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Nicoleau et moi sommes à la suite de Bryan et Felicity. Ils entrent dans le bar d'où émane une forte musique dansante. Nicoleau me tient la porte et j'entre à mon tour.
Il y a des tonnes et des tonnes de personnes, la musique est si forte qu'il devient impossible de s'entendre, les gens dansent ou boivent, sans retenue ni pour l'un, ni pour l'autre.
Je continues à avancer, Nicoleau derrière moi, Felicity devant. Nous nous frayons un chemin entre tous ces corps jusqu'à une table dans le fond, où trois personnes sont installées.
Un brun avec de très longs cheveux et des yeux noirs profonds. Sa barbe est elle aussi longue. Il ressemble à un motard, un biker. Il semble faire une taille moyenne. Et il est assez robuste. Je ne voudrais pas avoir affaire à lui...
Le blond à droite semble ailleurs. Et très timide. C'est à peine s'il nous regarde. Ses cheveux sont courts, ses yeux sont marrons, et son menton est recouvert d'une petite barbe.
Finalement, il n'y a que la femme qui est avenante. Elle embrasse déjà Felicity avec ferveur. C'est une fausse blonde, ce qui se voit avec ses racines brunes. Elle a de longs cheveux et les yeux bleus. Son léger embonpoint ne semble pas la déranger.
Nicoleau passe une main dans le bas de mon dos, et me présente comme étant sa "petite-amie". Il me présente aussi les autres. Le biker s'appelle Mick Davis, le timide Sully Brown, et la fausse blonde Maria Anderson.
Nous nous installons, un serveur arrive à notre table. Il demande à chacun ce qu'il souhaite. La plupart d'entre nous prennent une bière ou un cocktail léger. Le serveur se tourne vers Nicoleau.

"Monsieur?
-Il ne prendra rien.

Tous les regards se tournent vers moi. Je les ignore alors que Nicoleau sourit.

-D'accord... Et vous?
-Rien non plus.
-D'accord. Je... je vous rapporte tout ça."

Le serveur disparaît assez vite, surpris par ce petit jeu. Je tourne la tête vers Nicoleau et me penche pour frôler ses lèvres des miennes. Mon regard lui interdit d'agir.
Je sens tous les regards sur nous, mais je m'en fiche. Je souris en le voyant rougir. Parfait. Je glisse un doigt sous son menton, sans le quitter des yeux. Il est gêné mais aussi excité. Comme le confirme la bosse entre ses jambes.

"On rentre."

Sans un mot de plus, je me lève. Je salue de la main tout le monde, grand sourire aux lèvres. J'entends Nicoleau se lever à son tour. Il salue brièvement ses amis. Je croise le regard de Felicity, amusé.
Nicoleau me rejoint et nous quittons les lieux. Rapidement, nous enfourchons sa moto et il démarre. Je reste sage, car je ne souhaite pas le déconcentrer. Je sais qu'il aime la sécurité en moto, surtout depuis son accident.

🥀🥀🥀

Les portes de l'ascenseur se referment. Je sens Nicoleau tendu par l'excitation. Mais ce que je lui réserve sera au-delà de ses attentes. Je lève les yeux vers lui.

"Dès que tu entres, tu vas dans la chambre. Tu te déshabille, tu t'allonge sur le lit, et tu te masturbe.
-Oui, madame.
-Tu connais le safeword*?
-Bisounours.
-Parfait."

Je souris en coin alors que les portes s'ouvrent. Comment a-t-on eu l'idée du safeword? Tout simplement en cherchant l'opposé de nos rapports. La douceur. Et puis, ça sonnait bien.
J'ouvre la porte de mon appartement, laissant Nicoleau entrer. Il disparaît. Je verrouille la porte, fais un petit détour par la cuisine pour boire un peu d'eau, puis j'attends au salon, quelques minutes.
Je préfère lui laisser le temps de s'installer. En attendant, je regarde par ma fenêtre. Les étoiles brillent au-dessus de New-York. J'ai cette affreuse sensation depuis ce matin.
Celle de ne pas avoir réussi. Celle de ne pas avoir été parfaite. Le retard de Nicoleau et Bryan nous a valu une légère discorde avec le photographe. Et c'est de ma faute. Parce que je n'ai pas pris moi-même les choses en mains.
Je soupire et quitte le salon. Je me dirige vers la chambre. La porte est grande ouverte. J'entre. Nicoleau est allongé au centre du lit, exécutant à la perfection ce que je lui ai demandé.
Je le regarde droit dans les yeux puis retire mes escarpins. Lentement, je me déshabille. Mon chemisier. Mon pantalon. Mon soutien-gorge. Ma culotte. Je tourne le dos et me dirige jusqu'à ma petite commode.
Premier tiroir. Menottes, gel retardateur et lubrifiant. Troisième tiroir. Plug anal. Quatrième tiroir. Anneaux à testicules. J'ai besoin d'avoir le contrôle sur son orgasme ce soir, pour faire disparaître cette horrible sensation d'échec.

