COURS PARTICULIERS

CHAPITRE 17

« mademoiselle t/n ? »

les deux adolescents se regardèrent avec un mélange d'expressions. de la surprise pour keisuke et de la peur pour t/p.

« oui ?

- veuillez rentrer dans la voiture, on vous ramène chez vous. »

  tous les regards étaient sur elle. en même temps, c'était pas tous les jours que la première de la classe se faisait embarquer par la police.

la jeune fille paniqua. elle ne savait plus où se mettre ni quoi faire. elle avait terriblement envie de vomir.

  mais ça, c'était avant qu'elle sente une main prendre la sienne.

  baji.

  il lui lança un regard d'encouragement et relâcha sa main aussi vite qu'il l'avait prise.

  prise d'une confiance nouvelle, elle entra dans la voiture.

  cette dernière démarra dès que l'autre policier entra lui aussi.

  t/p garda ses yeux rivés sur son ami, jusqu'à ce qu'il ne soit plus dans son champ de vision.

elle finit par détourner le regard, pour au final en croiser un autre à travers le rétroviseur.

un regard qui lui était plutôt familier.

« tiens, comme on se retrouve. »

le policier qui conduisait avait prononcé ces mots.

« bonjour, vous allez bien ? »

la jugez pas, elle stresse.

elle ne reçut aucune réponse de la part de celui à qui elle s'adressait. alors, son collègue lui répondit.

« ça va très bien, merci, mais ce pour quoi tu devrais t'inquiéter maintenant, c'est toi.

- j'ai des si gros problèmes que ça ?

- avec nous, non, clairement pas. mais avec tes parents ça va barder.

- ils sont très fâchés ?

- oh que oui. »

la c/c commençait sérieusement à désespérer.

d'un coup, celui qui conduisait prit la parole :

« ils sont bien plus fâchés que la dernière fois qu'on s'est croisés. d'ailleurs, j'espère sincèrement que tu as appris de tes erreurs.

- je vous ait déjà dit que j'avais rien pris !

- c'est ce qu'ils disent tous. »

la voiture finit par se garer devant la maison de t/p.

les trois personnes sortirent et attendirent qu'on leur ouvre la porte après avoir sonné.

mme t/n ouvrit avec une expression paniquée.

« vous l'avez retrouvée ?! »

comme réponse, les deux officiers s'écartèrent pour laisser passer l'adolescente.

dés que son regard se posa sur sa fille, ses yeux auparavant affolés devinrent froids.

« merci. entre, on va discuter. »

la jeune fille baissa les yeux avant de disparaître vers la table à manger où son père se trouvait déjà, les mains sur son crâne.

  lorsqu'il l'entendit arriver, il releva la tête et se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras.

« j'étais tellement inquiet ! »

  les larmes montèrent, elle était touchée mais elle refusait de se laisser emportée par l'émotion.

  elle s'installa à ses côtés, suivie quelques instants plus tard par sa mère.

  le silence qu'aucun n'avait encore osé rompre fut brisé par la plus vieille femme :

« t'es fière de toi ? maintenant t'es sûre de partir pour de bon.

- mais je rêve là ? déjà que t'appelles la police pour me ramener alors que c'est toi qui m'a mise au défi de partir et là tu continues avec ça ? j'ai dit que j'irais pas.

- t'es mineure, tu vis sous mon toit alors tu- »

  elle s'arrêta net en croisant le regard perçant de son mari puis soupira longuement.

  l'homme pris alors la parole :

« on a beaucoup parlé avec ta mère et ce qu'elle essayait, très maladroitement, de dire était qu'on est désolés et qu'on s'est rendus compte que ce n'était pas juste de t'envoyer là-bas. »

la femme regardait ailleurs, l'air à la fois contrariée et mal à l'aise. les excuses, c'était vraiment pas son truc.

heureusement que son conjoint était là pour rattraper le coup et calmer les tensions.

la jeune fille n'en croyait pas ses oreilles, elle était tellement heureuse.

« vraiment ??

- oui mais-

- j'en étais sûre ! il y a toujours un mais !

- écoute moi d'abord. on aimerait que tu te concentres plus sur tes cours. on a entendu beaucoup de plaintes te concernant ces derniers-temps. tu n'écoutes ni ne participe plus en classe, tu arrives plus souvent en retard et tu passes la moitié de ton temps libre dehors au lieu d'étudier.

- oui, papa, j'ai une vie. »

  la mère termina le pavé que son mari avait entreprit.

« en gros, on aimerait que t'arrêtes de donner des cours à ce garçon.

- quoi ?

- on trouve qu'il te déconcentre et qu'il a une mauvaise influence sur toi. on en a déjà parlé à ton proviseur et il est d'accord.

- mais c'est mon ami ! je peux -et veux- pas arrêter de traîner avec lui ! en plus, c'est le proviseur qui m'avait obligée à lui faire cours.

- maintenant c'est comme ça, jusqu'à ce que ta moyenne remonte. dés que tu seras capable d'avoir, comme tu le dis, une vie en dehors des cours et avoir des bonnes notes alors nous n'aurons plus rien à te dire. »

  t/p était plus que contrariée. elle était prête à exploser une nouvelle fois. mais le regard apaisant qu'avait son père la calma instantanément.

  elle allait leur obéir. après tout, ce n'est pas comme si elle ne verrait plus jamais baji de toute sa vie. elle n'avait qu'à se renfermer un moment et tout sera réglé. et puis, elle pourrait toujours le croiser et lui parler dans les couloirs, non ?

  c'est donc avec le coeur lourd ainsi que la déception qu'elle avait vis à vis de ses parents qu'elle monta dans sa chambre et s'écroula sur son lit.

  elle aimait baji plus que tout, il avait été un de ses meilleurs amis. mais elle n'avait plus la force de débattre avec ses parents et elle se voyait mal fugué encore une fois. de plus, elle savait très bien que ses parents n'hésiteraient plus à l'envoyer dans une autre école. ils avaient déjà été cléments avec elle une fois, puis une deuxième aujourd'hui. la troisième ne passerait sûrement pas.

  elle prit donc son téléphone et se rendit sur l'application snapchat afin de quitter le groupe qui lui avait apporté tant de bonheur sur un coup de tête.

  elle-même ne comprenait plus pourquoi elle faisait ça. la peur de décevoir ses parents avait repris le dessus, je suppose.

  elle finit par s'endormir au milieu de la journée, déterminée à repousser ses limites en étudiant afin de pouvoir les revoir plus rapidement.