Allongée sur le sol dur et inconfortable, je grimace, incapable de trouver le sommeil malgré ma fatigue accablante. Les révélations récentes continuent de tourbillonner dans mon esprit, rendant toute tentative de repos vaine. Mon cerveau semble incapable de se mettre sur pause. Dès que je ferme les yeux, mes pensées se tournent vers les images macabres des corps sans vie de mes semblables humains.
La terreur m'étreint à l'idée que ma propre mort pourrait être imminente. Mon corps tout entier est crispé, verrouillé par l'incertitude de ce qui m'attend. Que me réservent les faes dans ce monde cruel ?
Je rêve de rentrer chez moi, mais si l'on en croit les dires du fae, cela est désormais impossible. Maintenant que j'ai ingéré de la nourriture fae, plus rien d'autre ne contentera mon estomac. Je survivrai sur Terre tout au plus quelques jours... Pourtant une lueur d'espoir me fait vaciller.
Et si Aron avait menti ? S'il cherchait à m'emprisonner ici par des mots trompeurs ?
C'est une possibilité que je ne peux pas négliger. Pas quand elle concerne ma liberté.
Je ne veux pas mourir, mais je refuse de rester captive. Si au moins, je savais pourquoi j'ai été épargnée...
Mon attention glisse sur le fae endormi, allongé sur son lit, en contraste saisissant avec ma propre agitation. Son sommeil paisible me met en rage. Une rage, encore accentuée par la douleur de mes muscles endoloris par l'inconfort de ma situation. Je rêve de lui tordre le cou, mais je ne suis pas comme lui. Je ne pourrais jamais tuer de sang-froid.
Agacée par son apparente sérénité, je me redresse lentement, mes muscles protestant sous l'effort. Les lianes autour de mes poignets – qui m'empêchent de quitter la chambre – n'aident pas. Je tire de toute mes forces, mais elles ne cèdent pas, pas même un peu. L'irritation monte en moi, et je sens la frustration bouillonner sous ma peau. Incapable de supporter davantage cette immobilité, je me lève et parcours la chambre d'un regard ennuyé. La noirceur de la nuit cède tout doucement sa place à l'aube naissante, me rappelant combien le temps s'écoule rapidement, même dans cet enfer.
Mon regard dévie vers la porte, avec envie. J'aimerais tant regagner ma propre chambre, loin de cette présence oppressante. Peut-être que là-bas, je pourrais enfin trouver le sommeil. Mais l'idée de m'enfuir semble aussi démente que séduisante.
« La Faerie est vivante. »
Ces mots d'Aron résonnent dans ma tête et une idée folle me traverse l'esprit. Mon attention se pose à nouveau sur les liens qui m'entravent.
— Libère-moi, murmuré-je sans grande conviction, plus pour tester que par véritable espoir.
Un silence s'étire dans la pièce. Rien ne bouge. Bien sûr, pourquoi cela fonctionnerait-il ? Mon cœur se serre en réalisant que même la Faerie m'a trahie. Je baisse les épaules, prête à abandonner. Je me sens stupide d'avoir cru un instant qu'un quelconque lien m'unissait à cette terre.
Soudain, quelque chose change. Sous mes yeux ébahis, les lianes commencent à se détendre, lentement, jusqu'à me libérer complètement. Elles glissent sur le sol et disparaissent dans les murs, comme si elles n'avaient jamais existé. Je reste figée, incapable de comprendre ce qui vient de se passer.
— Merci, soufflé-je, sans réellement y croire.
Je n'attends pas une seconde de plus. Redoutant le réveil d'Aron, je quitte la pièce sur la pointe des pieds, m'efforçant de rester discrète. Les couloirs sont déserts, silencieux. Chaque pas me rapproche de ma chambre, et mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, craignant à tout moment de croiser un fae.
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Sombre Faerie
ParanormalJournaliste, je me vois offrir l'opportunité d'une vie, lorsqu'on m'invite à me rendre en Faerie pour écrire un article sur une espèce fort mystérieuse : les faes. Tout le monde sait qu'embarquer en Faerie est un périple dangereux. Des incidents ét...