silence qu'il emprunte le chemin que je lui ai indiqué. En cinq minutes, nous sommes dans ce parking. Nicoleau cherche une place. Je m'impatiente. Je tape du pieds. Une voiture semble partir.
Nous attendons qu'elle dégage la place pour la prendre. Le moteur à peine arrêté que je me détache. Je détache aussi Nicoleau, fais reculer son siège au maximum, et allonge le dossier.
Je monte à califourchon sur lui, ondulant du bassin, et dévorant ses lèvres qui portent encore le goût de la tarte au citron que sa mère avait faite. Voyant que je ne lui interdis pas de me toucher, il pose ses mains sur mes hanches.
Un gémissement traverse mes lèvres alors qu'il accentue mon mouvement et que je sens son membre stimuler mon intimité. Je suis certaine d'être déjà prête et mouillée.

"Fais-moi l'amour, Nicoleau. Déchire ma culottte et fais-moi l'amour.
-J'ai tellement rêvé que tu me demande ça.
-Fais-le alors."

Il sourit alors que je me redresse, retirant les boutons de sa chemise. Il fait remonter ma jupe, et déchire avec une brutalité excitante mon sous-vêtement.
Ma peau moite frotte sur la rugosité de son jean. Je ne me retiens pas de gémir. Je continue mes ondulations, alors qu'il m'aide d'une main à faire mes mouvements, et que de l'autre il me caresse le sein.
Je passe mes mains entre ma peau et le tissu, me préparant sans honte à sa future présence en moi. Je m'en fiche qu'on me voit, je m'en fiche du regarde de Nicoleau sur moi. Parce que je sais que ça l'excite.

"Je suis à toi, Nick'. Prends moi."

Il défait son jean, qu'il abaisse jusqu'à mi-cuisses. Il pose ses mains chaudes et puissantes sur mes hanches, et, lentement, il me descend sur son membre.
Je me jette sur sa bouche, ce qui atténue mes gémissements. Nicoleau commence à m'aider à faire des va-et-vient, qui me semblent si intenses. Je m'accroche à l'appuie tête tant j'ai l'impression de sombrer sous une vague.

"Nick'... Oh... Nick'.
-Tu es merveilleuse, Sun'. Délicieuse."

Je me redresse, me levant et m'abaissant, ce qui fait râler de plaisir mon amant. Je me maintiens à la poignée au-dessus de la portière, de ma main droite. Et je me maintiens au dossier du siège passager, de ma main gauche.
Nicoleau passe sa main sous ma chemise, et pince mon mamelon, malaxe le sein. Par chance pour lui, je ne porte pas de soutien-gorge. Et c'est cette caresse qui entraîne ma descente.
Je gémis en atteignant l'orgasme. Et je sens que Nicoleau jouit avec moi. Je me laisse tomber légèrement sur lui, en sueur et comblée. Il me caresse le dos, m'embrassant le front.

"Merci, merci, Sunny.
-Tout le plaisir est pour moi.
-Je t'aime Sunny, je crois que je deviens fou de toi.

Je me redresse en souriant. Je lui embrasse le bout du nez.

-Merci, Nicoleau. Merci."

Il m'aime. Même si je n'ai rien à lui répondre, ça me touche. Ça me donne confiance en moi. Parce que ça me prouve qu'un homme peut m'aimer de façon pure, simple et passionnelle. Sans souffrance. Et c'est ça, la plus belle preuve d'amour.

L'inconnu de la chambre 214Où les histoires vivent. Découvrez maintenant