Chapitre 12 : Aron

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Une demi-fae.

Tout s'éclaire enfin. Je repense à mon interlude sensuel avec la rouquine et ne peut m'empêcher de me traiter silencieusement d'idiot. Comment ai-je pu manquer cette aura particulière autour de Cayla ? Cette énergie si familière de la Faerie, j'aurais dû la reconnaitre les yeux fermés ! C'est décevant de ma part.

Enfin, même s'il m'a fallu plus de temps que je ne souhaite l'admettre pour la percevoir, j'ai heureusement fini par m'en rendre compte lors de notre contact rapproché.

L'objectif premier de notre baiser était de la faire taire et de la détourner de ses questions inquisitrices, mais dès que les lèvres de la jeune femme ont effleuré les miennes, j'ai été frappé par son goût envoutant et empreint de magie. Son pouvoir, bien que faible, reste présent et s'est aussitôt infiltré en moi. Cette douce et agréable surprise m'a d'ailleurs quelque peu fait déraper, nous poussant bien au-delà du simple baiser que j'escomptais.

Mais si Cayla est marquée par cette essence, cela ne peut signifier qu'une seule chose : elle est en partie fae. Mon cerveau tourne à plein régime en comprenant toutes les implications. Cette révélation explique tellement de choses ! Pourquoi elle est la seule à entendre une musique, comment elle a trouvé notre arène et pourquoi Vorias s'intéresse tant à elle... Depuis le début, la Faerie essaie de nous le montrer. Cayla n'est pas humaine, elle est des nôtres. Ou du moins, en partie.

Elle est, en tout cas, bien au-dessus de ces humains pathétiques. En fermant brièvement les yeux, je me remémore sa délicieuse odeur et son goût sucré... La rouquine a quelque chose d'enivrant. J'ai perçu une étincelle en elle, un potentiel brut qui m'intrigue profondément. Malgré sa faiblesse humaine, je la vois comme une fleur sauvage qui, avec les bonnes conditions, pourrait éclore et s'épanouir dans la violence et la magie chaotique de la Faerie. Cependant, pour cela, elle devra s'endurcir et je ne suis pas certain que sa magie soit suffisamment forte pour survivre dans notre monde cruel.

Mes pas s'accélèrent. Il faut que j'aille trouver nos souverains pour leur révéler l'information et discuter avec eux de l'avenir de la jeune femme, mais alors que je m'apprête à les rejoindre, je m'immobilise.

Quelles seront les conséquences de cette vérité ?

Hésitant, mes yeux se portent sur ma sœur, à quelques mètres de moi. Est-ce que la mission de Lyra tombera à l'eau ? Ma sœur attend cet instant depuis tellement longtemps... J'ai beau l'embêter et lui mettre parfois des bâtons dans les roues, je n'ai pas envie de la saboter et de l'empêcher de faire ses preuves.

Mais de toute façon, je ne suis pas certain que la nature de Cayla change grand-chose à son destin. Cela m'étonnerait que nos souverains décident finalement de l'épargner, sous le prétexte unique qu'elle n'est pas entièrement humaine. Après tout, je n'ai jamais vu aucun de nos sacrifices échapper à la mort. Enfin, il y a bien eu quelques exceptions, mais ces gens n'ont été épargnés que parce qu'ils ont été choisis pour entretenir les services d'une famille fae... Jamais aucun d'entre eux n'a fait son retour sur Terre.

Mon pouls s'emballe en imaginant pendant un instant ce que cela ferait de garder l'humaine à mon service. De savoir qu'elle serait à moi et qu'elle porterait l'emblème de ma famille sur son cou jusqu'à sa mort. Mienne. Pour toujours. Je n'ai jamais encore envisagé cette possibilité, mais pour la première depuis des lustres, cette idée me tente plus que de raison.

Mais Cayla n'est pas vraiment humaine... Ce qui complique les choses.

— Qu'y a-t-il Aron ?

La voix grave me sort de mes pensées. Ma tête se tourne immédiatement vers notre roi. Ce dernier m'observe avec curiosité et la reine le rejoint bien assez vite. Son long manteau de fourrure est ouvert et se balance au rythme de ses pas.

Sombre FaerieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant