Chapitre 10 : Aron

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Impossible.

Mon regard est fixé sur l'humaine et n'arrive plus à s'en détacher depuis l'incident dont nous avons été témoins. Heureusement pour moi, Cayla ne parait pas sentir mes yeux posés sur elle. Son attention est ailleurs. Elle m'ignore complètement et se contente d'avancer droit devant elle en jetant quelques coups d'œil furtifs au loup qui la suit sagement.

Vorias.

Le loup gris ne prête aucune attention à ma sœur et moi. Depuis leur rencontre dans la forêt, il n'a d'yeux que pour l'humaine et si celle-ci ne semble pas très rassurée par ce nouveau compagnon à quatre pattes, elle parvient à garder son calme.

Mon attention oscille entre l'humaine et le loup, les sourcils froncés. C'est à ne rien y comprendre. Pourquoi Vorias, le loup du frère mort de notre reine, semble-t-il s'être entiché de la rouquine ?

D'abord, la musique et maintenant, ça ? Mais qu'a-t-on donc cette humaine de si spéciale pour que la Faerie tout entière soit devenue folle ?

Lorsque le loup géant se frotte à Cayla, je remarque les muscles de la rouquine se tendre, mais hormis cette réaction, elle parvient à rester sereine et plonge gentiment sa main dans la fourrure du loup pour le caresser.

— Gentil chien, murmure-t-elle doucement.

— Je n'avais jamais vu Vorias comme ça, souffle ma sœur, hébétée, à côté de moi.

— Moi non plus.

— Il l'aime vraiment bien, on dirait, ajoute-t-elle, le front plissé.

Je hoche la tête, aussi perplexe qu'elle.

— Tu crois que ça risque de compliquer les choses ? s'enquiert Lyra, peinée.

J'aimerais rassurer ma sœur, mais j'en suis incapable.

— Je n'en sais foutrement rien.

***

De retour au château, nous laissons les bêtes dehors et partons rejoindre nos amis faes pour notre rituel traditionnel.

— Et donc, rappelez-moi... En quoi ça consiste exactement ?

Ma tête se tourne vers l'humaine, mais ma sœur me devance.

— Nous allons aller cueillir des baies de minuit, les écraser et nous en enduire le corps. Lorsqu'il fera nuit et que la lune apparaitra, nous irons nous prélasser dehors pour laisser la lumière de l'astre nous imprégner de sa magie.

Le nez de Cayla se retrousse.

— Est-ce qu'on ne risque pas d'avoir froid dehors en pleine nuit ?

Mes lèvres s'étirent et je ne retiens pas un ricanement.

— Frileuse ?

Les yeux de l'humaine plongent dans les miens.

— Peut-être un peu, avoue-t-elle avec un haussement d'épaules.

— Ne t'inquiète pas, rétorque aussitôt Lyra, moqueuse. Si tu as froid, mon frère te tiendra chaud.

Le regard excédé qu'adresse la rouquine à ma sœur, m'amuse.

— On dirait que ma sœur veut jouer les entremetteuses, raillé-je.

Mes paroles provoquent une jolie teinte rouge sur les joues de Cayla et son attention se tourne doucement vers moi.

— Oui, on dirait, souffle-t-elle, gênée en passant une main dans ses cheveux.

Sombre FaerieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant