CHAPITRE 18

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cela allait bientôt faire trois semaines que t/p s'était éloignée de tout le monde. elle ne sortait plus, trop occupée à étudier. elle passait ses pauses à la bibliothèque, ne voulant pas croiser baji ou encore chifuyu.

après qu'elle eut quitté le groupe, certains étaient allés lui demander en privé ce qu'il se passait. la fille avait répondu qu'elle devait étudier pour pouvoir postuler dans l'université de son choix plus tard. les autres, sachant qu'elle s'y connaissait en études, la crurent naïvement. ils lui demandèrent tout de même de revenir dans le groupe mais la c/c refusa et leur promit de revenir dès que les test seraient passés.

pas mal comme raccourci, non ?

eh bien il n'était pas suffisant pour baji. maintenant qu'il était au courant de la pression que les parents exerçaient sur leur fille, il ne voulait plus la lâcher.

il avait à plusieurs reprises demandé à la c/c de lui raconter ce qu'il s'était passé après que la voiture de police l'ait embarquée mais l'étudiante semblait éviter la question à chaque fois.

étant donné que le jeune homme ne lâchait toujours pas l'affaire et qu'il forçait pour connaître les raisons de son désistement aux cours particuliers qu'elle était censée lui donner, t/p finit par lui écrire un pavé :

« écoute, en ce moment je peux plus trop rester sur mon tel (mes parents m'ont réduit le temps d'écran mdr) du coup c'est mieux si t'arrêtais de m'écrire un certain temps. je t'ai dis que je devais me focaliser sur l'école pour l'instant donc stp rends pas les choses difficiles. je te promets que je te raconterai tout dès que ça sera fini, fait moi confiance pour l'instant. ( je t'achèterais des yakisobas quand ça ira mieux c'est promis) »

le garçon n'avait plus répondu ni envoyé de message après ce texte. elle ne savait pas s'il était blessé ou s'il acceptait ses conditions.

  quoi qu'il en soit, t/p se sentait mal. elle se sentait mal de mentir à ses amis. elle ne se comprenait plus elle-même. ses actions n'avaient plus de sens pour elle. elle se disait que s'éloigner de tout le monde rendrait les choses plus faciles mais ça ne faisait que la blesser. elle sentait qu'elle avait aussi blessé baji. elle s'en voulait terriblement mais elle ne voyait aucune autre solution. se rebeller contre ses parents à nouveau était devenu impensable.

la meilleure décision pour régler son soucis était d'étudier.

et c'est ce qu'elle faisait en cette soirée avant de recevoir un appel qui la déconcerta complètement.

c'était baji.

elle posa son téléphone après avoir vu le nom du contact.

mais la curiosité de ce qui l'amenait était bien trop grande, alors, elle décrocha en soupirant.

« j'tai dit que je devais étudier kei-

- aide-moi. s'il te plaît. »

l'étudiante fronça les sourcils à l'entente de la faible voix de son ami.

« qu'est ce qu'il y a ?

- j'me suis battu. j'ai vraiment besoin de toi. j'peux pas rentrer dans cet état, ma mère me tuerai.

- t'es où ?

- au parc à côté de chez toi.

- ok, j'arrive tout de suite. »

elle enfila ses chaussures et sa veste à la va vite.

elle récupéra une trousse de premier soins qui trainait dans les toilettes. puis, elle prit son chien et dit à ses parents qu'elle allait le sortir.

après être sortie de chez elle, la c/c se précipita vers le parc malgré le froid du crépuscule.

elle tomba sur un baji salement amoché assit sur un banc. elle n'hésita pas une seconde de plus pour s'approcher de lui.

« ça va ? j'ai fait le plus vite possible. »

  les yeux du garçon s'illuminèrent dés qu'il la vit.

« ouais, j'vais pas mourir.

- j'ai ramené de quoi te soigner. »

  elle s'assit à ses côtés et commença par désinfecter les plaies qu'il avait sur les mains.

  il y avait de nombreuses coupures ensanglantées, signe qu'il avait donné pas mal de coups de poing.

  baji, n'osant pas la regarder, observa le chien à ses pieds qui le scrutait avec insistance. la boule de poils n'avait pas l'air ravie de cette proximité entre les deux.

  le brun finit par prendre la parole :

« désolé d'avoir interrompu tes révisions. quand la bagarre s'est terminée, j'ai commencé à marcher sans aucun but et j'me suis retrouvé devant chez toi. me demande pas pourquoi, même moi j'sais pas. mais ce qui est sûr c'est que mes pas m'ont mené jusqu'à toi. »

  il avait relevé la tête pour la regarder. elle ne sut pas exactement comment interprété ses mots. elle se disait que la première phrase était un reproche mais la suite de son discours n'en avait pas l'air. en tout cas, ce qu'il lui avoua ne la laissa pas indifférente.

  elle prit un nouveau coton qu'elle imbiba de désinfectant pour poursuivre son travail. puis, elle posa délicatement ses doigts sur la mâchoire de son ami afin de lui redresser la tête.

  cela devenait compliqué de voir son visage en raison de l'obscurité qui se faisait de plus en plus forte.

  elle lui répondit tout en soignant son arcade sourcilière.

« merci de m'avoir appelé moi, ça me fait plaisir. je sais qu'on s'est plus trop parlé ces derniers temps et je sais aussi que tu me crois pas quand je te dis que c'est temporaire et que c'est pour notre bien. »

  il détourna les yeux. elle avait raison. il n'avait pas cru le message dans lequel elle disait qu'elle allait revenir et qu'elle lui expliquerait tout après. il pensait qu'elle avait finit par écouter ses parents, qu'elle ne voulait plus lui donner cours ou traîner avec lui et ses potes, les considérant comme des mauvaises influences. il pensait que du coup, elle avait inventé tout une excuse pour s'éloigner d'eux. évidemment, il ne l'avouerait jamais à t/p, ayant désormais honte d'avoir pensé ça d'elle après qu'elle n'ait pas hésité une seule seconde afin de venir le secourir.

  il décida d'affronter son regard, d'enfin s'expliquer avec elle mais il se ravisa bien rapidement car pour la première fois, il remarqua à quel point t/p était jolie. il remarqua à quel point ses yeux brillaient sous la lumière du coucher de soleil, il remarqua à quel point elle avait de beaux cheveux et il remarqua surtout à quel point ses lèvres avaient l'air douces. d'ailleurs, il ne put détacher ses prunelles de celles-ci. il finit par remonter son regard pour au final découvrir que la fille l'observait aussi longuement.

  cette dernière avait désormais sa main sur la joue du garçon. elle constatait elle aussi à quel point son ami était attirant.

  aucun d'eux n'osait briser le silence qui avait prit place. alors, leur visage se rapprochèrent, comme aimanté l'un vers l'autre. ils voulaient se laisser aller vers ce tout nouveau désir, vers cette attraction qui les poussait à se rapprocher l'un de l'autre. ils voulaient tout oublier pour profiter de la présence de l'autre, pour oublier tout le temps qu'ils avaient passé éloignés.

  ce moment fut malheureusement interrompu par ce putain de chien de merde qui venait d'aboyer.

  revenant à la réalité, les deux adolescents sursautèrent et s'éloignèrent précipitamment.

l'étudiante finit rapidement son travail, affreusement gênée par ce qui venait de se passer. dés à présent, elle détestait son chien.

  elle se releva sans dire un mot et alors qu'elle s'apprêtait à partir, une main prit la sienne.

« dit, maintenant que t'es là... tu veux pas aller manger des yakisobas ? »

  et elle accepta sa requête dans un sourire sincère.

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