"Mains au niveau des barreaux."

J'avance jusqu'à lui, puis menotte ses mains aux barreaux du lit. Le plaisir personnel qu'il s'est donné semble ne pas se dissiper. Parfait. Je pose mes objets, mes jouets, juste à côté de son visage.
Il me dévisage, puis regarde mes trouvailles. Je monte par-dessus lui, et commence à embrasser son torse. D'une main, je caresse sa verge. Il ferme immédiatement les yeux, la tête en arrière.
Mes mouvements se font d'abord lents, langoureux et rythmés. Mais, rapidement, ils deviennent rapides et appuyés.

"Madame... Si vous continuez, je vais jouir...
-J'ai de quoi remédier à ça."

Je lui embrasse furtivement les lèvres et me redresse. Je prends d'abord le gel retardateur. Je fais couler le liquide sur son membre, et l'étale avec hardiesse et sensualité. Il m'observe en silence, les sourcils froncés sous le plaisir.
Je prends ensuite les anneaux à testicules, que je lui enfile. Sa réaction ne se fait pas attendre. Il se cambre. Je lui souris quand il croise mon regard.

"Ça vous fait quoi, monsieur?
-Du bien. La pression est agréable.
-Maintenant, tu garde le silence. Je ne veux entendre que tes gémissements."

Il hoche simplement la tête. Je prends le lubrifiant et le plug, que j'enduis du premier. Il me fixe. Et j'aime ça. Je lui fais signe de se mettre sur le côté. Il s'exécute.
J'introduis le plug, lentement, dans son anus. De ma main droite, je lui caresse la prostate avec le plug. De la main gauche, je lui caresse la verge. Il soupire. Il gémit. Et ça me fait extrêmement plaisir.
J'ai l'impression de reprendre le contrôle. D'avoir du pouvoir. Je gère son orgasme. Je gère mon désir. J'ai la main sur tout. Et ce sentiment est peut-être plus jouissif pour moi sur le moment que n'importe quel jouet sexuel.

"Madame...
-Oui?
-Je vous en prie...
-Qu'est-ce que vous voulez, monsieur?
-Que vous me délivriez.
-Soyez plus clair. Plus franc.
-Faites moi jouir. Et vite. Je vous en prie."

Je l'oblige à se mettre sur le dos. Il lâche un gémissement qui me fait frissonner. Je me mords la lèvre en me redressant. Je me lève et contourne le lit pour aller chercher des préservatifs.
Soudain, je sens quelque chose de dur et de cylindrique sous mon pied. Et une fraction de seconde, je tombe. Ma tête cogne contre la table de nuit. Une douleur lancinante me prend. Je regarde l'objet de ma chute, en me redressant à peine. J'ai glissé sur le tube de lubrifiant.
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*safeword: mot désigné par les deux parties, visant à arrêter tous rapports une fois prononcé car la partie soumise ne supporte pas ce que la partie dominante lui fait (indique une limite)
*gel retardateur: réduit l'hypersensibilité du pénis, retarde l'éjaculation et prolonge l'acte sexuel (existe en spay, crème, huile, gel... et avec différent goût)
*anneaux à testicules: stimule les testicules par une pression agréable et une traction pendant l'acte, soutient l'érection
*plug anal: destiné à la stimulation de la prostate (ou point P), ce qui peut entraîner une érection plus dure et intensifie les sensations

L'inconnu de la chambre 214Où les histoires vivent. Découvrez maintenant